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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 13.djvu/449

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On tenoit autrefois que l’accusé pouvoit être condamné envers le promoteur aux frais de justice & de la visite du procès, ainsi qu’il fut jugé par un arrêt du 7 Septembre 1644, remarqué par Fevret ; mais suivant la derniere jurisprudence la partie publique ne peut obtenir aucune condamnation de dépens, de même qu’on n’en peut pas non plus obtenir contr’elle, sinon en cas de calomnie & vexation marquée : ce qui doit s’appliquer aux promoteurs, de même qu’aux autres parties publiques. Voyez Chopin de sacr. polit. lib. II. tit. ij. Carondas, rep. liv. I. ch. xiv. Papon, liv. XXVIII, tit. 2. arrêt 28, les mém. du clergé, & ci-devant les mots Official, Officialité, Procureur du Roi en cour d’église. (A)

PROMOTION, s. f. & PROMOUVOIR, v. act. (Gram.) cérémonie ou action par laquelle certains supérieurs élevent, ou par justice, ou par grace, quelques-uns de leurs inférieurs à quelque titre ou dignité. Ainsi on dit le pape a fait une promotion de cardinaux : le roi a fait une promotion de cordons-bleux, de lieutenans-généraux.

PROMPT, adj. PROMPTITUDE, s. f. (Gram.) termes relatifs au mouvement ; ils se disent de tout ce qui agit ou se meut avec vitesse. Il est prompt à obéir. J’admire la promptitude avec laquelle il saisit les choses les plus difficiles. Il est prompt de caractere. Il est prompt à se fâcher, mais plus prompt encore à s’appaiser. Sa promptitude me surprend toujours. Il écrit, il marche, il parle, il va avec une promptitude étonnante. Il est prompt comme le salpêtre. Il a des promptitudes fâcheuses ; mais je les aime encore mieux que les lenteurs de son compagnon.

PROMPTUAIRE, s. m. (Gram. & Jurisprud.) abrégé. Ainsi on dit un promptuaire du droit, un texte, un abrégé du droit.

PROMULGATION, s. f. (Jurisp.) signifie publication. Ce terme est principalement usité en parlant des nouvelles lois. On dit qu’une loi a été promulguée, c’est-à-dire, publiée. Voyez Loi. (A)

PROMYLIE, s. f. (Mitholog.) déesse des mérites.

PRONAOS, πρόναος, signifioit dans l’ancienne architecture, le portique d’un temple, d’un palais, ou de quelqu’autre bâtiment vaste & spatieux.

PRONATEUR, s. f. terme d’Anatomie, est le nom de deux muscles du radius, qui servent à tourner la paume de la main en dessous. Voyez Pronation.

Le pronateur quarré est situé à la partie inférieure de l’avant-bras au-dessous de tous les autres muscles ; il vient large & charnu de la partie inférieure & antérieure du cubitus ; & passant transversalement par-dessus les ligamens qui joignent le radius au cubitus, il s’insere dans la partie inférieure & externe du radius qu’il tire en-dedans, conjointement avec le rotal pronateur, lequel est situé obliquement à la partie supérieure interne de l’avant-bras, & vient du condile interne de l’humerus, il est fortement adhérent au radial interne ; il descend obliquement de la partie interne vers l’externe pour s’insérer un peu au-dessus de la partie moyenne du radius.

PRONATION, s. f. terme d’Anatomie, qui exprime l’action par laquelle la paume de la main est tournée en-bas : le radius a deux sortes de mouvemens sur le cubitus ; l’un que l’on nomme de pronation, l’autre de supination. Voyez Radius & Cubitus.

Le mouvement de pronation est celui par lequel la paume de la main se trouve tournée en-dessous : le mouvement opposé qui fait que la pomme de la main est en-dessus s’appelle supination.

Ce mot vient du latin pronus, qui signifie qui penché en-devant ou qui a la face tournée contre terre.

M. Winslow a avancé à l’académie des Sciences que la pronation & la supination ne se font pas uniquement par le mouvement du radius, mais que le

cubitus y contribue aussi très-souvent. Voyez Mémoire académique royale des Sciences, an. 1729, p. 36.

Il y a des muscles particuliers qui servent à la pronation qu’on appelle pronateurs. Le radius a deux autres muscles, appellés supinateurs, qui ont un effet tout opposé. Voyez Supinateur & Pronateur.

PRONE, s. m. (Gram. & Hist. ecclésiast.) discours chrétien que le curé ou le vicaire prononce le dimanche à l’église paroissiale sur l’épître ou l’évangile du jour.

PRONOM, s. m. (Gram.) « Depuis le tems qu’on parle du pronom, on n’est point parvenu à le bien connoître ; comme si sa nature étoit, dit le P. Buffier, Gram. franç. n°. 4, un de ces secrets impénétrables qu’il n’est jamais permis d’approfondir. Pour faire sentir, continue-t-il, que je n’exagere en rien, il ne faut que lire le savant Vossius, la lumiere de son tems & le héros des Grammairiens. Après avoir déclaré, & avec raison, que toutes les définitions qui avoient été données du pronom jusqu’alors n’étoient nullement justes, il prononce que le pronom est un mot qui en premier lieu se rapporte au nom, & qui en second lieu signifie quelque chose. Pour moi, avec le respect qui est du au mérite d’un si grand homme, j’avoue que je ne comprends rien à sa définition du pronom ».

Quoique M. l’abbé Regnier prétende, Gram. fr. p. 216. in-12. p. 228. in-4°. que Vossius en cela a très-bien désigné la nature du pronom, je suis cependant de l’avis du P. Buffier. Car s’il ne s’agit que de se rapporter au nom, & de signifier quelque chose pour être pronom ; il y a trois pronoms dans ce vers de Phedre, III. 9.

Vulgare amici nomen, sed rara est fides.

Vulgare se rapporte au nomen, & il signifie quelque chose ; rara & est se rapportent au nom fides, & signifient aussi quelque chose : ainsi vulgare, rara, & est sont des pronoms, s’il en faut juger d’après la définition de Vossius. L’abbé Regnier lui-même, en la louant, fournit des armes pour la combattre ; il avoue qu’elle n’exprime pas toutes les propriétés du pronom, & qu’il y manque quelque chose, sur-tout à l’égard du pronom françois qui semble, dit-il, avoir besoin d’une définition plus étendue. Or une définition du pronom qui ne convient pas à ceux de toutes les langues, & qui n’exprime pas le fondement de toutes les propriétés du pronom n’en est pas une définition. Au surplus ce qu’ajoute ce grammairien à celle de Vossius la charge inutilement sans la rectifier.

Sanctius, Minerv. I. 2. prétend que le pronom n’est pas une partie d’oraison différente du nom ; mais les raisons qu’il allegue de ce sentiment sont si foibles, & prouvent si peu qu’elles ne méritent pas d’être examinées ici : on peut voir ce qu’y répond M. l’abbé Regnier au commencement de son traité des pronoms. Le P. Buffier qui adopte le même système, le présente sous un jour beaucoup plus spécieux.

« Tous les mots, dit-il, n°. 80-84. qui sont employés pour marquer simplement un sujet dont on veut affirmer quelque chose, doivent être tenus pour des noms ; ils répondent dans le langage à cette sorte de pensées, qu’on appelle idées dans la Logique. La plûpart des sujets dont on parle, ont des noms particuliers ; mais il faut reconnoître d’autres noms qui, pour n’être pas toujours attachés au même sujet particulier, ne laissent pas d’être véritablement des noms. Ainsi, outre le nom particulier que chacun porte & par lequel les autres le désignent, il s’en donne un autre quand il parle lui-même de soi ; & ce nom en françois est moi ou je, selon les diverses occasions… Le nom qu’il donne à la personne à qui il parle, c’est vous, ou tu, ou toi, &c. Le nom qu’il donne à l’objet dont