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ÉLÉMENTS DE PHYSIOLOGIE.

Il en faut très-peu pour former le sensorium commune.

Si le cerveau se dérange, les facultés intellectuelles sont altérées.

Les images des choses vues se font dans l’œil et sont aperçues du cerveau. Les intervalles des sons se recueillent dans l’oreille et sont saisis par le cerveau.

Homme privé d’une partie du crâne : la moindre compression au cerveau lui faisait voir mille étincelles ; plus forte, sa vue s’obscurcissait ; plus forte encore et de toute la main, il s’assoupissait et ronflait ; plus fort encore, il était comme apoplectique. La main levée et la pression cessant, bientôt il se réveillait et usait de tous ses sens.

On n’aperçoit pas toujours dans le cadavre la lésion du cerveau.

idée hasardée.

Après y avoir bien réfléchi, il me semble que c’est l’organe qui dispose de la voix et qui sert de truchement à tous les autres sens.

Je suppose un œil artificiel. Je suppose un paysage de Claude Lorrain ou de Vernet projeté sur cet œil artificiel. Je suppose cet œil artificiel sentant, vivant et animé. Je le suppose maître de l’organe de la voix et secondé par la mémoire et la connaissance des sons.

Je ne vois pas pourquoi il n’articulerait pas la sensation et pourquoi, par conséquent, il ne ferait pas entendre la description du paysage.


NERFS.

Les nerfs sont toujours dans un état d’éréthisme.

Ils émanent tous du cervelet. L’origine de la force animale est dans une pulpe molle.

Les plus considérables sont composés de plus petits, parallèlement unis sans se mêler ; ceux-ci de plus petits encore sans qu’il y ait de terme connu à l’exilité de la fibre nerveuse.

Voilà les principes du sentiment et de l’action ; action, sen-