à 40 milles du cap de Leuca, étoit beaucoup meilleur avant que les Vénitiens l’eussent gâté, & l’on doit être surpris qu’il n’ait point été réparé, puisqu’étant bien entretenu, il rendroit un roi de Naples maître de l’entrée du golfe, en cas de mésintelligence entre lui & les Vénitiens. (D. J.)
OTRARE, (Géog.) ville d’Asie dans le Turkestan. Elle est arrosée par la riviere de Schaseh, & n’est pas loin de celle de Balassagoon. Alfaras & Albirani, suivis par Abulfeda, lui donnent 88. 30 de longitude, & 44 de latitude.
OTRICOLI, (Géog.) en latin Otrieulum ou Obriculum dans Tite-Live ; autrefois ville célebre de l’Ombrie, à présent village d’Italie dans l’état de l’Eglise, au duché de Spolette, & aux confins de la Sabine. Les ruines de l’ancienne Otriculum sont dans la plaine, assez près de la hauteur sur laquelle est le village présent Otricoli.
OTRUCHE, s. f. (Botan.) nom que le peuple donne à l’impératoire. Voyez Impératoire, Botan. (D. J.)
OTTENWALD, (Géog.) c’est-à-dire la forêt d’Otton, en latin Ottonia sylva ; petit pays d’Allemagne au palatinat du Rhin, entre le Mein & le Necker, aux confins de la Franconie & de l’électorat de Mayence. Il appartient à l’électeur Palatin, & n’a ni villes ni bourgs.
OTTESUNDE, (Géog.) en latin moderne Ottonis fretum ; détroit ou bras de mer du Jutland septentrional, entre l’île de Thyholm au Nord, & le pays de Lemwick au Midi : ce détroit sépare le diocese d’Alborg au Nord, de ceux de Rypen & de Vibourg. On lui a donné le nom d’Otton, parce qu’un empereur de ce nom alla dans le Jutland jusque-là. (D. J.)
OTTONA, (Hist. mod.) les Japonois donnent ce nom à un magistrat chargé de l’inspection de chaque rue dans les villes. Ce sont des especes de commissaires qui veillent à la police de leur district ; ils ont soin que l’on y fasse exactement la garde pendant la nuit, & que les ordres des gouverneurs soient exécutés. L’ottona est élu par les notables de chaque rue, & approuvé par le gouverneur ; il a sous lui des lieutenans qui l’assistent dans ses fonctions, ainsi qu’un greffier.
OUABACHE, (Géog.) grande riviere de l’Amérique septentrionale dans la Nouvelle France, à laquelle M. de Lisle donne aussi le nom ridicule de S. Jérôme. Cette riviere est formée par l’Ohio, & de la riviere des Miamis. Le pays qu’elle arrose sont de vastes prairies à perte de vûe, où se trouve une quantité prodigieuse de ces bœufs sauvages, qu’on appelle bœufs illinois. (D. J.)
OUAGE ou OUAICHE, s. f. (Marine.) c’est le sillage ou la trace que le vaisseau fait à la mer. Tirer un vaisseau en ouaiche, ou le touer ou remorquer, c’est secourir un vaisseau qui est incommodé, ou qui marche mal, en le touant ou remorquant par l’arriere d’un autre vaisseau, ce qui se fait ainsi. Le vaisseau qui remorque, ou tire en ouaiche, attache le bout d’un cable, ou d’une haussiere, au pié de son grand mât, & faisant passer l’autre bout par un sabord de l’arriere ; il fait porter ce bout à bord du vaisseau incommodé, & l’y ayant fait amarer au pié du mât de misaine, il tire & remorque ce vaisseau.
Traîner un pavillon ennemi en ouaiche, c’est mettre à l’arriere de son navire le pavillon qu’on a pris sur l’ennemi, & on le laisse pendre en bas jusqu’à fleur d’eau ; c’est pour marquer qu’on revient victorieux.
OUAILLE, s. f. (Gramm.) troupeau de brebis. Il ne se dit guere qu’en figure : ce qui rend plaisant le mot d’une femme de campagne, qui disoit à son curé :
« Il faut que j’aille à mes ouailles, comme vous aux vôtres ».
OVAIRE, s. m. (Botan.) parmi les Botanistes le mot ovaire désigne l’endroit où les semences des plantes sont attachées, & où elles reçoivent leur nourriture. Il y a des plantes dont l’ovaire est découvert, comme celui des renoncules, du clématitis, &c. Il y en a d’autres dont l’ovaire est fait en cornet, en gaine, en boëte, &c. & par conséquent dont les semences sont couvertes, comme on le voit dans l’aconit, dans la linaire, dans l’apocin, &c. Ainsi le mot d’ovaire est plus étendu que celui de capsule, car toutes les capsules sont des especes d’ovaire, & tous les ovaires ne sont pas des capsules. (D. J.)
Ovaire, s. m. (Anatom.) les deux corps blanchâtres, ovales, applatis, qu’on nomme ovaires, attachés aux côtés du fond de l’utérus, si petits avant l’âge de puberté, relevés & polis dans cet âge, ridés dans les vieilles, & remplis de cicatrices dans celles qui ont eu plusieurs enfans, sont d’une substance encore inconnue ; voici ce qu’en disent les Anatomistes.
Ces organes sont situés dans le bassin de l’hypogastre, sur la face interne de l’os des îles, aux côtés du fond de la matrice, dont ils ne sont éloignés que de deux bons travers de doigt.
Ils sont attachés à ce viscere par un ligament fort, que les anciens prenoient mal-à-propos pour un vaisseau déférant, puisqu’il n’est pas creux ; & les trompes de Fallope leur tiennent encore lieu d’une seconde attache à la matrice, aussi bien que ses ligamens larges, sur lesquels ils sont placés : par-en-haut, ils sont attachés aux vaisseaux spermatiques, par le moyen du péritoine, de sorte qu’ils y sont comme suspendus. Lorsque les femmes ne sont pas grosses, leur situation est parallele au fond de la matrice ; mais au tems de la grossesse, ils approchent plus de ses côtés & de son cou, dont son fond se trouve alors fort éloigné.
La figure des ovaires n’est pas exactement ronde, mais large & applatie, tant à leur partie antérieure, qu’à leur partie postérieure ; & leur surface est inégale dans les vieilles femmes, mais égale & polie dans les jeunes.
Leur grandeur est différente selon les âges : les jeunes filles les ont d’un plus gros volume que les femmes d’un âge avancé ; leur grosseur n’excéde pas néanmoins pour l’ordinaire celle d’un œuf de pigeon.
Ils sont couverts de deux membranes : l’une qui leur est propre, & l’autre qu’ils empruntent du péritoine. Etant dénués de ces membranes, leur substance paroît assez blanche : elle est composée de membranes & de fibres attachées lâchement les unes avec les autres ; & entretissues de beaucoup de veines, d’arteres & de nerfs. Leurs veines & leurs arteres viennent des spermatiques, & ils reçoivent des nerfs des intercostaux ; ils ont aussi des vaisseaux lymphatiques, qui se déchargent dans le réservoir du chyle.
Il y a des choses bien singulieres à remarquer dans les ovaires : il ne s’y rencontre que trop communément de petites vésicules, qui sont remplies d’une eau claire & limpide, lesquelles étant cuites comme les œufs des volatiles, deviennent dures, & ont la même couleur & le même goût que le blanc de ces œufs ; ce qui est cause qu’on les prend pour la matiere de la génération ; qu’on les fait servir aux mêmes usages que les œufs des oiseaux ; qu’on leur en donne le nom, & celui d’ovaires aux deux organes qui les contiennent. Ces œufs ont chacun deux membranes propres, qui sont parsemées d’un grand nombre de petites branches de veines, d’arteres & de nerfs.