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à l’audience ; présenter à l’examen ; présenter ses lettres de créance ; présenter une requête ; savoir se présenter, s’offrir à la vûe, frapper d’abord ; il se présente plusieurs difficultés à résoudre ; présenter le chat par les pattes.

Présenter les armes, (Art milit.) c’est dans l’infanterie porter le fusil d’une maniere particuliere, pour faire honneur à ceux qui passent devant les troupes. Suivant l’ordonnance du 17 Février 1753, l’infanterie ne doit présenter les armes que pour le roi, monseigneur le dauphin, les princes du sang & légitimés de France, & les maréchaux de France.

Pour faire ce mouvement, il faut, selon l’ordonnance du 6 Mai 1755, porter d’abord la main droite sous la platine du fusil sans le mouvoir ; ensuite retourner le fusil en le portant devant soi entre les deux yeux, le canon en-dedans la main droite embrassant la poignée du fusil près de la sougarde. On saisit en même tems le fusil de la main gauche, le tenant à la hauteur de la cravate & près de l’extrémité supérieure de la platine, le pouce alongé le long du bois, le bras de la crosse appuyé contre le ventre. On retire après cela le pié droit en équerre à deux pouces derriere le gauche, & faisant toujours face en tête, on abaisse le fusil à-plomb vis-à-vis l’œil gauche, la baguette en avant, le bras droit étendu dans toute sa longueur, & l’avant-bras collé au corps. Les mains ne changent point de situation ; on abaisse seulement le pouce de la main gauche derriere le canon. (Q)

Présenter, terme d’ouvriers, c’est, selon les ouvriers, poser une piece de bois, une barre de fer, ou tout autre chose, pour connoître si elle conviendra à la place où elle est destinée, afin de la réformer & de la rendre juste avant que de la poser à demeure. (D. J.)

Présenter la gaule, (Maréchal.) est un honneur qu’on rend aux personnes de considération qui entrent dans une écurie pour y voir les chevaux. L’écuyer ou un des principaux officiers leur présente une gaule.

Présenter au vent, (Marine.) voyez Navire, nous allons où nous présentons. Cela se dit d’un vaisseau qui va où il a le cap sans aucune dérive.

Présenter la grande bouline. C’est passer la bouline dans la poulie coupée pour être hâlée.

Présenter le cap à la lame, présenter un bordage, présenter un membre, c’est poser ce bordage ou ce membre au lieu où il doit être, pour savoir s’il sera juste.

PRÉSEPE ou PRAESEPE, s. n. (Astron.) est le nom qu’on a donné dans l’Astronomie à trois étoiles nébuleuses, qui sont dans la poitrine du Cancer ou Ecrevisse ; deux desquelles sont de la septieme grandeur, & une de la sixieme. Voyez Cancer, Nébuleux & Etoile. Chambers. (O)

PRÉSERVATIF, s. m. (Médec.) remede ou médicament préservatif ; c’est ainsi que sont appellés en Médecine certains remedes capables, ou regardés comme capables de préserver des maladies.

Les préservatifs sont de deux genres, généraux & particuliers.

Les premiers sont ceux qu’on emploie dans l’état même de la meilleure santé, dans la vûe de se mettre à l’abri des causes ordinaires & générales des maladies ; c’est dans cette vûe qu’on a pu imaginer un prétendu sirop de longue vie, tant d’élixirs d’or potables, &c. auxquels les charlatans ont donné de la vogue en divers tems, & sur-tout chez les Grecs, qui sont par état aussi crédules qu’amoureux de la vie. La pierre philosophale, considérée comme médecine universelle, a été donnée par les Alchimistes pour le souverain préservatif. Voyez Médecine universelle.

Les préservatifs particuliers sont ceux qu’on destine à prévenir les effets d’une cause morbifique présente ou imminente, telle que l’air d’un pays, d’un hôpital, &c. où regnent des maladies contagieuses ; le fameux vinaigre des quatre voleurs est un préservatif de cette espece, &c. Voyez Vinaigre des quatre voleurs .

En général les prétendus préservatifs sont des secours au-moins très-suspects, & il est généralement reconnu aujourd’hui par tous les vrais Médecins, que la bonne maniere de se préserver des maladies en général, & de quelques maladies regnantes en particulier, c’est de ne les point craindre & d’observer un bon régime. Voyez Peste. (b)

PRÉSIDENCE, s. f. (Jurisprud.) est l’action de présider à quelque assemblée. Quelquefois ce terme est pris pour la place ou office de celui qui preside.

Ce n’est pas toujours celui qui a la premiere place qui préside à leur assemblée ; il y a, par exemple, des officiers d’épée qui ont par honneur la premiere place dans un tribunal, où le premier officier de robe, qui siege après eux, préside ; car la présidence consiste principalement dans le droit de convoquer l’assemblée, d’ordonner aux ministres du siege de recueillir les opinions & de prononcer. (A)

PRÉSIDENT, (Hist. anc.) président des provinces, en latin præsides provinciarum, c’étoit le titre que les Romains donnoient aux gouverneurs de leurs provinces. D’abord on n’y envoyoit que des préteurs qui étoient chargés d’administrer la justice, de faire des lois, & de marcher contre l’ennemi en cas de besoin. Mais lorsque la guerre étoit plus sérieuse, on y envoyoit des consuls. Lorsqu’un consul, pendant son consulat, n’avoit eu aucune guerre à soutenir, & qu’il étoit envoyé l’année suivante dans une province pour la gouverner, il prenoit le titre de propréteur ou de proconsul. Quand les consuls ou les proconsuls alloient dans les provinces, ils étoient précédés de douze licteurs portant les faisceaux & les haches, mais les préteurs & les propréteurs dont l’autorité étoit inférieure, n’en avoient que six. Avant leur départ de Rome, on étoit obligé de leur fournir tout ce qui étoit nécessaire pour la conservation de la province, pour l’entretien de leur armée, pour leur propre entretien & pour les frais de leur voyage, c’est ce qu’on appelloit ornare provinciam. Suivant les dépenses que l’on faisoit dans ces occasions, le consul ou le proconsul paroissoit aussi plus ou moins honoré. Avant que d’entreprendre le voyage, ils avoient coutume d’aller au capitole pour y invoquer les dieux, & leur demander un heureux succès de leur voyage & de leur commission : ils y faisoient aussi des vœux, & y prenoient pour la premiere fois le paludamentum ou habit de guerre. Sortis du capitole, ils partoient sans délai ; on les complimentoit à la porte de Rome, leurs parens & leurs amis leur faisoient cortege une partie du chemin. Ils entroient en charge le jour de leur arrivée dans la province ; & l’ayant fait annoncer à celui qui gouvernoit alors, ils conféroient avec lui sur l’état où la province se trouvoit actuellement. Celui qui sortoit de la province étoit obligé de régler & de liquider les comptes des deniers publics qui y avoient été levés dans le cours de son administration, & de les mettre en dépôt dans deux différentes villes de la province. Arrivés à Rome, ils y rendoient compte de leur gestion. Dans le partage qu’Auguste fit des provinces, celles qu’il s’étoit réservées, & qui furent nommées provinces présidiales, étoient gouvernées par des consuls ou proconsuls, & les provinces échues au peuple par des préteurs ou propréteurs. Voyez Consul, Proconsul, Préteur, Propréteur & Province.

Président, (Critiq. sacrée.) ἡγεμών, ce mot est