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vers chaque bout, pour donner le passage au chyle.

Les intestins ont encore une puissance de se plisser, qu’ils exercent en deux manieres. La premiere, est par le moyen de la membrane du mésentere à laquelle ils sont attachés, qui les oblige en les accourcissant, à se plisser comme une fraise. La seconde, est par le moyen de leurs fibres, lesquelles étant presque toutes circulaires, sont très-propres à produire tout ce qui est nécessaire pour le froncement d’une membrane dont une cavité est composée ; & c’est à l’accourcissement successif de ces fibres qu’il faut attribuer toutes les actions du mouvement des intestins ; car lorsqu’elles se retrécissent successivement, elles produisent l’impulsion de ce qui est contenu dans les intestins.

Voilà l’exécution du mouvement péristaltique, qui est naturellement tranquille, doux, & comme un mouvement d’ondulation ; c’est ce qui a été ainsi ordonné par la nature, pour empêcher les alimens digerés, de passer trop rapidement des intestins grêles dans les gros, & de-là à l’anus, comme il arrive dans la diarrhée. Ce mouvement est alternatif, c’est-à-dire, composé de resserrement & de relâchement ; car lorsqu’une partie d’un intestin se contracte & se resserre, la matiere qu’elle contient passe dans la partie voisine qu’elle dilate, & qui se resserre immédiatement après. Il résulte de ce détail, que le mouvement péristaltique des intestins est la principale cause de la secrétion du chyle, & de son mouvement progressif dans les vaisseaux lactés.

Au reste, ce mouvement ne cesse jamais durant la vie, & même subsiste encore pendant quelques momens après la mort. Voyez les expériences de Glisson, de Wepfer & de Peyer, car il seroit trop long de les rapporter pour preuves ; c’est assez dans cet ouvrage de proposer des vérités. (D. J.)

PÉRISTAPHYLIN, s. m. en Anatomie, nom de deux paires de muscles de la luette, & qui sont distingués en internes & en externes.

Les péristaphilins externes, voyez Sphéno-Salpingo-Staphylin.

Les peristaphylins, internes, voyez Petro-Salpingo-Staphylin.

PÉRISTAPHYLIN PHARYNGIEN, s. m. en Anatomie, sont deux petits muscles du pharynx qui sont attachés entre la luette & l’extrémité inférieure de l’aîle interne de l’apophyse-ptérigoïde, & vont obliquement en arriere sur les côtés du pharynx ; on les appelle encore hypero-pharyngiens & palato-pharyngiens.

PÉRISTERE, s. f. (Mythol.) une des nymphes de la suite de Vénus, qui fut métamorphosée en colombe par l’Amour. Ce dieu jouant un jour avec sa mere, voulut parier de cueillir plus de fleurs qu’elle. La déesse se fit aider par la nymphe Péristere, & gagna la gageure ; mais Cupidon fut si piqué, qu’il changea la nymphe en colombe. Cette fable n’est fondée que sur le nom grec de la nymphe qui veut dire une colombe. Cependant Théodotius prétend qu’il y avoit à Corinthe une courtisane, nommée Péristere, qui passa pour nymphe de Vénus, parce qu’elle en imitoit la conduite. (D. J.)

PÉRISTERIDES, (Géogr. anc.) île d’Asie sur la côte d’Ionie, proche la ville de Smyrne, sclon Pline. Elle fut nommée Péristerides, à cause de la multitude de pigeons dont elle étoit peuplée. (D. J.)

PÉRISTERITES, (Hist. natur.) nom donné par quelques naturalistes à une pierre dans laquelle ils ont cru trouver la ressemblance d’un pigeon.

PÉRISTIARQUE, s. m. (Antiq. grec.) περιστίαρχος, nom de celui qui officioit dans les lustrations. Potter, Archeol. græci. t. I. p. 35.

PÉRISTYLE, s. m. (Archit. civile.) lieu environné de colonnes isolées en son pourtour intérieur,

c’est par-là qu’il differe du périptere, comme est le temple d’hypetre de Vitruve, & comme sont aujourd’hui quelques basiliques de Rome, plusieurs palais en Italie, & la plûpart des cloîtres.

On entend encore par péristyle un rang de colonnes, tant au-dedans qu’au-dehors d’un édifice, comme le péristyle corinthien du portail du Louvre, l’ionique du château de Trianon, & le dorique de l’abbaye de Ste Génevieve à Paris. Ce dernier est du dessein du P. de Creil.

Le terme péristyle est composé de deux mots grecs, dont l’un péri, signifie autour, & l’autre stylos, colonne. (D. J.)

PÉRISYSTOLE, s. f. en Médecine, signifie la pause ou l’intervalle entre les deux battemens ou mouvemens du cœur ; savoir le mouvement de systole ou de contraction, & le mouvement de diastole ou de dilatation. Voyez Systole & Diastole. Voyez aussi Battement & Cœur.

PÉRITA, (Géog. anc.) ville de l’Inde ; Alexandre, dit Plutarque, in Alex. ayant perdu un chien, appellé pérites, fit bâtir en son honneur une ville qu’il nomma de son nom. (D. J.)

PÉRITHE ou PERIDONIUS, (Hist. nat.) pierre d’une couleur jaune, qui avoit, dit-on, la vertu de guérir de la goutte, & de brûler lorsqu’on la serroit fortement dans la main. On prétend qu’il y avoit une autre pierre de ce nom semblable à la chrysolite. Quelques auteurs ont cru que c’étoit la pyrite.

PÉRITHŒDŒ, (Géog. anc.) municipe du terroir d’Athènes, dans la tribu Onéïde. Plutarque, in Alcibiade, parle d’un certain Hyperbolus du bourg ou municipe Périthoïde, méchant homme, qui fournit de son tems une riche matiere aux poëtes comiques, qui le prirent tous pour l’objet de leurs railleries & de leurs invectives.

PÉRITIEN, mois, (Calend. grec.) c’étoit un mois des Macédoniens qui répond, selon le P. Pétau, au mois de Février. Les Syriens adopterent ce mois en mémoire d’Alexandre le Grand ; ou plutôt les Macédoniens l’introduisirent chez ce peuple après l’avoir subjugué, de même qu’ils imposerent à la plûpart des villes & des vivieres de Syrie, le nom des villes & des fleuves de Macédoine.

PÉRITOINE, s. m. (Anat.) en latin peritonœum, en grec περιτόναιον de περιτείνω, tendre à l’entour, enveloppe membraneuse très-considérable immédiatement adhérente à la surface interne des muscles transverses, & à celle de tout le reste de la cavité du bas-ventre dont elle couvre & enveloppe les visceres comme une espece de sac.

Cette membrane est en général un tissu assez serré, néanmoins très-souple, capable d’une grande extension, après laquelle elle peut encore reprendre son étendue ordinaire, ou celle qu’elle avoit déja eue. C’est ce que l’on voit manifestement dans la grossesse, dans l’hydropisie, & dans les personnes qui ont le ventre gros par embonpoint, ou par réplétion.

Le péritoine paroit composé, selon son étendue, en largeur de deux portions, l’une interne & l’autre externe : plusieurs Anatomistes ont pris ces portions pour une duplicature de deux lames membraneuses réellement distinguées ; mais, à proprement parler, il n’y en a qu’une qui mérite le nom de lame membraneuse ; savoir la portion interne qui fait comme le corps du péritoine ; la portion externe n’est qu’une espece d’apophyse folliculeuse de l’interne : on l’appelle assez convenablement le tissu cellulaire du péritoine.

La vraie lame membraneuse, nommée généralement lame interne, est fort lisse du côté qui regarde la cavité & les visceres du bas-ventre ; & on trouve sa surface interne toujours mouillée d’une sérosité qui paroît suinter par des pores presqu’imperceptibles : on découvre ces pores en renversant une por-