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tion au circuit extérieur appellé helix. V. Helix, Oreille, &c. (L)

ANTHELMINTIQUES, adj. pl. (Medec.) épithete que l’on donne aux médicamens qui ont la propriété de chasser les vers.

ANTHEMIS, (Hist. nat.) genre de plante à fleur radiée, dont le disque est composé de plusieurs fleurons, & la couronne de demi-fleurons qui tiennent à des embryons, & qui sont renfermées dans un calice écailleux. Les embryons deviennent dans la suite des semences attachées au fond du calice, & séparées les unes des autres par de petites feuilles faites en forme de gouttiere. Ajoûtez aux caracteres de ce genre, que ses feuilles sont découpées. Micheli, nova plantarum genera. Voyez Plante. (I)

* ANTHEMISE, (Géog. mod.) grand pays de Perse, dont Eutrope fait mention, & qui n’est pas l’Anthemusie.

ANTHERE, médicament ainsi nommé à cause de sa couleur vive & rougeâtre ; il est composé de myrrhe, de sandarac, d’alun, de racine de souchet, de safran, & de feuilles de roses rouges, dont on faisoit des poudres, des onguens, ou des collyres, selon les indications ; mais ni le nom, ni les compositions ne sont plus d’usage. (N)

ANTHESPHORIES, s. f. pl. en grec ἀνθεσφορια, terme d’antiquité, fête que l’on célébroit dans la Sicile en l’honneur de Proserpine. Voyez Festes.

Ce mot dérive du grec ἄνθος, fleur, & de φέρω, je porte, à cause que Proserpine cueilloit des fleurs dans les champs, lorsque Pluton l’enleva. Cependant Festus n’attribue point cette fête à Proserpine : mais il dit qu’elle fut ainsi dénommée à cause du blé que l’on apportoit au temple dans ce jour-là.

Anthesphorie semble être la même chose que le florisertum des Latins, qui a beaucoup de rapport au harvest-home des Anglois, qui signifie le logis de la moisson (G)

ANTHIAS, (Hist. nat.) genre de poisson de mer, dont Rondelet distingue quatre especes : la premiere est appellée barbier, voyez Barbier. La seconde porte le nom de capelan, voyez Capelan.

La troisieme espece est celle qu’Oppian appelle anthias, le noir de sang ; on ne doit pas rapporter cette couleur au sang de ce poisson, c’est le corps qui est d’une couleur violette obscure ; cet anthias est allongé, ses dents sont pointues, & s’engrenent les unes entre les autres ; il a des levres, ses yeux sont ronds & de couleur rouge mêlée de pourpre ; l’anus est grand, il en sort un boyau coloré de verd & de rouge ; la queue est grosse : ce poisson vit dans les rochers ; sa chair est tendre, seche & nourrissante.

La quatrieme espece d’anthias, est celle qu’Oppian appelle εὐωπὸς, parce qu’il a bonne vûe ; ou αὐλωπὸς, parce que ses yeux sont entourés d’un sourcil rond & noir, qui fait paroître les yeux enfoncés dans la tête. Rondelet. Voyez Poisson. (I)

ANTHIRRINUM, (Jardinage.) ou MUFFLE DE LION, est une plante de la grande espece, qui pousse plusieurs tiges. Ses feuilles oblongues ressemblent à celles du giroflier jaune ; ses fleurs qui viennent à la sommité de ses tiges, font un épi assez long, en forme de tuyau, de couleur de chair, représentant par un bout le muffle d’un veau, ou d’un lion ; ses graines sont noires & très-menues.

On seme le muffle de lion en Septembre & Octobre, & on le replante en Avril ; cependant étant vorace, il se multiplie aussi de racines : on joüit de sa fleur pendant l’été. Il vient aisément par tout, même dans les terres sablonneuses. (K)

ANTHISTERIES ou ANTHESTERIES, s. f. pl. (Hist. anc. & Myth.) fêtes que les Athéniens célébroient vers le printems du mois appellé anthistérion du mot Grec ἄνθος, parce qu’alors la terre est cou-

verte de fleurs. Pendant cette fête, que quelques-uns

croyent avoir été consacrée à Bacchus, les maîtres faisoient grande chere à leurs esclaves, comme les Romains dans leurs saturnales. On pense aussi que toutes les fêtes de Bacchus, surnommé anthius ou fleurissant, étoient nommées en général anthisteries, quoique diversifiées par d’autres titres particuliers, tels que pithagiæ, chytra, &c.

Quelques-uns pensent que ce nom vient du mont Antherion où s’en faisoit la solennité ; que ces fêtes duroient trois jours, le 11, le 12, & le 13 de chaque mois ; & chacune avoit un nom différent, pris des cérémonies ou des occupations qui remplissoient chaque journée. La premiere s’appelloit πιθοιγία, c’est-à-dire l’ouverture des vaisseaux, parce qu’on y mettoit le vin en perce & qu’on le goûtoit. Le second jour se nommoit χόη, congii, d’une mesure contenant environ le poids de vingt livres ; on bûvoit ce jour-là le vin préparé la veille. Quant au troisieme, on l’appelloit χύτρα, chauderons, à cause que ce jour-là on faisoit bouillir toutes sortes de légumes, auxquels il n’étoit pas permis de toucher, parce qu’ils étoient offerts à Mercure. (G)

* ANTHIUS ou FLEURI, (Myth.) surnom qu’on donna à Bacchus dans Athenes & à Patras en Achaïe, parce que ses statues étoient couvertes d’une robe chargée de fleurs.

ANTHOCEROS, (Hist. nat.) genre de plante à fleur monopétale, ressemblante à une corne qui s’ouvre jusqu’au centre en deux parties ; il y a dans le milieu un filament ou une étamine chargée de poussiere. Cette fleur est stérile ; elle sort d’un calice ou plûtôt d’une gaîne tubulée. Les fruits sont des capsules que l’on trouve tantôt sur des especes qui ont des fleurs, tantôt sur d’autres qui n’en ont point ; elles se partagent en plusieurs rayons à leur ouverture ; chacune de ces capsules contient une, deux, ou trois semences, & quelquefois quatre. Nova plantarum genera, &c. par M. Micheli. Voyez Plante. (I)

ANTHOLOGE, s. m. (Theol.) du Grec ἀνθολόγιον, ce que nous rendrions en Latin par florilegium, recueil de fleurs.

C’est un recueil des principaux offices qui sont en usage dans l’Eglise greque. Il renferme les offices propres des fêtes de Jesus-Christ, de la sainte Vierge, & de quelques Saints ; de plus, des offices communs pour les Prophetes, les Apôtres, les Martyrs, les Confesseurs, les Vierges, &c. Léon Allatius dans sa premiere dissertation sur les livres ecclésiastiques des Grecs, en parle, mais avec peu d’éloge. Ce n’étoit d’abord qu’un livret, que l’avidité ou la fantaisie de ceux qui l’ont augmenté a beaucoup grossi ; mais qui, à quelques nouveautés près, ne contient rien qui ne se trouve dans les ménées & dans les autres livres ecclésiastiques des Grecs.

Outre cet anthologe, qui est à l’usage des Eglises greques, Antoine Arcadius en a publié un nouveau sous le titre de nouvel anthologe ou florilege, imprimé à Rome en 1598. C’est un abregé du premier, une espece de breviaire raccourci & commode dans les voyages pour les prêtres & les moines Grecs, qui ne peuvent porter le premier attendu son extrème grosseur : mais il est encore moins que celui-ci du goût d’Allatius, qui accuse l’abbréviateur de plusieurs altérations & infidélités considérables. Allat. de libr. eccl. græc. M. Simon, Sup. aux cérem. des Grecs. (G)

ANTHOLOGIE, s. f. (Litt.) se prend aussi en particulier pour un recueil des épigrammes de divers Auteurs Grecs. (G)

Il y a une anthologie imprimée, mais qui n’est pas, à beaucoup près, si complete que l’anthologie manuscrite de Guyet, copiée sur celle de Saumaise, & qui après avoir appartenu à Menage, fait aujourd’hui partie des manuscrits de la Bibliotheque du Roi.