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NOTOZÉPHYRUS, s. m. (Géog. anc.) on donne ce nom au vent qui souffle d’un point situé entre le sud & l’ouest ; c’est le vent du sud-ouest, nommé en latin africus.

NOTRE-DAME, (Hist. ecclés.) est le nom qu’on donne souvent à la sainte Vierge. De-là sont venus les mots de fêtes de Notre-Dame, office de Notre-Dame, congrégations, communautés, ordres de Notre-Dame. Voyez Vierge.

Notre-Dame du chardon, (Hist. mod.) c’étoit autrefois un ordre militaire institué en 1370 par Louis II. duc de Bourbon. Il étoit composé de 26 chevaliers, dont ce prince & ses successeurs furent les chefs. Ils portoient une ceinture bleue céleste, & dans les grandes cérémonies, un manteau de la même couleur, avec un collier d’or entrelacé de fleurs de lys ; & pour dévise, le mot Espérance. qu’on lisoit en grandes lettres dans les intervalles des fleurs.

NOTTINGHAM, (Géog.) ville d’Angleterre, capitale du Nottinghamshire, sur le Léan, à 96 milles de Londres. Long. 16. 24. lat. 52. 55.

NOTTINGHAMSHIRE, (Géograp.) province d’Angleterre au diocèse d’Yorck, dans les terres. Elle a cent milles de tour, & contient environ 568 mille arpens ; l’air y est pur, mais le terrein n’est pas par-tout le même. Au sud-est elle est fertile, & à l’ouest elle est pleine de bois & de mines de charbon de terre. Elle est arrosée par quelques petites rivieres, outre la Trent qui sépare cette province de l’Incolnshire. Nottingham en est la capitale.

C’est dans cette province que naquit en 1489 l’illustre Thomas Cranmer, archevêque de Cantorbéri. Sa vie & sa mort tragique sont connues de tout le monde. Les curieux en trouveront le détail dans Burnet & Rapin de Thoyras. Il publia quelques ouvrages en latin ; corrigea la version angloise de la bible, & professa sans détour la religion protestante sous le regne d’Henri VIII. mais la reine Marie étant montée sur le trône, résolut sa mort. Elle détestoit Cranmer, tant à cause de sa religion, que parce qu’il avoit contribué au divorce d’Henri VIII. avec sa mere. Il fut brûlé vif en 1556 à l’âge de 68 ans. On sait que ce primat du royaume, violemment persécuté par la reine Marie, avoit eu la foiblesse quelque tems avant sa mort, d’abjurer sa religion ; mais il reprit son courage sur le bucher. « Il déclara qu’il mouroit protestant, & fit réellement ce qu’on a écrit de lui, & peut-être ce qu’on a feint de Mutius Scévola. Il plongea d’abord dans les flammes la main qui avoit signé l’abjuration, & n’élança son corps dans le bucher, que quand cette main fut tombée. C’est ainsi qu’il se punit d’avoir succombé à ce qui lui paroissoit une foiblesse ; action si belle, que l’Angleterre ne cede rien à Rome dans la gloire d’avoir mis au jour un citoyen qui sut porter la constance & la fermeté héroïque au-delà de toutes les bornes.

» Rien cependant n’arrêta les cruautés de la reine Marie. Sombre & tranquille dans ses barbaries, autant qu’Henri son pere étoit emporté, elle eut un autre genre de tyrannie. Elle mourut paisible, mais abhorrée de la saine partie de la nation, souverainement méprisée de son mari Philippe II. & de tous ses sujets, qui lui reprochent encore la perte de Calais, laissant enfin une mémoire odieuse dans l’esprit de quiconque n’a pas l’ame d’un persécuteur ». (D. J.)

Notus, s. m. (Marine. & Litt.) vent du midi.

NOVÆ, (Géog. anc.) Ce nom a été donné par les anciens à plusieurs villes ; 1°. à une ville de la basse Mysie, sur le Danube, & qui étoit la demeure de la premiere legion italique, Lazius l’appelle Novomont ; 2°. à une ville de la seconde Moésie ; 3°. à

une ville de la haute Moésie ; 4°. à une ville de la seconde Pannonie ; 5°. à une ville de Macédoine ; 6°. à une ville d’Espagne, sur la route d’Astorga à Tarragone. (D. J.)

NOVALE, (Jurisprud.) novalis, novalia, c’est une terre nouvellement défrichée. On regarde comme telles celles qui ont été défrichées depuis quarante ans en-çà.

Les dixmes novales sont celles qui se perçoivent sur ces terres nouvellement défrichées. On les appelle aussi quelquefois novales simplement. Voyez au mot Dixme à l’article Dixme royale. (A)

Novale, (Géog.) petite ville, ou plutôt gros bourg d’Italie, entre Padoue & Trévise. Long. 29. 40. lat. 45. 35. (D. J.)

NOVANA, (Géog. anc.) ville d’Italie dans le Picemum, selon Pline, l. III. c. xiij. Quelques manuscrits portent Nabana. On croit que c’est aujourd’hui Citta-Nova. (D. J.)

NOVANTÆ ou NOVANTES, (Géog. anc.) peuples de l’île d’Albion, selon Ptolomée, l. II. c. iij. qui les place dans la partie septentrionnale, & leur donne deux villes, savoir Leucopibia & Retigonium.

NOVARE ou NOVARA, (Géog.) ancienne & forte ville d’Italie, au duché de Milan, capitale du Novarese, avec un évêché suffragant de Milan. C’est une des principales forteresses du Milanez. Les anciens l’ont nommée Novaria, comme le prouve une inscription qui se conserve à Rome. Elle demeura long-tems sous la puissance des ducs de Milan ; ensuite elle fut possédée successivement par les de la Torré, par les Visconti, par les Sforce & par les ducs de Parme. Elle est sur une colline, à 5 lieues N. E. de Verceil, 8 N. E. de Casal, 100 de Milan. Long. 26. 10. lat. 45. 25.

M. Fleuri dit que Pierre Lombard, appellé autrement le Maitre des sentences, étoit né près de Novare. Il fut évêque de Paris en 1160, & mourut en 1164, comme le porte son épitaphe. Son ouvrage des sentences est la source de la théologie scholastique, qui a fait tant de mal dans l’église latine.

Torniel (Augustin), de l’ordre des Barnabites, dont il devint général, naquit aussi près de Novare en 1543, & mourut à Milan en 1622, âgé de soixante-dix-neuf ans. On a de lui : annales sacri & profani ab orbe condito ad mortem JesusChristi. Mediol. 1610. in-fol. 2 vol. Francof. 1611. & Antuerp. 1620. edit. opt. C’est un ouvrage médiocre & qui n’est plus recherché, malgré l’éloge magnifique qu’en fait M. Dupin. (D. J.)

NOVARESE, (Géog.) petite contrée d’Italie dans le duché de Milan. Elle est bornée au N. par les vallées de Sessia & d’Ossola, à l’E. par le Milanez propre, au S. par le Vigevanase, & à l’O. par le Piémont. Novare ou Novara en est la capitale.

NOVATEUR, s. m. (Gram.) celui qui introduit quelques nouveautés, se prend presque toujours en mauvaise part, tant les hommes ont d’attachement pour les choses établies. Il y a des novateurs en littérature, en religion, en politique. Les novateurs en littérature peuvent corrompre ou perfectionner le goût ; en religion, exciter ou calmer des troubles ; en politique, sauver ou perdre une nation. C’est le tems qui juge les innovations ; & si l’innovation est vraiment utile, le mépris retombe sur les mauvais critiques qui l’ont blâmée : on les appelle des sots, & on restitue au novateur le titre d’homme de génie qu’il a mérité.

NOVATIENS, s. m. pl. (Hist. ecclés.) secte d’anciens hérétiques, ainsi nommés de Novatus, prêtre africain, ou de Novatianus, prêtre de Rome.

On les appelle aussi Cathari, du grec καθαρός, pur,