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ÉLÉMENTS DE PHYSIOLOGIE.

Force d’âme proportionnée aux dangers. Combats. Alors, selon sa nature, c’est courage ou intrépidité.

La constance passive résiste et supporte sans se démentir.

La patience résiste et supporte, mais se dément.

La constance est la mesure de la durée des vices et des vertus, ou plutôt la persévérance. Entêtement.

La magnanimité pardonne l’injure.

La crainte fuit ; la hardiesse va au-devant.

La constance reste à sa place.

La fermeté est résistance sans égard à la durée. La constance est une fermeté qui dure.

Ressentiment ; c’est ce mouvement pénible plus ou moins violent qui s’excite en nous par l’offense qu’on nous a faite et qui nous porte à la vengeance.

La vengeance est l’effet de la colère et la réparation de l’injure.

La haine est la colère continuée.

L’indignation naît de l’opinion qu’on ne mérite pas l’injure et qu’on n’a pas dû s’y attendre.

Le dédain naît de la haute opinion qu’on a de soi et de la pauvre opinion qu’on a du défenseur.

Le dépit naît de la vengeance trompée.

Haine de soi-même. On se châtie.

Consternation, effet de la terreur.

Dégoût, passage de l’indifférence ou du désir à l’aversion, occasionné par quelques mauvaises qualités ignorées d’abord et ensuite reconnues.

Horreur ; extrême de l’aversion.

S’il s’y joint quelque sentiment religieux, exécration ; s’il s’y joint quelque pressentiment ou menace de malheur, abomination. Bornée dans la brute, immense dans l’homme ; s’accroît en raison directe de l’importance réelle ou idéale de l’objet et inverse des obstacles, et quelquefois en raison composée des deux, selon le caractère. Alors l’obstacle irrite deux forces conspirantes ; défense l’irrite, car elle surfait la chose et commande à un être libre.

Espérance, attente du bien. L’espérance est inquiète. L’imagination accroît ou affaiblit l’espérance. Elle l’accroît dans l’homme fort, la diminue dans l’homme faible.