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blables à des pattes d’écrevisse, qui s’ouvrent & poussent des fleurs blanches à deux ou trois feuilles, qui reviennent assez à celles de l’espece de nénuphar, appellé morsus ranæ, & qui portent de petites étamines jaunes. Sa racine est longue, ronde, composée de fibres blanches, & tend droit au fond de l’eau, où elle parvient rarement : Elle a aussi des fibres obliques. L’aloïdes est vulnéraire.

Aloides, s. pl. (Myth.) enfans d’Iphimedie & d’Aloée son époux, ou selon d’autres, de Neptune.

ALOIGNE. Voyez Bouée.

* ALOPE, est une des Harpies. V. Harpies.

ALOPECIE, s. f. maladie de la tête dans laquelle elle est dépouillée de cheveux, en tout on en partie. La cause de cette maladie est un épaississement du suc nourricier, qui lui ôte la fluidité nécessaire pour pouvoir pénétrer jusqu’au bulbe dans lequel le cheveu est implanté ; ce qui prive le cheveu de sa nourriture, & l’oblige de se séparer de la tête. Cet épaississement a plusieurs causes : dans les enfans, c’est la même que ce qui occasionne les croûtes de lait, qui souvent entraînent après elles la chûte des cheveux : la petite vérole fait aussi le même effet : lorsque l’alopécie attaque les adultes & les hommes faits, elle a ordinairement pour cause la vérole, le scorbut : elle est aussi produite par les maux de tête violens & invétérés, par la trop grande application au travail, par les mêmes causes que la maladie hypochondriaque & mélancholique, enfin par des révolutions & des chagrins imprévûs. Dans les vieillards, l’alopécie est une suite du raccornissement des fibres.

L’alopécie est plus ou moins difficile à traiter, selon la cause qui l’a produite ; & on ne peut parvenir à sa guérison, qu’en détruisant cette cause : ainsi il est d’une grande conséquence pour un Medecin d’être instruit de ce qui a donné lieu à l’alopécie, afin d’employer les remedes propres à cette maladie.

On en donnera le traitement dans les cas où elle se trouvera jointe à quelqu’autre maladie, comme la vérole, le scorbut, &c. V. Vérole & Scorbut. (N)

ALOPECURE, en Latin alopecurus, est un genre de plante à fleur monopétale, labiée, dont la levre superieure est en forme de voûte, & inclinée en bas ; la levre inférieure est partagée en trois parties. Il y a dans l’intérieur de la fleur des étamines, des sommets, & la trompe du pistil : elle produit quatre semences qui sont oblongues, qui ont différens angles, & qui murissent dans un calice d’une seule piece, dont les bords sont découpés. Pontederæ Anthologia, lib. III. cap. xljx. Voyez Herbe, Plante, Botanique. (I)

* ALORUS, nom que les Chaldéens donnoient au premier homme.

ALOSE, s. f. poisson de mer, en Latin alosa ; on l’a appellé à Bordeaux du nom de coulac : il est fort ressemblant à la sardine pour la tête, l’ouverture de la bouche, les écailles, & pour le nombre & la situation des nageoires : mais l’alose est beaucoup plus grande. Elle est longue & applatie sur les côtés, de façon que le ventre est saillant dans le milieu, & forme sur la longueur du poisson une ligne tranchante & garnie de pointes comme une scie : la tête est applatie sur les côtés comme le corps ; le museau est pointu ; la bouche est grande & unie dans l’intérieur sans aucunes dents : il y a quatre ouies de chaque côté ; les écailles sont grandes & minces ; on les arrache aisément : il semble voir des émeraudes briller au-dessus des yeux de chaque côté : la langue est noirâtre ; les mâchoires supérieures sont pendantes ; le ventre & les côtés sont de couleur argentée ; le dos & le dessus de la tête sont d’un blanc jaunâtre. Ce poisson entre au printems & en été dans les rivieres, où il s’engraisse ; c’est pourquoi les aloses que

l’on pêche dans l’eau douce sont meilleures à manger que celles que l’on prend dans la mer : la chair de celles-ci a peu de suc ; elle est seche, & on se sent altéré après en avoir mangé. Ces poissons sont toûjours plusieurs ensemble ; & on en prend une si grande quantité dans de certains endroits, qu’on n’en fait aucun cas : ils ont tant d’arrêtes, qu’on a de la peine à les manger ; au reste leur chair est de très-bon goût quand elle est grasse, & on la digere aisément. Rondelet. Aldrovande. Voyez Poisson. (I)

* ALOST, ville des Pays-bas, dans le comté de Flandre, capitale du comté d’Alost. Elle est sur la Dendre, entre Gand & Bruxelles. Lon. 21. 42. lat. 49. 55.

* ALOUCHI, s. m. gomme qu’on tire du cannelier blanc ; elle est très-odoriférante.

ALOUETTE, s. f. en latin alauda : il y a plusieurs especes d’alouette ; ce qui pourroit faire distinguer leur genre, c’est que le doigt de derriere est fort long, qu’elles chantent en s’élevant en l’air, & de plus que leurs plumes sont ordinairement de couleur de terre : mais ce dernier caractere n’est pas constant dans toutes les especes d’alouette, & n’est pas particulier à leur genre, car il convient aux moineaux & à d’autres oiseaux.

L’alouette ordinaire n’est guere plus grosse que le moineau domestique, cependant son corps est un peu plus long ; elle pese une once & demie ; elle a six pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu’à l’extrémité des pates. La queue est aussi longue que les pates. L’envergure est de dix pouces. Le bec a environ trois quarts de pouce de longueur depuis sa pointe jusqu’à l’angle de la bouche. La partie supérieure du bec est noire & quelquefois de couleur de corne, celle du dessous est presque blanchâtre ; la langue est large, dure & fourchue ; & les narines sont rondes. Les plumes de la tête sont de couleur cendrée tirant sur le roux, & le milieu des plumes est noir ; quelquefois l’oiseau les hérisse en forme de crête. Le derriere de la tête est entouré d’une bande de couleur cendrée qui va depuis l’un des yeux jusqu’à l’autre. Cette espece de bande est d’une couleur plus pâle & moins apparente dans l’alouette ordinaire que dans l’alouette des bois. Le menton est blanchâtre, la gorge jaune & parsemée de taches brunes, le dos est de la même couleur que la tête, & les côtés sont d’une couleur rousse jaunâtre. Chaque aile a dix-huit grandes plumes ; le bord extérieur de la premiere est blanchâtre, & dans les autres plumes il est roux. Les plumes qui sont entre la sixieme & la dix-septieme ont la pointe comme émoussée, dentelée, & de couleur blanchâtre. Les bords des petites plumes de l’aile sont de couleur rousse cendrée. La queue a 3 pouces de longueur, & elle est composée de 12 plumes ; les 2 plumes du milieu sont posées l’une sur l’autre, elles sont brunes & entourées d’une bande de blanc roussâtre. Les deux qui suivent de chaque côté sont brunes, & leur bord est d’un blanc roussâtre. La quatrieme est brune, à l’exception du bord extérieur qui est blanc. Les barbes extérieures de l’avant-derniere plume de chaque côté sont blanches en entier, de même que la pointe. Le reste de ces deux plumes est brun ; les deux dernieres à l’extérieur sont blanches, & elles ont une bande brune longitudinale sur les bords intérieurs. Les piés & les doigts sont bruns, les ongles sont noirs à l’exception de leurs extrémités qui sont blanches ; le doigt extérieur tient au doigt du milieu à sa naissance. L’alouette devient fort grasse dans les hyvers moderés. Elle fait trois pontes chaque année, dans les mois de Mai, de Juillet & d’Août, & elle donne quatre ou cinq œufs d’une seule ponte. Le fond de son nid est en terre, elle le ferme avec des