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tre ? Il en est de même à proportion des autres cometes. Que faut-il donc répondre à ceux qui demandent si les planetes sont habitées ? Qu’on n’en sait rien. (O)

MONDE, le, (Géog.) ce mot se prend communément en Géographie pour le globe terrestre. En ce sens, si un voyageur partant de Cadix ou de Séville, alloit à Porto-Bello dans la nouvelle Espagne, & de-là s’embarquant à Panama, passoit aux Philippines, & revenoit en Espagne, ou par la Chine, l’empire Russien, la Pologne, l’Allemagne, & la France, ou par les Indes, la Perse, la Turquie, & la Méditerranée, on diroit de lui qu’il a fait le tour du monde.

Comme la connoissance que les anciens avoient du monde se bornoit à l’hémisphere où sont l’Europe, l’Asie & l’Afrique, on s’est accoutumé à donner le nom de monde à un seul hémisphere, & on a appellé l’ancien monde, l’hémisphere que l’on connoissoit anciennement, & nouveau monde celui qu’on venoit de découvrir.

Monde nouveau, (Géog.) c’est ainsi qu’on nomme l’Amérique inconnue aux anciens, & découverte par Colomb, dont la gloire fut pure ; mais mille horreurs ont deshonoré les grandes actions des vainqueurs de ce nouveau monde : les lois trop tard envoyées de l’Europe, ont foiblement adouci le sort des Amériquains. (D. J.)

Monde-ouvert, (Littérat.) mundus-patens, solemnité qui se faisoit à Rome dans une chapelle ronde comme le monde, dédiée aux P… D… & aux dieux infernaux. On n’ouvroit que trois fois l’an cette chapelle, savoir le lendemain des voscanales, le 4 d’Octobre, & le 7 des ides de Novembre. Le peuple romain croyoit que l’enfer étoit ouvert ces jours-là, & regardoit en conséquence comme une action religieuse, à ce que dit Macrobe, de ne point livrer bataille alors, de ne point se mettre sur mer, & de ne point se marier. Mundus cùm patet, deorum tristium atque inferum quasi janua patet, propterea non modo prælium committi, verum etiam navem solvere, uxorem ducere, religiosum est. Saturnal. liv. I. chap. xvj. (D. J.)

Monde, en terme de Blason, est un globe sur lequel il y a une croix. On le trouve dans les armes des empereurs & des électeurs de l’Empire. Christophe Colomb, après avoir découvert le nouveau monde, porta un pareil globe dans ses armes, avec la permission du roi d’Espagne.

MONDEGO, (Géog.) fleuve du Portugal, connu des anciens sous le nom de Monda ou Munda ; il sort des montagnes au couchant de la ville de Guarda, & se dégorge dans l’Océan par une large embouchure. Il est fort rapide, grossit beaucoup par les pluies, & porte bateau, depuis son embouchure jusqu’à Coimbre. (D. J.)

MONDER, (Pharmacie.) du latin mundare, nettoyer, c’est rejetter les parties inutiles ou nuisibles d’une drogue, en les en séparant par des moyens méchaniques & très-vulgaires. On monde les semences froides & les amandes en les pelant ; les raisins secs en en tirant les pepins ; le séné en séparant les petits bâtons qui se trouvent mêlés parmi les feuilles, &c. (b)

MONDIFICATIF, (Thérapeutique.) synonyme de détersif. Voyez Détersif.

Mondificatif d’ache, (Pharmacie & Matiere médicale externe.) onguent. Prenez des feuilles récentes d’ache une livre, des feuilles de tabac, de grande joubarbe, de chacune demi-livre, des feuilles de morelle, d’absinthe, d’aigremoine, de bétoine, de grande chélidoine, de marrube, de millefeuille, de pimprenelle, de plantin, de brunelle, de pervanche, de somnite, de mouron, de petite

centaurée, de chamarras, de véronique, de chacun deux onces ; de racine récente d’aristoloche, clematite, de souchet long, d’iris nostras, de grande scrophulaire, de chacun deux onces ; d’aloës, de myrrhe, de chacun une once ; d’huile d’olive quatre livres, de cire jaune douze onces, de suif demi-livre, de poix-résine & de térébenthine de chacun cinq onces. Faites fondre le suif dans l’huile, ensuite jettez dedans les racines & les herbes pilées ; cuisez en remuant souvent jusqu’à ce que l’humidité des plantes soit presque consommée ; passez & exprimez fortement. La liqueur passée & exprimée ayant déposé toutes ses feces, ajoutez-y la cire, la résine & la térébenthine ; passez une seconde fois, & la matiere étant à demi refroidie, ajoutez-y l’aloës & la myrthe mises en poudre.

Cet onguent est recommandé pour nettoyer & pour cicatriser les plaies & les ulceres. Il n’est pas d’un usage fort commun, & l’on peut avancer que sa composition est très-mal entendue, puisque la plus grande partie des plantes qui y sont employées ne fournissent à l’huile dans laquelle on les fait bouillir, que leur partie colorante verte, & que leurs principes vraiment médicamenteux ou ne se dissolvent pas dans l’huile, ou sont dissipés par l’ébullition : d’où il s’ensuit que même celles de ces plantes qui sont vraiment vulnéraires & détersives ne communiquent aucune vertu à cet onguent. L’onguent mondificatif réformé de Lemeri ne vaut pas mieux que celui dont nous venons de donner la description d’après la Pharmacopée de Paris. Le changement de Lemeri, qui consiste à employer l’ache en plus grande quantité est sur-tout, on ne peut pas plus, frivole ; car quoique ce soit cette plante qui donne le nom à l’onguent, elle est précisément du nombre de celles qui ne lui communiquent aucunes vertus. Au reste, il paroit qu’on s’est dirigé d’après cette réforme de Lemeri dans la dispensation de cet onguent, qui est du reste dans la pharmacopée de Paris, & que nous venons de rapporter ; car l’ache y entre en une proportion plus considérable encore que dans le mondificatif d’ache réformé de Lemeri ; mais cette observation sur les ingrediens inutilement, ou pour mieux dire puérilement employés dans cet onguent célebre, convient à presque tous les onguens, les emplâtres, & les huiles dans la composition desquels entrent des végétaux. Voyez Huile par infusion & Décoction sous le mot, Huile, Emplatre & Onguent. (b)

MONDILLO, s. m. (Commerce.) mesure des grains dont on se sert à Palerme. Quatre mondilli font le tomolo, & 16 tomoli le salme ; 685 mondilli deux tiers font un last d’Amsterdam. Voyez Diction. de Comm.

MONDO, s. m. (Hist. nat. Bot.) c’est un chiendent du Japon dont la fleur est exapétale, en forme d’épi ; sa racine est fibreuse & bulbeuse. Un autre chiendent, nommé aussi riuno-sigu, s’étend beaucoup & pousse continuellement des rejettons. On fait prendre aux malades les petits tubercules qui terminent la plante, confits au sucre. Le fruit est rond, un peu oblong, & renfermé dans un calice dont les bords sont crenelés. Le temondo est encore une autre espece, commune sur-tout dans la province de Lexume, & dont la racine est plus grosse.

MONDONNEDO, (Géog.) en latin par quelques géographes Glandomirum, ville d’Espagne en Galice, avec un évêché suffragant de Compostelle. Elle est située à la source de la petite riviere du Minho au pié des montagnes, à l’extrémité d’une campagne fertile, & favorisée d’un air très-sain, ce qui ne se trouve pas toujours en Galice, à 22 lieues N. E. de Compostel, & à pareille distance N. E. d’Oviedo. Long. 10. 27. lat. 43. 30.