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ÉLÉMENTS DE PHYSIOLOGIE.

aux ignorants beaucoup plus facile, aux hommes instruits beaucoup plus difficile qu’il ne l’est.

Par la raison seule que toute sensation est composée, elle suppose jugement ou affirmation de plusieurs qualités éprouvées à la fois.

Par la raison qu’elles sont durables, il y a coexistence de sensations. L’animal sent cette coexistence. Or, sentir deux êtres coexistants, c’est juger. Voilà le jugement formé ; la voix l’articule : l’homme dit mur blanc, et voilà le jugement prononcé.

Ce qui obscurcit une chose très-claire, c’est le penchant presque inné à supposer un être inutile, juge des sensations coexistantes, tandis qu’il ne faut que le seul être sensible qui les éprouve et les énonce.

Mais la chose devient encore plus aisée à concevoir si j’ai la présence des objets.

Voilà un mur, et je dis mur, et tandis que je prononce ce mot je le vois blanc, et j’ajoute blanc.

Or, ce qui se fait dans la présence des objets s’exécute de la même manière dans leur absence, lorsque l’imagination les supplée.

La force des sensations s’apprécie par la nature de l’ébranlement des fibres nerveuses dont les organes sont tissus.

La durée des sensations est prouvée par l’éblouissement des yeux frappés par l’éclair. Par les résonnances accidentelles dans l’organe de l’ouïe. Par la durée du plaisir et de la peine.

actions intellectuelles reprises et suspendues.

Je ne sais si j’ai fait mention de celui qui reçoit dans la tempe le coup du bras du levier d’un pressoir. Il reste six semaines sans connaissance ; au bout de ce temps il revient de son état comme du sommeil. Il se retrouve au moment de l’accident, il continue à donner les ordres pour son vin.

des mouvements ou sensations sympathiques.

Il y a un conservatoire ou espèce d’hôpital à Harlem. Là, des filles sont occupées à différents ouvrages propres à leur