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MÉLANGES.

partie n’a point accru sa puissance aux dépens d’une autre.

Dans le cas contraire, il peut arriver que l’animal très-propre à une certaine fonction déterminée, soit tout à fait inhabile à une autre.

Si le volume du cœur est considérable, c’est une suite de la mollesse des fibres ; l’animal est lâche. Le lion a le cœur petit.

Si le volume du cerveau est exorbitant, l’animal est penseur, mais il est faible.

Donnez à la chose que vous faites toute l’utilité dont elle est susceptible ou toute sa bonté ; faites en sorte que l’effet utile soit produit de la manière la plus simple, et soyez sûr que vous atteindrez en même temps la grâce et la beauté.

Cette règle me paraît sans exceptions.

distinction des deux substances.

D’après les définitions qu’on en donne, elles sont essentiellement incompatibles.

Quelle liaison peut-il donc y avoir entre elles ? Y a-t-il quelque chose de plus absurde que le contact de deux êtres dont l’un n’a point de parties et n’occupe point d’espace ? Y a-t-il quelque chose de plus absurde que l’action d’un être sur un autre sans contact ?

sur les intolérants.

N’est-il pas bien étonnant de voir des barbouilleurs de papier, dont les ouvrages sont remplis de visions, affecter du mépris pour ceux dont l’esprit juste et ferme n’admet que ce qu’il conçoit clairement ? Parcourez les dernières pages de Needham[1]. Si l’on juge de la clarté de leurs idées par la manière dont ils s’expriment, que leur tête est ténébreuse !

  1. Needham, à la suite de ses travaux sur les animaux microscopiques, fut accusé de matérialisme. Il crut devoir s’en défendre, et l’on trouvera cette défense dans les dernières pages de ses Nouvelles observations microscopiques, chez Ganeau, 1750, in-12. C’est à ce livre que renvoie Diderot. Needham dit dans sa Préface : « Si, pour avoir tiré quelques conséquences de la philosophie en faveur de la religion, on m’accuse d’avoir mêlé mal à propos le sacré avec le profane, je n’ai rien de plus à dire pour ma défense, sinon que depuis quelques années que je me suis amusé à ce genre d’études, je n’ai jamais trouvé aucuns principes opposés à la