pas ensuite ; en quoi ils different des corps élastiques. Voyez Dureté, & Elasticité. Les lois du choc des corps mols sont les mêmes que celles du choc des corps durs. Voyez Percussion & Communication du mouvement. (O)
Mol, adj. c’est l’épithete que donne Aristoxene à une espece du genre diatonique, dont le tétracorde est divisé en trois intervalles dans le rapport suivant ; le premier d’un semi-ton, le second de trois quarts de ton, & le troisieme d’un ton & un quart, & à une espece du genre chromatique dans le rapport suivant. Un tiers de ton, un autre tiers de ton, puis un ton & cinq sixiemes.
Mol, un cheval mol est celui qui n’a point de force.
MOLA, (Antiq. rom.) pâte consacrée ; c’étoit une pâte faite avec de la farine & du sel, dont on frottoit le front des victimes avant que de les égorger dans les sacrifices. On appelloit cette pâte mola, en un seul mot, ou mola satsa : de-là vient que le mot immolare, ne signifie pas proprement égorger la victime, mais la préparer à être égorgée. (D. J.)
Mola, (Géog.) bourgade du royaume de Naples, dans la terre de Labour, sur le golfe de Gaete, à l’embouchure d’une petite riviere. Ce bourg est situé sur la voie appienne, & est défendu par une tour contre les descentes des corsaires. On trouve plusieurs inscriptions dans ce bourg & aux environs ; ce qui persuade qu’il tient la place de l’ancienne Formie, ou du-moins à-peu-près. On y voit dans un jardin un tombeau que quelques savans prennent pour celui de Cicéron. On dit pour appuyer cette foible conjecture, que ce grand homme avoit une maison de plaisance à Formie, & qu’il y alloit en litiere, quand il fut assassiné. Mais le tombeau dont on parle, n’a point d’inscriptions, & cela seul suffiroit pour faire penser que ce ne doit pas être le tombeau de Cicéron. (D. J.)
MOLACHEN, s. m. (Hist. mod.) monnoie d’or des Sarrasins. C’est, à ce qu’on pense, la même que le miloquin.
MOLAIRE dent, (Anat.) grosse dent de la bouche à une, ou plusieurs racines. On compte ordinairement dans l’homme vingt dents molaires, savoir dix à chaque mâchoire, cinq dents de chaque côté.
Les dents molaires sont plus grosses que les incisives & les canines, larges, plates, & fort inégales à leur surface supérieure ; leur corps est d’une figure presque quarrée ; elles occupent la partie postérieure des mâchoires après les canines.
On les divise en petites, en grosses molaires ; soit parce que les deux premieres sont ordinairement moins grosses dans les adultes, que leurs voisines de la même espece, & moins garnies d’éminences à l’extrémité de leurs corps : soit parce qu’elles ont communément moins de racines que celles qui leur sont postérieures. Il y a quelquefois un plus grand nombre de dents molaires dans l’une des mâchoires que dans l’autre, à cause qu’il y en a quelquefois qui ne sortent que d’un côté dans un âge avancé, & que le vulgaire appelle par cette raison dents de sagesse. Toutes ces dents de la partie postérieure des mâchoires, sont nommées molaires, parce que leur figure & leur disposition les rendent très-propres à briser, à broyer, & à moudre les alimens les plus solides ; elles perfectionnent ainsi la division de ceux qui ont échappé à l’action que les incisives & les canines ont commencée.
J’ai dit que les dents molaires situées auprès des canines sont ordinairement plus petites que celles qui en sont plus éloignées : en effet, elles ressemblent alors tellement aux canines, que la difficulté
de déterminer à quelle espece elles appartiennent, est cause que le nombre des dents canines est différemment établi dans quelques auteurs.
Il est vrai cependant que les vrais dents molaires varient pour le nombre ; il y en a tantôt cinq, & tantôt quatre seulement de chaque côté ; il y en a quelquefois quatre au côté gauche, & cinq au côté droit ; ou cinq au côté gauche, & quatre au côté droit ; ou cinq à la mâchoire supérieure, & quatre à l’inférieure.
Mais de toutes les dents, ce sont les molaires qui offrent le plus de variété par rapport à leurs racines. Les dents molaires qui sont auprès des canines, n’ont ordinairement qu’une racine ; & on en a vu même de plus éloignées, qui n’en avoient pas davantage. Il arrive néanmoins qu’elles ont deux racines séparées dans toute leur longueur, ou seulement à leur extrémité ; on remarque encore que ces racines se recourbent tantôt en-dedans, tantôt en-dehors.
Les dents molaires qui sont les plus grosses, & situées plus en arriere, ont communément deux racines à la mâchoire inférieure : celles d’en-haut en ont toûjours trois, quelquefois quatre, & même cinq. Il arrive aussi quelquefois que les dents molaires d’en bas, sont pourvues de quatre racines ; ainsi l’on ne peut guere compter sur le plus ou sur le moins à cet égard.
Il y a des dents molaires, dont les racines se touchent par la pointe, & sont fort écartées par la base proche le corps de la dent. Ce sont ces dents qu’on peut appeller dents barrées, si difficiles & si dangereuses à arracher, par la nécessité où l’on est d’emporter avec elles la portion spongieuse de l’os de la mâchoire, qui occupe l’intervalle des racines.
Quelques dents molaires ont une ou deux racines plates ; chacune de ces racines plates semble être composée de deux racines jointes ensemble, & distinguées seulement par une espece de gouttiere qui regne dans toute leur longueur, & en marque la séparation. Quelquefois on trouve dans le dedans de ces racines ainsi figurées, deux canaux, chacun à peu près semblable à celui que l’on voit dans les racines simples & séparées les unes des autres.
Il y a des dents molaires à trois & quatre racines, qui sont fort écartées l’une de l’autre vers la base, & qui s’approchent en montant vers le corps de la dent. De telles dents sont difficiles à ôter, & l’on ne le peut sans rompre l’alvéole, par le grand écartement qu’on y fait. Pour rapprocher autant qu’il est possible cet écartement, il faut presser la gencive entre les doigts, lorsque la dent est arrachée.
On voit quelquefois des dents molaires, dont les racines sont recourbées par leur extrémité en forme de crochet : alors ces dents ne se peuvent arracher, sans intéresser l’os de la mâchoire, parce que le crochet entre dans une petite cavité qu’il faut rompre, pour faire sortir la dent de son alvéole. Quand ce cas se rencontre à une des dents molaires ou canines de la mâchoire supérieure, il arrive quelquefois que l’alvéole ne se réunit point, & qu’il y reste une ouverture fâcheuse. Highmor rapporte à ce sujet un fait singulier. Une dame s’étant fait arracher une dent de cette espece, il découloit du sinus sans cesse une humeur séreuse. Cette dame voulant en découvrir l’origine, introduisit dans la cavité d’où l’on avoit tiré la dent, un tuyau de plume délié long de six travers de doigt, & le poussa presque tout entier dans le sinus ; ce qui l’épouvanta fort, parce qu’elle crut l’avoir porté jusque dans la substance du cerveau. Highmor tranquillisa cette dame, en lui démontrant que le corps de la plume avoit tourné en spirale dans le sinus ; mais l’écoulement subsista.