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ches noires. On se sert aussi de ce mot pour exprimer les taches naturelles qui se trouvent sur la peau des différens animaux : ainsi on dit les mouchetures d’une peau de tigre, d’une panthere, &c.

Moucheture, terme de Blason, espece de queue d’hermine mouchetée.

MOUCHOIR, s. m. (Gram. & Écon. domestiq.) linge qu’on porte dans sa poche pour se moucher & pour s’essuyer.

Mouchoirs de col, terme de Marchand de mode, ce sont des grands mouchoirs de soie qui ressemblent à du satin, mais qui n’a point d’envers, sur lesquels sont travaillés des-desseins qui paroissent également des deux côtés. Il n’y a guere que les femmes du commun qui se servent de ces mouchoirs pour mettre sur leur col. Les Marchands de mode les tirent de Lyon, de Nimes & des Indes.

Mouchoir-frisé, terme de Marchand de mode, ce sont trois rangs de gase brochée ou peinte, de blonde ou de dentelles, montés par étage sur un ruban de fil assez étroit, & qui sont fort plissés. Cet ajustement sert aux femmes pour mettre sur leur col, & peut être large en tout de quatre ou cinq doigts sur trois quarts de long.

Mouchoirs a deux faces, (Soyerie.) étoffe legere, façon de serge, dont un côté est d’une couleur par la chaîne, & l’autre d’une autre couleur par la trame.

MOUCLES, voyez Moules.

MOUDON, ou MOULDON, (Géog.) en allemand Milden, en latin Minidunum, ancienne petite ville de Suisse, dans le canton de Berne, au pays de Vaud, chef-lieu d’un bailliage de même nom. Elle est en partie dans la plaine, en partie sur le penchant d’une colline. Berchtold dernier duc de Zéringen, ferma cette ville de murailles en 1190, & Amé VI. comte de Savoie, confirma ses priviléges en 1359. Le bailliage de Moudon confine au canton de Fribourg du côté de l’orient : il a quatre lieues de long du nord au sud, sur trois de large. La ville de Moudon est située à la gorge d’une vallée étroite qui s’étend entre deux rangs de montagnes, & qui est partagée en deux portions par une petite riviere qu’on nomme la Broye. Long. 24. 30. lat. 46. 30. (D. J.)

MOUDRE, v. act. (Gram. & Arts méchaniq.) c’est réduire en poudre par le moyen du moulin. Voyez les articles Moulin.

MOUÉE, s. f. (Vénerie.) mélange du sang de la bête forcée, de lait, ou de potage selon les saisons, & de pain coupé par petits morceaux que l’on donne en curée aux chiens.

MOUETTE, MOUETTE BLANCHE, larus albus, major bellonici, (Hist. nat. Ornitholog.) oiseau qui est d’un très beau blanc ; il a un peu de cendré sous les aîles ; les yeux sont grands & entourés d’un cercle noir ; il y a aussi une tache noire à l’endroit des oreilles : les aîles étant pliées s’étendent plus loin que la queue ; le bec & les pattes sont rougeâtres, l’extrémité des aîles est noire. Willughby, Ornith. Voyez Oiseau.

Mouette brune, larus fuscus sive hybernus, oiseau qui pese dix-sept onces ; la couleur de la tête est blanche & mêlée de taches brunes ; le cou & les plumes du jabot sont roussâtres ; dans quelques individus, toute la face inférieure de l’oiseau est entierement blanche ; les plumes du milieu du dos sont cendrées ; celles des épaules ont des taches brunes ; le croupion est blanc, les plumes extérieures de la queue ont l’extrémité blanche ; il y a au-dessous de cette couleur blanche une bande noire large d’un demi-pouce ; tout le reste de la queue est blanc ; le bec a deux pouces de longueur ; il est d’un brun blan-

châtre depuis les narines jusqu’à la pointe. Raii, synop. meth. avium. Voyez Oiseau.

Mouette cendrée, larus cinereus bellonici, oiseau qui est de la grosseur du pigeon, auquel il ressemble assez par la forme du corps. Toute la face inférieure de cet oiseau est d’un très-beau blanc. La tête & la partie supérieure du cou, sont aussi de couleur blanche ; il y a de chaque côté auprès de l’oreille une tache noire. La partie inférieure du cou est noirâtre ; les plumes du milieu du dos & celles des épaules ont une couleur cendrée ; les plumes de la queue sont blanches en entier, à l’exception de la pointe, qui est noire. Le bec a un pouce de longueur, il est noir ; les pattes sont verdâtres, & les ongles noirs. Le doigt de derriere est très-court, & n’a point d’ongle ; ce caractere peut faire distinguer aisément cet oiseau de toutes les especes de mouette. Ce doigt n’est à proprement parler, qu’un tubercule charnu. Raii, synop. meth. avium. Voyez Oiseau.

Mouette grise, larus cinereus, (Ornithol.) Ald. oiseau qui est de la grosseur d’un pigeon : il a le bec un peu courbé & d’un très-beau rouge. Les pattes sont d’un rouge obscur, & les ongles noirs : le derriere de la tête est aussi de couleur noire ; dans quelques individus la tête & la moitié de la gorge ont une couleur cendrée mêlée de noir. Le milieu du dos est noir de même que les petites plumes des aîles ; le col ; la queue, la poitrine, & le ventre, sont blancs. Raii synop. meth. avium. Voyez Oiseau.

Grande Mouette grise, larus cireneus maximus, oiseau qui est à-peu-près de la grosseur du canard domestique. Il a le bec jaune, applati sur les côtés, & un peu crochu à l’extrémité. La piece inférieure du bec est traversée par une large bande rouge ; elle a en-dessous une prééminence angulaire ; les piés sont jaunes dans certains individus, & rouges dans d’autres ; la couleur des ongles est noire ; la tête, le cou, le croupion, la queue, & toute la face inférieure de l’oiseau sont blancs ; le dos & les petites plumes des aîles ont une couleur cendrée obscure : les grandes plumes des aîles sont aussi entierement de couleur cendrée, excepté les cinq extérieures, qui ont à l’extrémité une tache blanche. Raii synop. meth. avium. Voyez Oiseau.

MOUFFES, ou MOUFLES ; ce sont en terme de Fileur d’or, des morceaux de bois quarrés dans lesquels on a pratiqué des mortaises pour y renfermer deux petites roues de buis, où passe la corde qui vient de la fusée sur les cazelles.

MOUFFETTES ou MOFFETTES, s. f. pl. (Hist. nat. Minéral.) mephitis. C’est ainsi que l’on nomme des vapeurs ou exhalaisons très-sensibles qui se font sentir dans les lieux profonds de la terre, dans les grottes, dans les souterreins de la plûpart des mines, & quelquefois même à la surface.

On a déja décrit à l’article exhalaisons minérales, les différentes especes de vapeurs qui se montrent dans l’intérieur de la terre : on a dit que toutes sont extrèmement dangereuses, & qu’elles produisent des effets terribles & funestes. Il n’y aura donc rien ajouter à cet article, & l’on se contentera de joindre ici quelques remarques propres à completter ce qui a déja été dit sur cette matiere.

Pour peu que l’on considere la nature, on s’apperçoit qu’il part de tous les corps des émanations plus ou moins sensibles. L’odorat nous avertit qu’il part des émanations très-fortes d’un grand nombre de végétaux : nous en avons une infinité de preuves dans les parfums que répandent les fleurs, sur-tout quand leur partie aromatique a été mise en mouvement par la chaleur du soleil. Les animaux répandent aussi des émanations ; la chaleur de leur sang est très-propre à les dégager & à les disperser dans l’atmosphère. Il n’est point surprenant que les substances que la