Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 11.djvu/735

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à cet égard quelques arrangemens qui dépendent de l’usage de chaque lieu.

Le propriétaire ou fermier qui trouve des bestiaux en délit sur ses héritages, peut les saisir lui-même sans ministere d’huissier, & les mettre en fourriere, soit dans le parc du seigneur ou dans quelqu’autre lieu public ; il ne doit pas les tuer ni se les approprier ; il doit intenter son action en dommages & intérêts dans le tems prescrit par la coutume, lequel en quelques endroits est de 20 ou 30 jours, en d’autres un an. Voyez l’ordonnance des eaux & forêts, titres XVIII. XIX. XX. XXIII. XXIV. XXV. XXVI. XXVII. & les mots Communaux & Communes. (A)

PACAL, s. m. (Botan.) grand arbre de l’Amérique ; il croît aux environs de Lima, sur les bords des eaux. On sent assez le ridicule de cette description ; il faudroit qu’il n’y eût dans toute la contrée qu’un grand arbre. On ajoute que les Indiens brûlent le bois du pacal, en mêlent les cendres avec du savon, & s’en servent contre les dartres & feux volages : ce mélange passe pour en dissiper jusqu’aux vieilles taches.

PACALES ou PACALIES, s. f. pl. (Hist. anc.) fêtes qu’on célébroit chez les anciens Romains en l’honneur de la déesse de la Paix. Voyez Paix.

Alnhelmus, de laud. virg. parlant des fêtes & cérémonies impures des payens, les appelle pœnalia. Gronovius s’est imaginé que ce passage étoit fautif, prétendant qu’il n’y avoit point de fêtes de ce nom, mais qu’apparemment il devoit y avoir en cet endroit pacalia, ou peut-être palilia. Voyez Palilia.

Les anciens, qui personnifioient & même déifioient tout, n’avoient pas oublié la Paix : elle avoit un autel à Rome & un temple magnifique, où on l’invoquoit avec beaucoup de solemnité. Voyez Paix.

PACAMO, s. m. (Icthiolog.) nom d’un poisson du Brésil du genre des lamproies, & qu’on prend parmi les rochers. Marggrave vous en donnera la description.

PAÇAMORES, (Géog. mod.) gouvernement de l’Amérique méridionale au Pérou, dans l’Audience de Quito. L’air y est tempéré, le terrein abondant en bétail, en grains & en mines. (D. J.)

PACAY, s. m. (Hist. nat. Botan.) arbre du Pérou qui a la feuille du noyer, mais de grandeur inégale, rangée par paire sur une même côte, & croissant en longueur à mesure qu’elle s’éloigne de la tige ; la fleur de l’inga de Pison & du P. Plumier, mais le fruit différent, & la gousse non exagone, mais à quatre faces, dont les deux grandes ont 16 à 18 lignes, & les deux petites 7 à 8 de longueur variable, depuis un pié jusqu’à quatre pouces, divisée en-dedans en plusieurs loges qui contiennent chacune un grain semblable à une feve plate, enveloppé dans une substance blanche & filamenteuse qu’on prendroit pour du coton, mais qui n’est qu’une espece d’huile prise qu’on mange pour se rafraîchir, & qui laisse dans la bouche un petit goût musqué fort agréable, ce qui lui a fait donner le nom parmi les François de pois sucrin. Frez. pag. 155. 156.

PACCASJETTI, (Hist. nat. Botan.) arbrisseau des Indes orientales, dont les feuilles pulvérisées & appliquées sur les ulceres, dissipent les excrescences & les chairs baveuses ; prises intérieurement, elles sont sudorifiques & diminuent les accès des fievres intermittentes.

PACEM, (Géog. mod.) bourgade de l’île de Sumatra, au royaume d’Achem. Elle étoit autrefois capitale d’un royaume dont s’est emparé le roi d’Achem. Long. 115. lat. 5. 2.

PACFI ou PAFI, le grand pacfi, s. m. (Marine.)

c’est la grande voile, la plus basse voile qui est au grand mât.

Pacfi, le petit pacfi, c’est la voile de misene. Voyez Voile. Etre aux deux pacfis, c’est être aux deux basses voiles. (Z)

PACHA d’Egypte, (Hist. mod.) autrement bacha d’Egypte. La partie de ce pays soumise au grand-seigneur, est gouvernée par un pacha qui a cependant très-peu de pouvoir réel, mais qui semble principalement y être envoyé pour que les ordres du divan, des beys & des ogiacs militaires, soient exécutés par leurs propres officiers. S’il afferme les terres du grand seigneur, les taxes imposées sur les terres lors de la mort du fermier lui appartiennent. Originairement toutes les terres de l’Egypte appartenoient au grand-seigneur, & la Porte les regarde encore comme de son domaine ; mais le pouvoir du grand-seigneur étant présentement perdu dans ce pays, les terres reviennent au plus proche héritier, qui en reçoit cependant l’investiture du pacha, qui est très-aise d’en traiter avec lui à bon marché. Sa charge demande d’être fort attentif à faire avorter tous les desseins qui peuvent devenir préjudiciables à la Porte ottomane : aussi est-il souvent désagréable au pays, & déposé en conséquence ; mais il ne s’en embarrasse guere, parce que sa personne est sacrée, & que la perte de son poste lui en procure toujours un autre fort considérable. Pococh, description de l’Egypte. (D. J.)

PACHAA, (Hist. nat. Botan.) plante des Indes orientales ; elle est très aromatique, ainsi que sa fleur qui est aussi verte que la plante qui la produit.

PACHACAMAC, s. m. (Hist. mod.) nom que les idolâtres du Pérou donnoient au souverain être qu’ils adoroient, avec le soleil & d’autres fausses divinités. Le principal temple de Pachacamac étoit situé dans une vallée à quatre lieues de Lima, & avoit été fondé par les incas ou empereurs du Pérou. Ils offroient à cette divinité ce qu’ils avoient de plus précieux, & avoient pour son idole une si grande vénération, qu’ils n’osoient la regarder. Aussi les rois & les prêtres même entroient-ils à reculons dans son temple, & en sortoient sans se retourner. Les Péruviens avoient mis dans ce temple plusieurs idoles qui, dit-on, rendoient des oracles aux prêtres qui les consultoient. Jovet, histoire des religions. Ferdinand Pizaro tira de grandes richesses du temple de Pachacamac : les ruines qui en subsistent encore donnent une grande idée de sa magnificence.

Pachacamac, Vallée de, (Géog. mod.) vallée de l’Amérique méridionale au Pérou, située environ à quatre lieues au sud de Lima. Cette vallée admirable par sa fertilité, étoit fameuse avant la conquête du Pérou, par le riche temple de son idole, qui lui avoit donné son nom. Les Historiens disent que Ferdinand Pizaro tira de ce temple plus de 900 mille ducats en or, sans compter le pillage de ses soldats. Cette vallée est arrosée par une riviere de son nom, qui a son embouchure dans la mer du Sud ; & les rochers de la côte qui sont tout blancs, portent aussi le nom de Pachacamac. (D. J.)

PACHACAMALI, c’est le même que Pachacamac.

PACHAMAMA, nom d’une déesse des habitans du Pérou.

PACHISUS, (Géog. anc.) fleuve de Sicile, selon Vibius Sequester, de fluminib. qui dit que le jeune Pompeius y fut tué ; mais il y a certainement une faute dans le passage de Vibius, car outre qu’aucun auteur ancien n’a connu de fleuve nommé Pachisus, les Historiens nous apprennent que Sextus Pompeius se sauva en Asie & qu’il y fut tué.

PACHON, (Chronolog.) nom que les Egyptiens donnent au neuvieme mois de l’année. Il commence le 26 Avril du calendrier Julien, & le 7 Mai du Grégorien. (D. J.)