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ÉLÉMENTS DE PHYSIOLOGIE.

dans l’âme, car la réciprocité de leur action est démontrée.

Qui incorpoream dicunt esse animam, desipiunt ; nihil enim mit facere posset aut pati, si esset hujusmodi (Diog. Laert. in vitâ Epicuri).

Anima Bei flatu nata ; corporalis effigiata. (Tert., De an., cap. xxii.)

Pourquoi Dieu n’aurait-il pas créé des âmes ou naturellement viciées ou capables de se dépraver elles-mêmes, puisqu’il a permis que la chose arrivât au corps ?

Mais si cela est, il y a dans l’homme deux principes de désordre.

L’animal est un tout, un, et c’est peut-être cette unité qui constitue l’âme, le soi, la conscience, à l’aide de la mémoire.

Il n’y a rien de libre dans les opérations intellectuelles, ni dans la sensation, ni dans la perception ou la vue des rapports des sensations entre elles, ni dans la réflexion ou la méditation ou l’attention plus ou moins forte à ces rapports, ni dans le jugement ou l’acquiescement à ce qui paraît vrai.

La différence de l’âme sensitive à l’âme raisonnable n’est qu’une affaire d’organisation.

Toutes les pensées naissent les unes des autres ; cela me semble évident.

Les opérations intellectuelles sont également enchaînées : la perception naît de la sensation, de la perception la réflexion, la méditation et le jugement.

des causes occultes de phénomènes très-certains.

Qui sait comment le mouvement est dans le corps ?

Qui sait comment y réside l’attraction ?

Qui sait comment l’un se communique et comment l’autre agit ?

Mais ce sont des faits…

Et la production de la sensibilité ?

C’en est un autre. Laissons les causes qui nous sont inconnues, et parlons d’après les faits.