Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, V.djvu/498

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moi.

Hélas ! oui, malheureusement.

lui.

Que j’aie ce malheur-là encore seulement une quarantaine d’années : rira bien qui rira le dernier.





NOTE


On nous reprocherait, sans aucun doute, d’avoir réimprimé le Neveu de Rameau sans avoir dit un mot de la querelle musicale qui y tient une si grande place. Dans cette querelle, où Diderot a pris le parti de la musique italienne contre la musique française, il a suivi le principe qu’il a souvent préconisé : exagérer une opinion pour qu’il en reste au moins quelque chose : « faire bourdonner la ruche. » Il a réussi, puisque les qualités qu’il préconisait dans la musique italienne sont venues s’ajouter aux qualités qu’il ne pouvait s’empêcher de reconnaître dans la musique française.

Goethe, dans une note de sa traduction, dit à ce propos : « Diderot prit dans la querelle musicale une position singulière. Les œuvres de Lulli et de Rameau appartiennent plutôt à l’école qui cherche l’expression qu’à l’école qui ne cherche qu’à plaire à l’oreille. Cette dernière école était représentée par les Bouffons qui arrivaient d’Italie ; or, c’est cette école dont Diderot se déclare le partisan, lui qui insiste tant sur l’importance de l’expression, et il croit que ce sont les Bouffons qui rempliront le mieux ses vœux. — Ce qu’il cherchait surtout, c’était à renverser un vieil édifice qu’il détestait et à faire place nette pour du nouveau. C’est bien aussi ce que firent les compositeurs français, dès qu’ils eurent le champ libre. Ils conservèrent leur goût pour la musique expressive,