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Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, III.djvu/448

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gothique, mais elle parle goth sous les superbes arcades de l’édifice moderne qu’on lui a élevé[1].


DE NOTRE FACULTÉ DE THÉOLOGIE.

La Faculté de théologie a réglé les études sur les circonstances présentes ; elles sont tournées vers la controverse avec les protestants, les luthériens, les sociniens, les déistes et la nuée des incrédules modernes. Elle est, elle-même, une excellente école d’incrédulité ; il y a peu de sorbonistes qui ne recèlent sous leur fourrure ou le déisme ou l’athéisme. Ils n’en sont que plus intolérants et plus brouillons ; ils le sont ou par caractère, ou par ambition, ou par intérêt, ou par hypocrisie. Ce sont les sujets de l’État les plus inutiles, les plus intraitables et les plus dangereux. Eux et leurs adhérents, prêtres ou moines, ont souvent abusé du droit de haranguer le peuple assemblé. Si j’étais souverain et que je pensasse que tous les jours de fêtes et de dimanches, entre onze heures et midi, cent cinquante mille de mes sujets disent à tous les autres et leur font croire, au nom de Dieu, tout ce qui convient au démon du fanatisme et de l’orgueil qui les possède, j’en frémirais de terreur.

Sa Majesté Impériale ne veut certainement point de ces gens-là, et s’il lui faut des prêtres, elle les demande sans doute édifiants, éclairés et tranquilles,


DE NOTRE FACULTÉ DE MÉDECINE.

Notre Faculté de médecine est la meilleure des quatre ; il y a peu de chose à rectifier. On y enseigne l’anatomie, la chirurgie, le traitement des maladies dans toutes ses branches, les éléments d’histoire naturelle, la botanique, la chimie et la pharmacie ; il s’agirait seulement de fixer l’ordre et la durée de ces études. D’ailleurs point de pratique, et c’est un grand défaut ; combien de choses qui tiennent à l’art de guérir qu’on ne peut apprendre ni dans des livres ni dans des leçons ! Est-ce d’après le discours d’un professeur que vous discernerez un pouls fort

  1. Place Sainte-Geneviève. La faculté de droit avait habité jusqu’en 1771 la rue Jean-de-Beauvais. À cette époque, Soufflot avait commencé le bâtiment actuel qui ne fut achevé qu’en 1823.