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tant leurs ouvrages. Les Mytiléniens passoient pour les plus grands musiciens de la Grece, témoin Phrynis, qui le premier remporta le prix de la lyre aux jeux des Panathénées, célébrés à Athènes la quatrieme année de la quatre-vingtieme olympiade. On sait la révolution qu’il produisit dans la Musique.

La philosophie & l’éloquence étoient également cultivées à Mytilène. Epicure y enseigna publiquement à l’âge de trente-deux ans, comme nous l’apprenons de Diogene Laerce. Aristote y fut aussi pendant deux ans, suivant le même auteur. Marcellus, après la bataille de Pharsale, n’osant se présenter devant César, s’y retira pour y passer le reste de ses jours à l’étude des Belles-Lettres, sans que Cicéron pût le persuader de venir à Rome éprouver la clémence du vainqueur.

Enfin, le rhétoricien Diophanès & l’historien Théophane étoient de cette ville.

Saint Paul y vint, selon les Actes des Apôtres, ch. xx. 24. en allant de Corinthe à Jérusalem, lors de son voyage où il fut arrêté dans cette derniere ville, l’an 58 de l’ere vulgaire.

Personne aujourd’hui ne doute que Castro, capitale de l’île de Mételin, qu’on appelloit autrefois Lesbos, n’ait été bâtie sur les ruines de Mytilène ; aussi n’y voit-on que bouts de colonnes, la plûpart de marbre blanc, quelques-uns gris cendré, & d’autres de granit. Il y a des colonnes cannelées en ligne droite, d’autres en spirale ; quelques-unes sont ovales, rele-

vées de plates-bandes, comme celles du temple de

Délos ; mais celles de Mytilène ne sont pas cannelées sur les côtes. Enfin, il n’est pas croyable combien dans les ruines dont nous parlons, il restoit encore au commencement de ce siecle, de chapiteaux, de frises, de piédestaux, & de bouts d’inscriptions. Voyez Mételin, voyez Lesbos ; car tout ce qui appartient à la Grece, & sous les noms anciens ou modernes, doit intéresser notre curiosité. (D. J.)

MYTULITES, (Hist. nat.) nom donné par quelques naturalistes aux moules pétrifiées ou fossiles.

MYURUS, terme de Médecine, signifie un pouls qui s’affoiblit continuellement & par degrés insensibles, desorte que le second battement est plus foible que le premier, le second plus foible que le troisieme, &c. Voyez Pouls.

Ce terme est formé de μυς, souris, & de ουρα, queue, par comparaison de la diminution du pouls à la queue de cet animal, dont la grosseur va toûjours en diminuant depuis la racine jusqu’au bout.

MYUS, (Géog. anc.) c’étoit une des douze villes de l’Ionie, selon Pline & Pausanias. Strabon dit que de son tems il n’en restoit pas le moindre vestige. (D. J.)

MYVA, en Pharmacie, est la chair ou la pulpe de coings, cuite avec du sucre à une consistance épaisse. Ce nom se donne aussi à toutes les gelées que l’on

fait avec des fruits. Voyez Gelée, voyez Pulpe.
Fin du dixieme volume