Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, VIII.djvu/33

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l’aîné. Que nous ne savons pas !... Oh non... mon frère ?

LE PLUS JEUNE. Quoi ?

l’aîné. N'avez-vous rien fait qui les ait fâchés ?

LE PLUS JEUNE. Et vous ?

l’aîné. Non.

LE PLUS JEUNE. Ni moi non plus... Cela est singulier, ils n’ont de chagrin que quand ils ne sont pas ensemble.

l’aîné. Et ce chagrin semble s’augmenter quand ils sont chacun séparément avec nous.

LE PLUS JEUNE. Il est vrai. Quand je suis seul avec papa, il me regarde, puis il soupire.

l’aîné. Maman en fait autant. Quand je suis seul avec elle, elle me regarde, puis elle pleure... Écoutez, mon frère, mais n’en parlez pas.

le plus jeune. Je ne suis pas trop causeur.

l’aîné. J’ai découvert que nous avions un grand-papa.

le plus jeune. Un grand-papa ! Et où est-il ?

l’aîné. Il est, je crois, bien loin, bien loin. Ils croyaient que je ne les entendais pas , mais j’entendais très-bien que mon papa devait un de ces jours l’aller voir, lui tout seul, ou que peut-être maman irait avec nous.

LE PLUS JEUNE. Avec moi ?

l’aîné. Oui.