mene au sujet tout ce qui peut l’éclaircir, & qui en écarte avec le même soin tout ce qui est étranger. Ces deux qualités regnent dans la plûpart des pieces qui composent les recueils dont nous venons de parler, & sont suffisamment l’éloge des sociétés savantes qui leur ont donné le jour.
Mémoire, (Jurisprud.) signifie la bonne ou mauvaise réputation qu’on laisse après soi. On sait le procès au cadavre ou à la mémoire des criminels de lése-majesté divine ou humaine, de ceux qui ont été tués en duel, ou qui ont été homicides d’eux-mêmes, ou qui ont été tués en faisant rebellion à justice avec force ouverte ; & pour cet effet on nomme un curateur au cadavre ou à la mémoire du défunt. Voyez le tit. XXII. de l’Ordonnance criminelle.
La veuve, les enfans & parens d’un condamné par sentence de contumace, qui sera décédé avant les cinq ans, à compter du jour de son exécution, peuvent appeller de la sentence, à l’effet de purger la mémoire du défunt, s’ils prétendent qu’il a été condamné injustement. Voyez le tit. XXVII de l’Ordonnance criminelle. On brûle le procès de ceux qui ont commis des crimes atroces, pour effacer la mémoire de leur crime. (A)
Mémoire, ou Factum, (Jurisprud.) est aussi un écrit qui est ordinairement imprimé, contenant le fait & les moyens d’une cause, instance ou procès. Voyez Factum. (A)
Mémoire des frais, (Jurisprud.) est un état des frais, déboursés, vacations & droits dûs à un procureur par la partie. Ce mémoire differe de la déclaration de dépens, en ce que celle-ci est signifiée au procureur adverse, & que l’on n’y comprend que les frais qui entrent en taxe ; au lieu que dans le mémoire des frais, le procureur comprend en général tout ce qui lui est dû par la partie, comme les ports de lettres & autres faux frais, & ce qui lui est dû pour ses pertes, soins & vacations extraordinaires, & autres choses qui n’entrent point en taxe. Voyez Dépens. (A)
Mémoire, en termes de Commerce, écrit sommaire qu’on dresse pour soi-même, ou qu’on donne à un autre pour se souvenir de quelque chose.
On appelle aussi quelquefois mémoire chez les marchands & chez les artisans, les parties qu’ils fournissent à ceux à qui ils ont vendu de la marchandise, ou livré de l’ouvrage.
Ces mémoires ou parties, pour être bien dressées, doivent non-seulement contenir en détail la nature, la qualité & la quantité des marchandises fournies, ou des ouvrages livrés à crédit, mais encore l’année, le mois & le jour du mois qu’ils l’ont été, à qui on les a donnés, les ordres par écrit, s’il y en a, les prix convenus, ou ceux qu’on a dessein de les vendre, enfin les sommes déja reçues à compte. Voyez Parties.
Les marchands, négocians & banquiers appellent agenda, les mémoires qu’ils dressent pour eux-mêmes, & qu’ils portent toujours sur eux, & conservent le nom de mémoires à ceux qu’ils donnent à leurs garçons & facteurs, ou qu’ils envoient à leurs correspondans ou commissionnaires. Voyez Agenda.
Les mémoires que les commissionnaires dressent des marchandises qu’ils envoient à leurs commettans, se nomment factures, & ceux dont ils chargent les voituriers qui doivent les conduire, se nomment lettres de voiture. Voyez Factures & Lettres de voiture, Dict. de Comm. (v)
MÉMORIAL, s. m. (Comm.) livre qui sert comme de mémoire aux marchands, négocians, banquiers & autres commerçans pour écrire journellement toutes leurs affaires, à mesure qu’ils viennent de les finir.
Le mémorial est proprement une espece de journal
qui n’est pas au net ; aussi l’appelle-t-on quelquefois brouillard ou brouillon. Voyez Brouillon.
Ce livre, tout informe qu’il est, est le premier & peut-être le plus utile de tous ceux dont se servent les marchands, étant comme la base & le fondement des autres dont il conserve & fournit les matieres. Quant à la maniere de le tenir, voyez l’article Livre, Dict. de Commerce. (D. J.)
MEMPHIS, (Géog. anc.) ville considérable d’Egypte, située à 15 mille pas au-dessus du commencement du delta ou de la séparation du Nil, sur la rive gauche de ce fleuve, peu loin des pyramides, & la capitale du nôme auquel elle donnoit son nom.
Cette ville appellée par les Egyptiens Menuf ou Migdol, & par les Hébreux Moph, étoit anciennement célebre. Nabuchodonosor la ruina ; mais elle se rétablit ; car du tems de Strabon, elle étoit grande, peuplée & la seconde ville d’Egypte, qui ne le cédoit qu’à Alexandrie.
Ses ruines ne sont plus que des masures fort peu distinctes, & qui continuent jusque vis-à-vis du vieux Caire. Parmi ces ruines est le bourg de Geze : cependant on voyoit autrefois dans Memphis plusieurs temples magnifiques, entr’autres celui de Vénus, & celui du dieu Apis. Il n’en reste plus de vestiges. (D. J.)
MEMPHITE, s. f. (Hist. nat.) nom donné par les anciens à une pierre qui, mise en macération dans du vinaigre, engourdissoit les membres au point de rendre insensible à la douleur, & même à celle de l’amputation. On la trouvoit, dit-on, près de Memphis en Egypte.
On a aussi donné quelquefois le nom de memphitis à une espece d’onyx ou de camée, composée de plusieurs petites couches, dont l’inférieure est noire & la supérieure blanche. Voyez Wallerius, Minéralogie. (—)
MEMPHITIS, (Géog. anc.) nôme ou canton d’Egypte, au-dessus du delta, à l’occident du Nil. Il prenoit son nom, suivant Ptolomée, liv. IV. ch. v. de Memphis sa capitale.
MENALAGOGUE, (Médec.) espece de purgatif, selon la division des anciens, cru propre à evacuer la mélancholie ou bile noire. Voyez Purgatif & Humeur, Médecine.
MENACE, s. f. (Gramm. & Moral.) c’est le signe extérieur de la colere ou du ressentiment. Il y en a de permises ; ce sont celles qui précedent l’injure, & qui peuvent intimider l’aggresseur & l’arrêter. Il y en a d’illicites ; ce sont celles qui suivent le mal. Si la vengeance n’est permise qu’à Dieu, la menace qui l’annonce est ridicule dans l’homme. Licite ou illicite, elle est toujours indécente. Les termes menace & menacer ont été employés métaphoriquement en cent manieres diverses. On dira très-bien, par exemple, lorsque le gouvernement d’un peuple se déclare contre la philosophie, c’est qu’il est mauvais : il menace le peuple d’une stupidité prochaine. Lorsque les honnêtes gens sont traduits sur la scène, c’est qu’ils sont menacés d’une persécution plus violente ; on cherche d’abord à les avilir aux yeux du peuple, & l’on se sert, pour cet effet, d’un Anite, d’un Milite, ou de quelqu’autre personnage diffamé, qui n’a nulle considération à perdre. La perte de l’esprit patriotique menace l’état d’une dissolution totale.
MENÆ, (Géog. anc.) ville de Sicile, selon Ptolomée, liv. III. chap. iv. qui la place dans les terres entre Nectum & Paciorus. Fazel la nomme Ménée, & Niger Calategirone.
MÉNADE, (Littérat.) c’est-à-dire, furieuse, de μαίνομαι, être en fureur. Le surnom de ménades fut donné aux bacchantes, parce que dans la célébration des mysteres de Bacchus, elles ne marchoient que comme des prêtresses agitées de transports fu-