femme, & qu’il n’avoit fondé la Religion Chrétienne que dans certaines circonstances. Outre ces erreurs, & quelques-autres pleines de blasphèmes, il souscrivoit à toutes celles des Anabaptistes. Pratéole, Sponde, Lindan. (G)
* ADRIATIQUE, la mer (Géog.) c’est le golfe de Venise. Elle est appellée Adriatique, selon Strabon, du fleuve Adria.
Quelques Auteurs donnent encore le nom de mer Adriatique à celle qui est entre la Palestine & la Sicile. D’autres appellent la mer Phénicienne la mer Adriatique.
* ADRIEN, S. (Géog. mod.) petite ville des Pays-Bas en Flandre, sur la Dendre.
ADROGATION, s. f. terme de Droit civil, étoit une sorte d’adoption qui ne différoit de l’adoption simplement dite, qu’en ce qu’il falloit que le sujet adopté par l’adrogation fût affranchi de la puissance paternelle, soit par la mort de son pere naturel, soit par l’émancipation. Elle demandoit aussi un peu plus de solemnité, & ne se pouvoit faire du tems que la République subsistoit, que dans l’assemblée du Peuple, & depuis par un rescrit de l’Empereur. Quant aux effets, ils étoient précisément les mêmes que ceux de l’adoption. Voyez Adoption.
Adrogation se disoit aussi chez les Romains de l’association d’un Patricien dans l’Ordre des Plébeïens, où il se faisoit aggréger, soit pour gagner l’affection du peuple, soit pour parvenir au Tribunat. (H)
ADROIT, adject. (Manége.) se dit d’un cheval qui choisit bien l’endroit où il met son pié en marchant dans un terrein raboteux & difficile. Il y a des chevaux très-mal adroits, & qui font souvent un faux pas dans ces sortes d’occasions, quoiqu’ils aient la jambe très-bonne. (V)
* ADRUMETE, s. f. (Géog. anc. & mod.) ancienne ville d’Afrique, que les Arabes appellent aujourd’hui Hamametha ; elle étoit capitale de la Province de Bysacène.
* ADVENANT, s. m. (Jurisprudence.) c’est la portion légitime des héritages & patrimoine en laquelle une fille peut succéder ab intestat. La quatrieme partie de l’advenant est le plus que l’advenant dont les peres & meres peuvent disposer avant le mariage de leur fils aîné, en faveur de leur fille aînée ou autre fille mariée la premiere, soit en forme de dot, ou par autre don de noces. Ragueau.
ADVENEMENT, s. m. ou Avenement. (Hist. mod.) se dit de l’élevation d’un Prince sur le throne, d’un Pape à la souveraine prélature.
ADVENTICE ou ADVENTIF, adj. m. terme de Jurisprudence, se disent de ce qui arrive ou accroît à quelqu’un ou à quelque chose du dehors. Voyez Accretion. &c.
Ainsi matiere adventive est celle qui n’appartient pas proprement à un corps, mais qui y est jointe fortuitement.
Adventice se dit aussi des biens qui viennent à quelqu’un comme un présent de la fortune, ou par la libéralité d’un étranger, ou par succession collatérale, & non pas par succession directe. V. Biens.
En ce sens adventice est opposé à profectice, qui se dit des biens qui viennent en ligne directe du pere ou de la mere au fils. Voyez Profectice. (H)
ADVERBE, s. m. terme de Grammaire : ce mot est formé de la préposition Latine ad, vers, auprès, & du mot verbe ; parce que l’adverbe se met ordinairement auprès du verbe, auquel il ajoûte quelque modification ou circonstance : il aime constamment, il parle bien, il écrit mal. Les dénominations se tirent de l’usage le plus fréquent : or le service le plus ordinaire des adverbes est de modifier l’action que le verbe signifie, & par conséquent de n’en être pas
En faisant l’énumération des différentes sortes de mots qui entrent dans le discours, je place l’adverbe après la préposition, parce qu’il me paroît que ce qui distingue l’adverbe des autres especes de mots, c’est que l’adverbe vaut autant qu’une préposition & un nom ; il a la valeur d’une préposition avec son complément ; c’est un mot qui abrége ; par exemple, sagement vaut autant que avec sagesse.
Ainsi tout mot qui peut être rendu par une préposition & un nom, est un adverbe ; par consequent ce mot y, quand on dit il y est, ce mot, dis-je, est un adverbe qui vient du Latin ibi ; car il y est est comme si l’on disoit, il est dans ce lieu-là, dans la maison, dans la chambre, &c.
Où est encore un adverbe qui vient du Latin ubi, que l’on prononçoit oubi, où est-il ? c’est-à-dire, en quel lieu.
Si, quand il n’est pas conjonction conditionnelle, est aussi adverbe, comme quand on dit, elle est si sage, il est si savant ; alors si vient du Latin sic, c’est-à-dire, à ce point, au point que, &c. c’est la valeur ou signification du mot, & non le nombre des syllabes, qui doit faire mettre un mot en telle classe plûtôt qu’en telle autre ; ainsi à est préposition quand il a le sens de la préposition Latine à ou celui de ad, au lieu que a est mis au rang des verbes quand il signifie habet, & alors nos peres écrivoient ha.
Puisque l’adverbe emporte toûjours avec lui la valeur d’une préposition, & que chaque préposition marque une espece de maniere d’être, une sorte de modification dont le mot qui suit la préposition fait une application particuliere ; il est évident que l’adverbe doit ajoûter quelque modification ou quelque circonstance à l’action que le verbe signifie ; par exemple, il a été reçû avec politesse ou poliment.
Il suit encore de-là que l’adverbe n’a pas besoin lui-même de complément ; c’est un mot qui sert à modifier d’autres mots, & qui ne laisse pas l’esprit dans l’attente nécessaire d’un autre mot, comme font le verbe actif & la préposition ; car si je dis du Roi qu’il a donné, on me demandera quoi & à qui. Si je dis de quelqu’un qu’il s’est conduit avec, ou par, ou sans, ces prépositions font attendre leur complément ; au lieu que si je dis, il s’est conduit prudemment, &c. l’esprit n’a plus de question nécessaire à faire par rapport à prudemment : je puis bien à la vérité demander en quoi a consisté cette prudence ; mais ce n’est plus là le sens nécessaire & grammatical.
Pour bien entendre ce que je veux dire, il faut observer que toute proposition qui forme un sens complet est composée de divers sens ou concepts particuliers, qui, par le rapport qu’ils ont entr’eux, forment l’ensemble ou sens complet.
Ces divers sens particuliers, qui sont comme les pierres du bâtiment, ont aussi leur ensemble. Quand je dis le soleil est levé ; voilà un sens complet : mais ce sens complet est composé de deux concepts particuliers : j’ai le concept de soleil, & le concept de est levé : or remarquez que ce dernier concept est composé de deux mots est & levé, & que ce dernier suppose le premier. Pierre dort : voilà deux concepts énoncés par deux mots : mais si je dis, Pierre bat, ce mot bat n’est qu’une partie de mon concept, il faut que j’énonce la personne ou la chose que Pierre bat : Pierre bat Paul ; alors Paul est le complément de bat : bat Paul est le concept entier, mais concept partiel de la préposition Pierre bat Paul.