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de projection est un méridien, & où l’œil est placé dans l’axe de ce méridien à une distance infinie. Cette derniere projection est appellée analemma. Voyez Analemma.

Toutes ces projections ont un défaut commun : savoir que les figures des constellations y sont considérablement altérées & défigurées, desorte qu’il n’est pas aisé de les comparer entr’elles ; & quelques-unes tiennent si peu de place, qu’on peut à-peine s’en servir pour les opérations.

M. de la Hire, pour remédier à ces inconvéniens, a imaginé une nouvelle projection de la sphere ; il propose de placer l’œil de telle maniere que les divisions des cercles projettés soient sensiblement égales dans chaque partie de l’instrument. Le plan de projection est un méridien. Voyez toutes ces choses plus au long à l’article Astrolabe.

Planisphere nautique, voyez l’article Nautique.

PLAN-ORBIS, (Conchyliol.) coquillage univalve fluviatile ; il ne se trouve point dans la mer, mais il est commun dans les rivieres ; il est tout noir ou brun, avec trois contours relevés qui se terminent à l’œil de sa volute. Sa tête sort d’une ouverture ronde, & est garnie de deux cornes fort pointues & fort longues, tenant à une conche baveuse qui lui sert à traîner sa coquille. Quand il est avancé autant que ses forces le lui permettent, il tire à lui sa coquille qui est fort mince, & recommence cette manœuvre pour continuer sa marche. Il n’y a nulle cloison comme à la corne d’ammon & au nautile ; l’animal est fait comme un gros ver nageant dans une eau rousse : sa couche peut lui servir d’opercule ; mais si-tôt qu’on le touche, il se retire tout entier au milieu de son premier contour. On le voit quelquefois sortir presque tout son corps ; ses yeux sont placés à l’ordinaire, & marqués par deux points noirs.

Le plan-orbis est le coquillage le plus aisé à découvrir dans les eaux : c’est une sorte de limaçon dont on connoît huit especes ; savoir, le grand, à quatre spirales rondes ; le petit, à cinq spirales rondes ; le troisieme, à six spirales aussi rondes ; le quatrieme, à quatre spirales ou arêtes verticales ; le cinquieme, à six spirales à arêtes ; le sixieme, à trois spirales à arêtes ; le septieme s’appelle le plan-orbis à arêtes ; le huitieme se nomme le plan-orbis tuilé. Dargenville. (D. J.)

PLANOIR, s. m. en terme d’Orfevre en grosserie, s’entend d’un ciselet dont l’extrémité est applatie & fort polie. On s’en sert pour planer les champs qui sont enrichis d’ornemens de ciselure ou de gravure, où l’on ne pourroit point introduire le marteau. Voyez nos Planches.

PLANOUSE, ile de, (Géog. mod.) en latin Planaria ; ile d’Italie, dans la mer de Toscane, entre celle d’Elbe au nord-est, & celle de Corse au sud-ouest ; elle a environ quatre milles de longueur, & une demi-lieue de largeur. Elle est fort basse & remplie de bruscages ; on mouille à un quart de lieue de l’île par douze brasses d’eau. Lat. 42. 45. (D. J.)

PLANT-D’ARBRES, s. m. (Jardin.) espace planté d’arbres avec symmétrie, comme sont les avenues, quinconces, bosquets, &c. ce mot signifie aussi une pepiniere d’arbrisseaux, plantés sur plusieurs lignes paralleles.

PLANTAGENETE, (Hist. anc.) est un surnom qui a été donné à plusieurs anciens rois d’Angleterre, Voyez Surnom, &c.

Ce mot a fort embarrassé les critiques & les antiquaires, qui n’ont jamais pu en trouver l’origine & l’étymologie. Tout le monde convient qu’il fut donné d’abord à la maison d’Anjou, que le premier roi d’Angleterre qui le porta fut Henri II. & qu’il passa de ce roi à sa postérité jusqu’à Henri VII. pendant

l’espace de plus de quatre cens ans ; mais on n’est point d’accord sur celui qui a le premier porté ce nom. Plusieurs auteurs anglois croient que Henri II. l’hérita de son pere Geoffroy V. comte d’Anjou, fils de Foulques V, roi de Jérusalem, qui mourut en 1144 ; ces auteurs prétendent que Geoffroy est le premier à qui on a donné ce nom, & que Henri II. sorti de Geoffroy par Maud, fille unique de Henri I. est le second qui l’ait porté.

Cependant Ménage soutient que Geoffroy n’a jamais eu le nom de Plantagenete ; & en effet, Jean de Bourdigné, l’ancien annaliste d’Anjou, ne l’appelle jamais ainsi ; Ménage ajoute que le premier à qui on a donné ce nom, est Geoffroy, troisieme fils de Geoffroy V ; néanmoins ce nom doit être plus ancien qu’aucun de ces princes, si ce que dit Skinner de son origine & de son étymologie, est vrai. Cet auteur raconte que la maison d’Anjou reçut ce nom d’un de ces princes, qui ayant tué son frere, pour s’emparer de ses états, s’en repentit, & fit un voyage à la Terre-Sainte pour expier son crime ; que là il se donnoit la discipline toutes les nuits, avec une verge faite de la plante appellée genêt ; ce qui le fit appeller Plantagenete.

Il est certain que notre Geoffroy fit le voyage de Jérusalem, mais il n’avoit point alors tué son frere : de plus, il ne fit point ce voyage par pénitence, mais seulement pour aller au secours de son frere Amaury : quel peut donc être ce prince de la maison d’Anjou ? Seroit-ce Foulques IV ? il est vrai que ce prince détrôna Geoffroy, son frere aîné, & le mit en prison, mais il ne le fit pas mourir : de plus, comme le rapporte Bourdigné, Geoffroy fut tiré de prison par Geoffroy V, son fils, dont nous avons déja parlé.

Il est vrai que ce Foulques fit le voyage de Jérusalem, en partie dans des vûes de pénitence ; mais Bourdigné assure que ce fut par la crainte des jugemens de Dieu & de la damnation éternelle, pour la quantité de sang chrétien qu’il avoit répandu dans ces batailles. Cet historien ajoute que Foulques fit un second voyage à Jérusalem, mais qu’il y retourna pour remercier Dieu de ses graces : de plus, ce Foulques ne fut jamais appellé Plantagenete ; ainsi le recit de Skinner paroît être une fable.

Il y a encore une autre opinion, qui, quoique commune, n’est guere mieux fondée : on croit ordinairement que tous les princes de la maison d’Anjou, depuis Geoffroy V, ont eu le nom de Plantagenete, au lieu que ce nom n’a été porté que par très-peu de ces princes, qu’il servoit à distinguer des autres. Bourdigné ne le donne jamais qu’au troisieme fils de Geoffroy V, & le distingue par ce surnom des autres princes de la même famille ; cependant il est certain que ce nom fut aussi donné à Henri II, roi d’Angleterre, son frere aîné.

PLANTAIN ou PLANTIN, s. m. (Hist. nat. Bot.) plantago, genre de plante à fleur monopétale en forme de soucoupe, & ordinairement divisée en quatre parties ; le pistil sort du fond de cette fleur, entouré le plus souvent de longues étamines, & devient dans la suite un fruit ou une coque presque ovoïde ou conique qui s’ouvre transversalement lorsqu’elle est mûre, en deux parties ; cette coque est divisée en deux loges par une cloison mitoyenne, & elle renferme des semences oblongues, attachées à un placenta. Tournefort, Inst. rei. herb. Voyez Plante.

M. de Tournefort distingue trente-cinq especes de plantain, indépendamment de celles que les autres Botanistes nomment plantains aquatiques, & qui sont des especes de renuncules. La plus commune de toutes les especes de vrai plantain, est le grand, le lar-