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d’Astypalia n’en porta qu’une paire à Anaphé, mais elle multiplia prodigieusement ; c’est depuis ce tems-là qu’on s’est avisé d’en casser les œufs. Longit. 43. 55. lat. 36. 15. (D. J.)

NANGASAKI, (Géog.) ville impériale du Japon, à l’extrémité occidentale de l’île de Ximo, dans la province de Figen, avec un bon port fréquenté par les Hollandois & les Chinois. C’est une très-grande ville & fort peuplée : on lui donne trois quarts de lieue de longueur, & presqu’autant de largeur.

Les étrangers demeurent hors de la ville dans des endroits séparés, où ils sont épiés comme des personnes suspectes. Il y a environ 62 temples tant au-dedans qu’au-dehors de la ville ; dans ce nombre il y en a 50 en l’honneur des idoles étrangeres, dont le culte a été apporté d’outre-mer. Ces temples sont non-seulement consacrés à la dévotion, mais ils servent encore aux récréations & aux plaisirs ; c’est pourquoi ils sont accompagnés de jardins, d’allées & d’appartemens. Après les temples, les lieux les plus fréquentés sont les maisons de débauche ; il y a un quartier entier qui leur est destiné, & qui contient les plus jolies maisons de particuliers, toutes habitées par des courtisannes.

Le havre de Nangasaki commence au nord de la ville ; il y a rarement moins de 50 navires dans le port, dont la plûpart sont des joncs de la Chine, outre quelques centaines de bateaux de pécheurs & autres petits bâtimens. L’ancrage est au bout de la baie, à une portée de mousquet de la ville. Elle est sans château, sans murailles, sans fortification, sans aucune défense. Trois rivieres la traversent, & cependant elles ne donnent pas quelquefois assez d’eau pour arroser les champs de riz, & pour faire aller quelques moulins. Voyez de plus grands détails dans Koempfer. Long. suivant le même Koempfer, 151. lat. 32. 36. Long. suivant Harris, 145d. 16′. 15″. & suivant le P. Spinola, 146. 17. 30. lat. suivant ce dernier, 23. 43. Mais je m’en tiendrois plus volontiers à l’estimation de Koempfer. (D. J.)

NANGIS, (Géog.) petite ville de France dans la Brie, diocèse de Sens, avec titre de marquisat : elle est à 14 lieues de Paris. Long. 20. 58. lat. 48. 33.

C’est la patrie de Louis Carré, fils d’un bon laboureur. Son pere vouloit qu’il fût ecclésiastique, pour le sauver de l’indigence, mais il aima mieux tomber dans l’indigence que de se faire ecclésiastique. Le P. Mallebranche le prit pour écrire sous lui ; il devint métaphysicien, géometre, & de l’académie des Sciences. Il a donné le premier corps d’ouvrage qui ait paru sur le calcul intégral ; il est vrai qu’il y commit plusieurs fautes, mais il les reconnut sans détour. Il mourut en 1711, âgé de 48 ans ; il fit l’académie sa légataire universelle, c’est-à-dire qu’il lui laissa quelques traités qu’il avoit composés sur des sujets de Physique & de Mathématique. (D. J.)

NANKIN, (Géogr.) autrement Kiangning, fameuse ville de la Chine dans la province du même nom, dont elle est la premiere métropole. Selon les Chinois, elle surpassoit toutes les villes du monde en magnificence, en beauté & en grandeur, quand les empereurs y tenoient leur cour. Aujourd’hui elle est fort déchûe de son ancien état, quoiqu’on dise qu’il y a autant de monde qu’à Pekin : on en fait monter le nombre à un million d’habitans. Le palais impérial, qui avoit une lieue de circuit, n’est plus qu’une masure de ruines. Long. suivant Cassini, 155. 55′. 30″. lat. 32. 7′. 45″.

NANNETES, (Géog. anc.) peuples de la Gaule Celtique au diocèse de Nantes, selon Jules-César, l. III. c. jx. Presque tous les autres écrivains disent Namnetes au lieu de Nannetes. Strabon, l. IV. les met dans l’Armorique, aux frontieres de l’Aquitaine. Ce sont les Ναμνῆται, Namnetæ de Ptolomée, l. II. c

viij. & leur ville s’appelloit Condivienum. Elle étoit située sur la Loire, au lieu où est aujourd’hui la ville de Nantes. Dans le moyen âge, comme cela est arrivé à beaucoup d’autres villes, celle de Condivienum perdit son ancien nom pour prendre celui du peuple ; & non-seulement on l’appella civitas Namnetum & civitas Namnetica, mais même on se contenta de l’appeller simplement Namnetes ou Namnetæ, comme Ptolomée, d’où s’est formé le nom vulgaire de Nantes. Voyez Nantes. (D. J.)

NANNIEST, pierre de, (Hist. nat.) pierre précieuse fort singuliere, découverte en 1752 à Nanniest en Moravie, & dont M. de Justi a le premier donné la description dans un ouvrage allemand qui a pour titre : Nouvelles vérités relatives à l’histoire Naturelle, &c. partie I.

Cette pierre est d’un blanc de lait, très-peu transparente, & même tout-à-fait opaque, pour peu qu’on lui laisse d’épaisseur. Elle est entierement traversée par des raies d’un brun rougeâtre, qui approche souvent de la couleur de l’améthyste : ces raies, qui ne sont pas plus larges que la moitié d’une paille, ont pénétré toute la pierre ; & un lapidaire de Vienne qui étoit présent à la découverte, a assuré M. de Justi que ces raies ou lignes marchoient parallélement, & comme si on les eût tracées avec une regle l’espace de dix à douze piés, & continuoient, suivant toute apparence, à s’étendre de même dans toute la couche dont cette pierre est composée. Comme le blanc de cette pierre a de la largeur, le comte de Haugwitz, qui en est le propriétaire, en a fait tailler & polir des morceaux, pour en faire des tables, des guéridons, &c. De plus, toute la pierre est remplie de petits grenats qui lui sont si fortement attachés, qu’ils ne s’en détachent point, & qu’ils prennent le poli avec elle. Cette pierre prend un très-beau poli ; elle est plus dure que le marbre, mais elle l’est moins que l’agathe ou la chalcédoine ; elle ne peut point être mise au rang des marbres, vû qu’elle ne fait aucune effervescence avec les acides ; elle ne fait point feu lorsqu’on la frappe avec un briquet ; son tissu differe de celui du spath, & sa dureté n’est point aussi grande que celle du porphyre, du jaspe ou du caillou : d’où M. de Justi conclud que c’est une pierre d’une nouvelle espece. (—)

NANQUE, s. m. (Comm.) c’est le plus petit poids des cinq dont on se sert parmi les habitans de Madagascar, pour peser l’or & l’argent : il ne pese que dix grains, au-dessus sont le sompi, le vari, le sacare & le nanqui. Voyez Sompi, &c. Dictionnaire de Commerce. (G)

NANQUI, s. m. (Comm.) c’est aussi un des cinq poids dont les habitans de l’île Dauphine ou Madagascar en Afrique se servent pour peser l’or & l’argent ; il n’a au-dessous de lui que le nanque, qui vaut six grains, & au-dessus le sompi, le vari & le sacare, dont le sompi, qui est le plus fort, revient à la dragme ou gros, poids de l’Europe ; le nanqui en est le demi-scrupule. Voyez Sompi, Scrupule. Dictionnaire de Commerce. (G)

NANSOO, (Hist. nat. Botan.) c’est une plante du Japon à grandes feuilles pointues, dont les baies sont très-chaudes : c’est ce qu’on appelle dracunculus.

NANTERRE, (Géog.) en latin moderne Neptodurum ou Nemetodurum, bourg à deux lieues de Paris, connu par la naissance de sainte Génevieve, morte en 511 à Paris, dont elle est la patrone. La tradition veut ridiculement que cette sainte fût une paysanne, une gardeuse de moutons. Plusieurs peintres ont été fideles à nous la représenter en bergere, avec un bavolet, une quenouille à la main, & gardant un troupeau ; mais l’exhortation que lui fit saint Germain, évêque d’Auxerre, de renoncer a la bra-