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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 12.djvu/550

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de vin.) petite cruche de terre à bec, qui leur sert à tirer du vin d’une piece pour en remplir d’autres.

PICHINCHA, (Géog. mod.) montagne de l’Amérique méridionale, dans l’audience de Quito, & au pié de laquelle est bâtie la ville de Quito. C’est une pointe de la Cordilliere, & sur laquelle il y a un volcan, ainsi que sur la plûpart des autres : celle-ci a 2434 toises au-dessus de la mer. MM. de la Condamine & Bouguer, dans leur voyage du Pérou, passerent trois semaines sur le sommet de Pichincha. (D. J.)

PICICITLI, s. m. (Hist. nat. Ornithol.) petit oiseau de passage des Indes occidentales espagnoles, qui ne paroît au Mexique qu’après la saison des pluies. Tout son pennage est gris, excepté la tête & le col, qui sont noirs. Nieremberg est le seul auteur qui en ait donné la description. (D. J.)

PICINŒ, (Géog. anc.) lieu d’Italie entre Rome & Nole. C’est l’endroit où Sylla reçut la seconde ambassade du sénat, qui le prioit de ne pas marcher à main armée contre la ville de Rome. (D. J.)

PICNOSTYLE, ou PYCNOSTYLLE, s. m. (Architect.) c’est le moindre entre-colonne de Vitruve, qui est d’un diametre & demi, ou de trois modules, du grec πυκνὸς, serré, & στῦλος, colonne.

PICO, (Géogr. mod.) îles de l’Océan, l’une des Açores, à 3 lieues sud-est de Traial, à 4 sud-ouest de Saint-Georges, & à 12 sud-ouest quart à l’ouest de Tercere. Cette île a environ 15 lieues de circuit, & est exposée à des volcans ; elle produit de meilleurs vins que toutes les autres Açores. Son nom lui vient d’une haute montagne qui y est, & qu’on appelle le Pie ou Pic des Açores. Long. de l’île, 349. 21. lat. 38. 35. (D. J.)

PICOL, s. m. (Commerce.) poids dont on se sert à la Chine pour peser la soie. Il contient soixante-six catis. & trois quarts de catis ; ensorte que trois picols font autant que le bahar de Malaca, c’est-à-dire deux cens catis. Voyez Bahar.

Picol est aussi un poids en usage en divers lieux du continent & des îles des Indes occidentales, il pese environ vingt livres poids de Hollande. Dictionn. de Commerce.

PICOLETS, s. m. pl. (Serurerie.) les Serruriers appellent de la sorte deux petites pieces de fer rivées au côté de chaque poupée de leur tour, à-travers desquelles passent les bras qui soutiennt le support ; les picolets sont aussi de petits crampons qui soutiennent le pene dans la serrure, ou plûtôt qui en conduisent la queue. Il y en a de deux sortes, le picolet à patte & le picolet à rivure. Le premier se tire d’une piece de fer battue mince & large de six lignes ; on plie le pié sur un mandrin fait de la hauteur & largeur de la queue du pene ; on le plie en-dehors, ce qui forme la patte qu’on perce d’un trou où passera la vis qui doit le fixer sur le palastre. Au bout du pié où il n’y a point de patte, on pratique un tenon qui entre dans une petite entaille qu’on a soin de pratiquer au palastre. Cette sorte de picolet ne se rive point, & on le démonte à volonté.

Le picolet qui se rive sur le palastre se fait comme le précédent, excepté qu’il n’a point de patte à un de ses piés, mais deux tenons pour le river sur le palastre.

PICOLI, s. m. (Monnoie.) monnoie de compte dont on se sert en Sicile, particulierement à Messine & à Palerme, pour les changes & pour tenir les livres, soit en parties doubles, soit en parties simples ; huit picolis valent un ponti, & six picolis font le grain. On compte par onces, tarins, grains & picolis, qu’on somme par 30, par 20 & par 6 ; l’once valant 30 tarins, le tarin 20 grains, & le grain 6 picolis. Dict. du Commerce.

PICOLLUS, s. m. (Mythol. des Germains.) divinité

des anciens habitans de la Prusse, qui lui consacroient la tête d’un homme mort, brûloient du suif en l’honneur de ce dieu, & lui offroient des sacrifices sanglans pour n’en être pas tourmentés. (D. J.)

PICORÉE, s. f. (Art milit.) est l’espece de petite guerre que fait le soldat lorsqu’il sort du camp pour piller ou marauder. Voyez Pillage & Maraude.

Suivant la Noue, la picorée prit naissance dans les guerres civiles ou de religion sous Charles IX. D’abord les troupes avoient observé beaucoup de discipline ; mais elles se porterent bientôt aux plus grands desordres : chacun se comportoit, dit ce militaire célebre, comme s’il y avoit eu un prix de proposé à celui qui feroit le plus de mal ; d’où s’ensuivit, dit-il, la procréation de mademoiselle la picorée, qui depuis est si bien accrue en dignité, qu’on l’appelle maintenant madame. Cependant l’amiral Coligni ne négligeoit rien pour maintenir la discipline ; mais malgré les exemples de sévérité dont il usoit pour réprimer ce desordre, comme tout le monde y prenoit part, la noblesse ainsi que le simple soldat, il ne lui fut pas possible d’y remédier entierement. (q)

PICOT, s. m. terme de bucheron ; petite pointe qui reste du bois taillis coupé sur terre, & qui blesse vivement les piés quand on marche dessus sans y prendre garde.

Picot, s. m. (Instrument de carrier.) ce que les carriers nomment un picot, est une espece de marteau pointu qui n’a qu’un côté ; il porte environ huit pouces de longueur, & un pouce en quarré à l’endroit où il est emmanché. Son manche n’a pas moins de cinq piés de long ; c’est un des outils qui servent à soulever la pierre.

Picot, s. m. (Passementerie.) c’est la partie qui constitue le bas d’une dentelle ou passement, & qui regne d’un bout à l’autre, où elle forme une petite engrelure ; il y a de l’apparence qu’on lui a donné ce nom à cause qu’elle se termine en petites pointes placées les unes contre les autres ; on estime fort les dentelles dont le picot est bien travaillé & bien serré, parce qu’elles durent plus que les autres. (D. J.)

Picot, s. m. (Pêche.) c’est une sorte de filets qui tire son nom de l’opération que font les Pêcheurs en piquant les fonds voisins du lieu où ils ont tendu leurs filets. La grandeur de la maille & la quantité du plomb dont ils doivent être chargés par le bas sont prescrits par l’ordonnance, liv. V. tit. 2. art. 8.

La pêche des picots commence à la fin d’Avril, & se continue jusqu’au mois de Novembre. Pour faire cette pêche les Pêcheurs viennent dans leurs bateaux établir leurs filets d’ebe & de basse eau sur des fonds qui ont encore quelquefois cinq à six brasses d’eau. Le filet a 40 à 50 brasses de long, & 2 à de chûte. Le bout forain qui est le premier que l’on jette à la mer, est frappé sur une ancre. Ils tendent le filet un peu en demi-cercle & en-travers de la marée. L’autre bout du filet est frappé sur une grosse pierre ou cabliere, qu’ils nomment étalon, & sur laquelle est frappée une bouée pour la reconnoître.

Quand ils sont ainsi établis, les Pêcheurs s’éloignent un espace considérable de leurs filets. Après s’en être éloignés suffisamment, ils reviennent en piquant le fond pour faire faillir le poisson & le faire donner dans le filet qu’ils relevent ensuite, & recommencent la même opération plusieurs fois ; ce qu’ils appellent trajets, tant que dure l’ebe. S’ils n’ont rien pêché, ils continuent de flot en faisant la même manœuvre ; & quand ils ne se servent pas de perches pour piquer le fond, ils ont une grosse pierre ou cabliere percée du poids de 60 à 80 livres, à marée à un cordage ; ils la laissent tomber au fond de l’eau pour épouvanter le poisson plat, & le faire saillir hors du sable & se jetter dans le filet ; ce qui leur réussit sur-tout si les picots sont tendus sur des fonds durs &