Scène IV.
Cependant, madame, ne vous alarmez pas trop. Il y a dans la vie un temps où l’homme s’égare, et un temps où il revient de ses erreurs. Peut-être mon ami n’en est-il pas encore au retour… Il a un oncle… Cet oncle apparemment ne sera pas éternel… Il est permis d’entrevoir dans l’avenir, et d’espérer que la perte d’une première fortune aura appris à mon ami à connaître le prix d’une seconde. (On frappe rudement à la porte.)
J’ai entendu, je crois… on a frappé… Ce n’est pas lui. Non, ce ne l’est pas. M. Beverley ne frappe pas de la sorte… Que ne me trompé-je ! plût au ciel ! Dieu, faites qu’il ne lui arrive rien de mal !
Et quel mal voulez-vous qu’il lui soit arrivé ou qui lui arrive ? Il est bien, vous serez bien, tout sera bien. (On frappe rudement à la porte.)
Il me semble aussi qu’on frappe un peu trop rudement… Est-ce qu’il n’y a personne là ?… Aucun de vous ne peut-il aller voir et répondre ?… Aucun de vous !… Qu’ai-je dit ! Je n’y pense pas. Je m’oublie. Je n’y suis pas encore faite.
J’y vais, ma sœur. Surtout tâchez de vous tranquilliser. (Charlotte sort.)
Madame aurait-elle quelque sujet particulier d’inquiétude ?
Non, monsieur. C’est l’état où l’absence de M. Beverley me laisse toujours… Je n’entends point frapper sans craindre quelque fâcheuse nouvelle.
Vous vous troublez aussi un peu trop légèrement pour une