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c’est présentement la ville de Monaco. Tacite, hist. l. III. & Pline, l. III. c. v. disent portus Herculis Monoeci.

Portus Orestis, (Géog. anc.) On est fort peu d’accord sur la situation de ce port. Bari prétend que Portus Orestis s’appelle aujourd’hui Ravogoso ; car, dit-il, c’est le seul endroit où Oreste pouvoit se purifier, suivant l’oracle, c’est-à-dire, où sept fleuves mêloient leurs eaux ensemble, & cette conjecture paroît assez bien fondée. Quoi qu’il en soit, ce port ne devoit pas être loin du Métaurius dans la Calabre citérieure, sur la mer Tyrrhénienne.

Portus Veneris, (Géog. anc.) port de la Gaule narbonnoise, selon Pomponius Mela, l. II. chap. v. qui dit que ce port étoit célebre par un temple de Vénus ; 2°. Portus Veneris étoit un port de la Ligurie à trente milles de Ségesta ; 3°. Portus Veneris, Porto Venere, port d’Italie dans l’état de Gènes, sur la gauche, en entrant dans le golfe de la Specia. (D. J.)

PORUS, s. m. (Mythol.) dieu de l’abondance, & fils de Métis, déesse de la prudence. Voici le conte que fait Platon sur ce dieu. A la naissance de Venus, les divinités de l’olympe célébrerent une fête à laquelle se trouva Porus, dieu de l’abondance. Quand ils furent hors de table, la Pauvreté, ou Pénie, crut que sa fortune étoit faite, si elle pouvoit avoir un enfant de Porus ; c’est pourquoi elle alla se coucher à ses côtés, & quelque tems après elle mit l’amour au monde. De-là vient, dit notre philosophe, que l’amour s’est attaché à la suite & au service de Venus, ayant été conçu le jour de sa fête. Comme il a pour pere l’Abondance & la Pauvreté, aussi tient-il de l’un & de l’autre.

Porus, (Géog. anc.) nom commun à deux différens endroits ; 1°. Suidas le donne à un municipe d’Athenes, dans la tribu Acamentide ; 2°. c’est une île sur la côte de la Morée, entre Egine & le promontoire Scillicum. Elle a environ neuf lieues de circuit, & n’est habitée que par des Albanois, qui ont la plus grande partie de leurs biens sur les côtes de la Morée. Cette île s’appelloit autrefois Calabrea ou Calauria. (D. J.)

POSADE, voyez Pesade.

POSAGE, s. f. (Arts méchaniq.) l’action de mettre en place une porte, un parquet, des fenêtres, un lambris, des tapisseries en papier. J’ai donné tant pour le posage.

POSÉ, adj. voyez Poser.

Posé, en terme de Blason, se dit d’un lion, d’un cheval ou d’une autre bête arrêtée sur ses quatre piés, pour indiquer qu’il n’est pas dans une posture de mouvement.

POSEA, s. f. (Hist. anc.) boisson du soldat romain, composée d’un peu de vinaigre dans de l’eau. On l’appelloit aussi oxycratum. Le soldat romain portoit toujours avec lui du vinaigre.

POSEGA ou POSSEGA, (Géog. mod.) ville de Hongrie dans l’Esclavonie, capitale d’un comté de même nom sur l’Orlava, à 26 lieues nord-est de Jaïcza, 44 au couchant de Belgrade, 50 de Bude, 70 de Vienne. Les Impériaux l’enleverent aux Turcs en 1687. Long. 35. 44. lat. 45. 37. (D. J.)

POSEIDIES, s. f. pl. (Antiq. Grecq.) Ποσείδια, fête en l’honneur de Neptune nommé Ποσειδῶν, voyez Poter, Archæol. grecq. liv. II. chap. xx. On nommoit aussi cette fête Poseidonies.

POSEIDON, (Mythol.) surnom donné à Neptune, qui signifie brise vaisseaux, à cause que ce dieu présidoit aux tempêtes qui brisent les vaisseaux. On célébroit en son honneur des fêtes qui s’appelloient poseidies ou poseïdonies. Dans l’île de Délos, une des Cyclades, dit Strabon, il y a dans un bois hors de la ville un vaste temple remarquable par les salles

à manger qu’on y voit, qui servent à une grande foule de gens, lorsqu’on célebre les poseïdonies. (D. J.)

POSER, v. act. (Gram.) C’est asseoir, fixer, mettre en place. On dit poser le modele ; ceux qui s’en mêlent devroient bien du moins quelquefois le poser plus naturellement, & d’une maniere plus analogue aux passions de l’homme & aux actions de la vie ; poser une pierre, poser les armes ; cette poutre porte ou pose à faux ; huit & huit font seize, je pose six & retiens un ; je pose en fait, pour constant, en principes ; je l’ai tiré posé ; poser d’abord clairement l’espece ; poser de bons fondemens à une tour ; c’est un homme posé.

Poser, v. act. (Architect.) c’est mettre une pierre en place & à demeure ; & déposer, c’est l’ôter de sa place, parce qu’elle ne la remplit pas, étant trop maigre ou défectueuse, ou parce qu’elle est en délit. Poser à sec, c’est construire sans mortier ; ce qui se fait en frottant les pierres avec du grès & de l’eau, par leurs joints de lit bien dressés, jusqu’à ce qu’il n’y reste point de vuide. C’est de cette maniere que sont construits la plupart des bâtimens antiques, & qu’a été commencé l’arc de triomphe du fauxbourg Saint-Antoine à Paris. Poser à cru, c’est dresser sans fondation, un pilier, une étaie ou un pointal, pour soutenir quelque chose.

Poser de champ, c’est mettre une brique sur son côté le plus mince, & une piece de bois sur son fort, c’est-à-dire, sur sa face la plus étroite. Poser de plat, c’est le contraire ; & poser en décharge, c’est poser obliquement une piece de bois pour empêcher la charge, pour arcbouter, & pour contreventer.

On dit la pose d’une pierre, pour signifier l’endroit où elle est placée à demeure. Daviler. (D. J.)

Poser les pieces d’une machine.

Poser un cordage. (Marine.)

Poser de plat, lorsqu’on met une piece de bois sur sa plus large face.

Poser en décharge, lorsqu’on met une piece de bois obliquement, soit pour empêcher la charge, soit pour arcbouter & contre-éventer.

Poser une forme, (Imprimerie.) c’est la même chose que la dresser.

Poser n’est terme de peinture que dans cette phrase. Poser le modele, c’est mettre un homme ou une femme dans différentes attitudes, pour dessiner ou peindre d’après ce modele. C’est le professeur du mois qui est chargé du soin de poser le modele à l’académie. Voyez Académie. On dit, cet homme entend bien à poser le modele.

POSEUR, s. m. (Archit.) c’est le nom qu’on donne à l’ouvrier qui reçoit la pierre de la grue, ou élevée avec la grue, & qui la met en place de niveau, d’alignement, & à demeure. Contreposeur est celui qui aide le poseur. (D. J.)

Poseur, s. m. (Maçonnerie.) c’est dans les grands atteliers de maçonnerie un maçon habile & expert, qui prend le soin de poser chaque pierre, après qu’elle a été taillée, à l’endroit qui lui convient, & avec l’à-plomb & fruit qu’elle doit avoir ; le reste de l’ouvrage se fait par les maçons ordinaires, ou par de simples limosins. (D. J.)

POSIDEON, s. m. (Calend. des Athéniens.) un des douze mois de l’année attique, qui selon le pere Petau, répondoit au mois de Février ; on l’appelloit posidéon, parce qu’il étoit consacré à Neptune, qui se nomme en grec Ποσειδῶν.

POSIDIANÆ AQUÆ, (Géog. anc.) eaux minérales en Italie : Pline, liv. XXXI. ch. ij. dit qu’elles étoient sur la côte du golfe de Bayes, & qu’elles avoient pris leur nom de celui d’un affranchi de l’empereur Claude.

POSIDIUM, (Géog. anc.) nom commun à plusieurs lieux. 1°. Posidium, ville d’Egypte, selon Stra-