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Ornement, terme de Blason, se dit de tout ce qui est hors de l’écu, comme les timbres, les bourlets, les lambrequins, les cimiers, les suppots, colliers, manteaux, pavillons, &c.

ORNER, v. act. (Gramm.) embellir par le secours de l’art. Voyez l’article Ornement.

ORNEY, l’(Géog.) riviere de France en Champagne ; elle prend sa source dans le Vallage, & va se joindre à la Marne, au couchant de Vitri-le-brûlé, où elle passe.

ORNICUS LAPIS, (Hist. nat.) nom donné par quelques auteurs à une pierre qui est, dit-on, le lapis lazuli.

ORNIS, s. m. toile des Indes, (Comm.) sortes de toiles de coton ou de mousseline, qui se font a Brampour ville de l’Indoustan, entre Surate & Agra. Ces toiles sont par bandes, moitié coton & moitié or & argent. Il y en a depuis quinze jusqu’à vingt aunes.

ORNITHIES, (Géog. anc.) ornithiæ, les Grecs nommoient ornithies, les vents du printems, avec lesquels arrivent les hirondelles & les autres oiseaux de passage. Pline dit que ces vents soufflent de l’occident ; quelques autres les appellent vents étésiens ; d’autres au contraire pensent que ces vents soufflent du nord, ou du nord-est.

ORNITHOGALUM, s. m. (Hist. nat. Botan.) genre de plante à fleur en lis, composée de six pétales disposés en rond. Le pistil occupe le milieu de cette fleur, & devient dans la suite un fruit arrondi, qui est divisé en trois loges, & qui renferme des semences arrondies. Ajoutez aux caracteres de ce genre, qu’il differe du phalangium en ce qu’il a la racine bulbeuse ou tubereuse. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Ce genre de plante établi par Tournefort, est des plus étendu, car il renferme, selon lui, 59 especes différentes par leurs fleurs ou leurs oignons ; de ce nombre on en connoît deux principales dans les boutiques, qu’on nomme squille rouge & squille blanche. Voyez Squille, Botan.

ORNITHOLOGUE, ou ORNITHOLOGISTE, s. m. (Hist. nat.) phisicien qui cultive, qui traite par écrit de la partie de l’histoire naturelle concernant les oiseaux. Voici ceux que je connois, avec l’indication de leurs ouvrages ; mais voyez en même tems les mots Ornitologie & Oiseau.

Aristoteles, de animalibus, græcè & latinè, Basileæ, 1534. in fol. édit. précieuse. Item. ex interpretat. & cum notis Scaligerii, Tolosæ, 1619. in-fol.

Aldovrandus, (Ulysses) Ornithologia, Bonon. 1599, 1600 & 1603. trois vol. in-fol.

Albins, (Eléazar) A natural history of birds, Lond. 1731. fol. avec figures 101.

Bellon, (Pierre) Histoire de la nature des oiseaux avec leurs portraits, Paris, 1551. fol. figures. Item, Portraits d’oiseaux & autres animaux d’Arabie & d’Egypte, Paris, 1557. in-4°.

Blasius, (Gerhardus) Anatome animalium volatilium, aquatilium, &c. Amstœl. 1681. in-4°. fig.

Catesby, (Alarc) dans son histoire naturelle, of Carolina, Florida, and the Bahama, Lond. 1731. fol. fig. C de la plus grande beauté.

Cavalerius, (Joh. Bapt.) Aves æneis typis incisæ, Romae, 1595. form. obs. in-4°.

Cortes, (Geronimo) Tratado de los animales terrestres y volatiles, Valenciæ, 1672. in-8°.

Edward’s, Natural history of birds, London, 1743. in-4°. & 1751. in-4°. fig.

Ericius (Ericus) Epistola de avibus, Haffn. 1671. in-8°.

Gesnerus, (Couradus) Libri tres de avibus, Tiguri, 1555. fol. edit. prim. Francofurti, 1585. edit. secunda.

Jonstonus, (Johannes) De avibus libri sex, Francof. 1650. fol. fig.

Klein, (Jac. Theodor.) Historia avium, Lubecae, 1750. in-4°. fig.

Langolius, (Gisbert) Dialogus de avibus cum nominibus græcis, latinis & germanicis, Coloniae, 1544. in-8°.

Lonicerus, (Adamus) Historia naturalis ubi de volatilibus, &c. Francof. 1551. fol. fig.

Marschaleus, (Nicolaus) Aquatilium & piscium historia, Rostochii, 1520. fol. fig.

Mochringius (Philippus-Henric.) Avium genera, Aaricæ, 1752. in-8°.

Marsigli, (comte de) dans son Danube & son Histoire physique de la mer, deux ouvrages magnifiques.

Olina, (Gio-Pietro) Occeliera, overo Discorso della natura di diversi uccelli, Romæ, 1622. in-4°. Ibid. 1684. fol. fig.

Perrault, dans ses Mémoires sur l’histoire des animaux, Paris 1676. imp. royal. fol. fig. & Paris, 1722. in-4°. fig.

Petiver, (Jacob.) dans son ouvrage intitulé, Gazophilacium naturæ & artis, Lond. 1702. fol. fig. Item, Aquatilium animalium amboinæ, &c. icones & nomina, xx. tabulis, Lond. 1713. &c.

Raius, (Johan.) Synopsis methodica avium & piscium, Lond. 1713. in-8°.

Turnerus, (Guillelm.) Historia avium quarum apud Plinium & Aristolelem fit mentio, Coloniæ, 1543. in-8°.

Willughby, (Franers.) Ornithologia, Lond. 1676. fol. fig. C’est le meilleur de tous les ouvrages sur l’Ornithologie.

Zinanni (Comte Giuseppu) Delle vove e dei nidi de gli uccelli, in Venetia, 2737. in-4°. cum tavole xxij.

Description philosophale de la nature des oiseaux, Rouen, 1541. in-12. L’auteur est resté anonime, & son livre rare est très-mauvais. A ces ouvrages, il faut ajouter ce qui se trouve sur les oiseaux dans les Musæa, dans les relations des célebres voyageurs, comme l’histoire de la Jamaïque du chevalier Hans Slane, Marggrave & autres ; ainsi que dans les Trans. philosop. les mémoires de l’acad. des Sciences, &c. les différentes tailles douces qui ont été gravées sur les oiseaux rares, & entr’autres celles de Robert, qui sont à la bibliotheque du roi, méritent encore d’être connues des Ornithologues. (D. J.)

ORNITHOMANCIE, s. f. (Art de divin.) divination qu’on tiroit de la langue, du vol, du cri ou du chant des oiseaux. Ὤρνις, ὄρνιθος, oiseau, & μαντις, devin, nom que les Grecs donnoient à ce qui s’appelloit chez les Romains, un augure. Ils tiroient des présages heureux ou malheureux des oiseaux, & cela de deux manieres ; ou de leur cri, de leur chant ou de leur vol. Les oiseaux dont on consultoit le cri, le chant, étoient proprement nommés oscines, comme le corbeau, la corneille, le hibou ; ceux dont on ne consultoit que le vol, étoient appellés alites & præpetes, comme l’aigle, le busard, le vautour. Il y en avoit qui étoient oscines & alites ; tels étoient le pivert, le corbeau, &c.

Mais tous les gens un peu sensés se moquoient de ces présages & des augures qui les tiroient. Pacuve parloit très-bien d’eux.

Istis qui linguam avium intelligunt
Plusque ex alieno jecore sapiunt quam ex suo,
Magis audiendum quam auscultandum censeo.

« Pour ces devins qui se piquent d’entendre le langage des oiseaux, & qui tirent plus de sens du cœur des animaux que de leur propre cœur, je