Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, VI.djvu/206

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ments. Ce fut la dame du château où Richard rencontra l’abbé Hudson qu’on chargea de le réconcilier avec le béguin.

Le maître.

Que veux-tu dire avec ton béguin ?

Jacques.

Le béguin est la coiffure qu’on met aux enfants nouveau-nés !

Le maître.

Je t’entends. Et comment s’y prit-elle pour l’embéguiner ?

Jacques.

On fit cercle autour du feu. Le médecin, après avoir tâté le pouls du malade, qu’il trouva bien bas, vint s’asseoir à côté des autres. La dame dont il s’agit s’approcha de son lit, et lui fit plusieurs questions ; mais sans élever la voix plus qu’il ne le fallait pour que cet homme ne perdît pas un mot de ce qu’on avait à lui faire entendre ; après quoi la conversation s’engagea entre la dame, le docteur et quelques-uns des autres assistants, comme je vais vous la rendre.

La dame.

Eh bien ! docteur, nous direz-vous des nouvelles de Mme de Parme ?

Le docteur.

Je sors d’une maison où l’on m’a assuré qu’elle était si mal qu’on n’en espérait plus rien.

La dame.

Cette princesse a toujours donné des marques de piété. Aussitôt qu’elle s’est sentie en danger, elle a demandé à se confesser et à recevoir ses sacrements.

Le docteur.

Le curé de Saint-Roch lui porte aujourd’hui une relique à Versailles ; mais elle arrivera trop tard.

La dame.

Madame Infante n’est pas la seule qui donne de ces exemples. M. le duc de Chevreuse, qui a été bien malade, n’a pas attendu qu’on lui proposât les sacrements, il les a appelés de lui-même : ce qui a fait grand plaisir à sa famille.

Le docteur.

Il est beaucoup mieux.