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ÉLÉMENTS DE PHYSIOLOGIE.

autre preuve de l’animalité de la fibre musculaire, de sa sensibilité et de son élasticité.

A ces causes, il faut ajouter l’effet des colonnes ou fibres tendues horizontalement des parois d’un ventricule aux parois opposées, la chaleur, la force de tout fluide en expansion, l’irruption subite et le poids.

On peut instituer une comparaison entre le cœur et l’estomac ; l’estomac a sa systole, sa relaxation et sa diastole.

On peut instituer une même comparaison entre les artères et les intestins. C’est par une suite de ces mouvements que les aliments sont portés du pylore à l’anus.

Mais comment attribuer à un stimulant aussi inactif au goût que le sang un effet aussi prodigieux ?

Le sang, indolent à la langue, peut ne l’être pas au cœur. Les antimoniaux, qui mettent l’estomac en convulsion, ne font rien à la bouche.

Certaines plantes n’affectent ni l’odorat ni le goût, qui produisent des effets sensibles sur l’estomac et les intestins : la ciguë, le solanum, l’opium.

Il y a des insectes, des animaux qui ont le sangfroid et en qui il n’agit pas moins puissamment.

La cessation du mouvement du cœur n’est pas un signe de mort ; la palpitation peut être suspendue pendant une demi-heure.

On rend le mouvement au cœur dans l’animal mort ; il cesse dans l’animal vivant.

Dans un bœuf, la capacité du ventricule gauche distendu est à sa capacité naturelle, ou dans la relaxation, comme 2 1/2 à 1.

Le sang fait la fonction d’un antagoniste toujours agissant.

L’estomac s’affaisse, se relâche, s’enfle.

Il en est de même des intestins. Les aliments font ici la fonction de stimulants, mais surtout labile cystique, sans laquelle le mouvement péristaltique s’affaiblit.

Tout viscère s’oblitère, se réduit à une moindre capacité par l’oisiveté, et vice versa.

Le cœur, les intestins, les poumons ; ce sont des muscles creux.

5,000 pulsations par heure dans l’homme en santé. Pourquoi