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instruit de cette origine : Pomptina tribus, dit-il, à Pontia urbe dicta, à quâ palus quoque Pomptina appellata est juxta Terracinam.

Tite-Live, liv. VI. ch. v. nous apprend que lorsque les Volsques furent entierement subjugués par les succès de Camille, les tribuns du peuple réveillant leurs prétentions pour le partage des terres, commencerent à flatter le peuple de l’espérance du champ Pomptin dont la possession n’étoit plus douteuse ; mais le sénat différa d’en faire le partage, jusqu’à ce que voyant toute l’Italie prête à se soulever, il jugea à propos de l’accorder au peuple, afin de le déterminer plus aisément à prendre les armes. (D. J.)

POMPTINA palus, ou Pontina palus, (Géog. anc.) le marais Pontine ; marais célebre dans le Latium. Il tiroit son nom de la ville de Pométia. Tite-Live, liv. XLVI. nous apprend que le consul Cornelius Cethegus fit dessécher la meilleure partie de ce marais, & le mit en état de pouvoir être cultivé ; mais comme on le négligea dans la suite, les eaux gagnerent, & le marais retourna dans son premier état. Théodoric, roi des Goths, le fit dessécher pour la seconde fois, comme le porte une inscription qui s’est conservée : mais par le peu de soin que l’on a eu d’entretenir l’ouvrage, presque tous les champs se trouvent maintenant inondés tant par l’eau des rivieres qui ont leurs cours dans ce quartier, que par les sources abondantes qui sortent du pié des montagnes voisines. (D. J.)

PONANDÉ, s. m. (Financ.) c’est ainsi qu’à la chambre des comptes de Paris les clercs appellent la premiere apostille qui se met sur le commencement d’un compte, & l’étiquete de parchemin de la liasse des acquits du compte.

PONANT, s. m. (Marine.) ce terme est en usage parmi les marchands & négocians qui font le commerce de la mer. Il signifie la mer océane Atlantique, par opposition à la Méditerranée, qu’on appelle la mer du Levant. Ainsi, négocier dans le ponant, signifie négocier chez toutes les nations qui habitent les côtes de l’Océan.

PONC, (Hist. nat. Botan.) arbre des Indes orientales dont le bois est assez tendre, ce qui fait qu’on l’emploie dans les ouvrages qui doivent être vernis.

PONCE, pumex, voyez l’article Pierre-ponce.

Ponce, s. f. (Dessein.) la ponce est un nouet d’un morceau de toile assez claire qu’on emplit de charbon bien pilé, si c’est pour poncer sur un corps blanc ; ou de plâtre fin & sec, si c’est pour poncer sur un corps brun.

Ponce, (Toilerie.) dans le négoce des toiles, c’est une sorte d’encre composée de noir de fumée broyée avec de l’huile, dont on se sert pour imprimer certaines marques sur le bout des pieces de toile ; cela se fait avec un morceau de cuivre ou de fer gravé que l’on noircit ou qu’on frotte de cette encre par le moyen d’une espece de balle à imprimer qui en est imbibée. La ponce ne peut être ôtée ni s’en aller au blanchissage, & c’est la raison qui fait qu’on s’en sert pour marquer les toiles.

PONCEAU, s. m. (Archit. hydraul.) petit pont d’une arche pour passer un ruisseau ou petit canal. On compte à Venise jusqu’à 363 de ces petits ponts.

Ponceau, (Teinture.) c’est un rouge foncé qui fait un beau couleur de feu. Les étoffes & les rubans de soie teins en ponceau, sont d’un prix considérable. Les rubans d’Angleterre de cette couleur sont fort estimés, & ne peuvent guere être imités ni pour la teinture, ni pour la fabrique, dans les rubaneries des autres nations.

Cette couleur a pris son nom de la fleur du ponceau, qui n’est autre chose que le petit pavot simple, appellé vulgairement coquelico, qui croît naturelle-

ment dans les blés, & dont la couleur est d’un parfaitement beau rouge. (D. J.)

PONCER, (terme d’Ouvriers.) c’est se servir d’une pierre-ponce pour enlever de dessus quelque superficie le raboteux qui y est afin de rendre l’étoffe plus unie & plus douce.

Poncer, terme de Chapelier, qui signifie tondre un chapeau, ou en ôter les plus longs poils pour le rendre plus ras, en passant la pierre-ponce par-dessus. Quand on fait cette opération avec de la peau de chien de mer, on l’appelle rober. Voyez Rober.

Poncer un cuir, (Corroyerie.) c’est enlever avec une pierre-ponce très-rude les petits morceaux de chair qui peuvent rester sur les peaux qu’on corroie, après qu’ils ont été boutés & écharnés par le corroyeur ; cette façon ne se donne qu’aux peaux de veaux, & s’appelle poncer de chair.

Poncer le parchemin, terme de Parcheminier, qui signifie le bien unir en passant la pierre-ponce par-dessus après qu’il a été bien raturé sur le sommier. Cette façon se donne sur une forme ou banquette couverte de toile & rembourrée, qu’on appelle selle à poncer. Quand le parchemin a été poncé, il est en état pour lors de recevoir l’écriture & d’être mis en vente.

Poncer, (Orfévrerie.) ce mot se dit chez les Orfévres, lorsqu’on rend la vaisselle d’argent matte, en la frottant avec de la pierre-ponce. (D. J.)

Poncer, (Dessein.) c’est une maniere de transporter un dessein au papier, sur quelque corps que ce soit, en piquant tout le contour du dessein avec la pointe d’une aiguille, & en faisant passer une poussiere au-travers des trous, pour marquer tous les traits chacun à leur place. On se sert quelquefois de cette méthode dans plusieurs ouvrages de peinture & dans la broderie, mais sur-tout dans les ornemens. (D. J.)

Poncer une toile, (Toilerie.) c’est la marquer à l’un des bouts de la piece avec une sorte d’encre faite de noir de fumée broyé avec de l’huile. (D. J.)

PONCHE, voyez Punch.

PONCIRE, s. m. (Jardinage.) est une espece de citronnier qui ne differe que par ses fruits qui forment de gros citrons, ayant la côte fort épaisse & peu de jus ; on fait confire de l’écorce de citronnier ou poncire.

PONCIS, s. m. (Dessein.) on appelle poncis, le dessein piqué, lequel sert de modele pour être imité en broderie, ou en peinture. Geldorp peintre allemand, gagnoit sa vie par le moyen des poncis. Comme il manioit passablement bien les couleurs, & qu’il avoit de la peine à dessiner, il avoit fait faire par d’autres peintres, plusieurs têtes, plusieurs piés, & plusieurs mains sur du papier, dont il avoit fait des poncis, pour lui servir dans ses tableaux. (D. J.)

Poncis, terme d’Ecrivain, c’est une demi-feuille de papier coupé avec le canif & la regle, le plus droit qu’il est possible, qu’on met sur le papier où l’on veut écrire pour aller droit. (D. J.)

PONCTION, s. f. en terme de Chirurgie, signifie une ouverture que l’on fait au bas-ventre d’un hydropique, pour en faire sortir l’eau qui y est contenue ; on l’appelle aussi paracentese. Voyez Paracentese & Hydropisie. On fait la ponction à la vessie dans certaines rétentions d’urine. Voyez .

Ponction signifie aussi une plaie faite par un instrument piquant, comme aiguille, couteau, épée, bayonnette, &c. Voyez Piquure. (Y)

PONCTUALITÉ, s. f. (Gramm.) voyez Ponctuel.

PONCTUATEUR, s. m. (Hist. ecclés.) c’est dans les chapitres & autres communautés celui qui est chargé de remarquer les absences & autres fautes