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nes, pour recevoir chaque jour trois oboles, ne pouvant à cause de l’exclusion donnée à son sexe, prendre ses repas dans l’enceinte du prytanée.

La plus grande partie des villes de la Grece & de l’orient avoient des prytanes, & un prytanée. Il y en avoit à Mégare, à Olympie dans l’Elide, à Lacédémone, &c. Denys d’Halycarnasse a fait une comparaison assez suivie des tribunaux des Romains répandus dans les différentes villes de la république, avec les tribunaux des Grecs établis dans les différentes villes de l’enceinte de la Grece. Le lecteur peut voir la liste des prytanées de la Grece dans les mémoires de littérature. Il seroit facile, d’après les médailles & les inscriptions, d’y ajouter les noms de quelques-uns qui ont été omis ; mais je me contenterai d’observer que le prytanée de Cyzique passoit, après celui d’Athènes, pour le plus superbe de tous : il renfermoit dans son enceinte quantité de portiques dans lesquels étoient placées les tables des festins publics. Il fut ordonné par le decret du senat & du peuple de Cyzique rapporté par Spon, que la statue d’Apollodore de Paros seroit placée près les tables du premier portique dorique. Tite-Live, l. XLI. c. 20, rapporte que Persée, dernier roi de Macédoine, fit présent d’un service d’or pour une des tables du prytanée de cette ville.

Enfin il ne faut pas oublier de remarquer que comme on conservoit le feu de Vesta sur un autel particulier qui étoit dans le prytanée d’Athènes, & dont le soin étoit commis à des femmes veuves appellées prytanitides ; il arriva dans la suite du tems, qu’on appella du nom de prytanée tous les lieux où l’on conservoit un feu sacré & perpétuel. (D. J.)

PRYTANIE, s. f. (Antiq. grecq.) c’est ainsi qu’on nommoit chez les Athéniens, le tems de l’exercice des fonctions des prytanes. Ce tems duroit d’abord trente-cinq ou trente-six jours pour remplir l’année, mais le nombre des citoyens s’étant considérablement accru, & chaque tribu devant gouverner pendant un mois, on joignit aux dix tribus anciennes les tribus antigonides & démétriades, pour lors le nombre des prytanes qui avoit été de cinq cens par année, fut porté à six cens, & la durée des prytanies, dont le rang se tiroit au sort, fut réduite à trente jours. Les jours surnuméraires pour remplir l’année solaire, se passoient à recevoir le compte de l’administration des prytanes, & à donner la récompense dûe à ceux qui dans cet exercice avoient bien mérité de la république. (D. J.)

PRYTANIS, (Géog. anc.) fleuve de la Colchide, selon le périple d’Arrien, qui place son embouchure à quarante stades d’Athènes : il ajoute qu’on y voyoit le palais d’Anchialus, & que ce lieu étoit éloigné de quatre-vingt-dix stades du fleuve Pyxites. On croit que c’est le même fleuve que le périple de Scylax, p. 32. appelle ποταμὸς Πορδανὶς, & qu’il place dans le pays des Ecéchiries. (D. J.)

PRYTANITIDES, s. f. (Antiq. grecq.) C’est ainsi qu’on nommoit à Athènes & dans toute la Grece, les veuves qui avoient soin du feu sacré de Vesta ; l’on voit par-là que l’usage des Grecs étoit bien différent de celui des Romains, qui ne confioient la garde du feu sacré qu’à des vierges, qu’ils nommoient Vestales. Le terme grec Prytanitides vient de πρυτανεῖον, nom commun à tous les lieux consacrés à Vesta. (D. J.)

PRZEMISLA, ou PRÉMISLA, (Géog. mod.) ville de Pologne, capitale du district de même nom, dans le palatinat de Russie, sur la riviere de San, à 56 lieues au levant de Cracovie. Cette ville, dès le XIe siecle, étoit assez considérable. Boleslas II. roi de Pologne, ne s’en rendit le maître qu’après un long siege, l’an 1070. Cette ville aujourd’hui est peu de choses ; son évêque est suffragant de Léopold.

Longitude, 41. 7. latitude, 49. 40. (D. J.)

PRZYPIETZ ou PRIPECZ, (Géog. mod.) riviere de Pologne ; elle commence à se former dans le grand duché de Lithuanie, où tout d’un coup elle devient une riviere considérable, par plusieurs autres qui se jettent dans son lit ; elle traverse une partie de la Russie polonoise, & se perd enfin dans le Borysthène. (D. J.)

PS

PSAISTE-MAZA, (Lexicog. Médec.) Ψαιστὴ μᾶζα. Gatien entend par psaiste-maza, le maza fait avec l’huile & le miel, & de la même maniere que se faisoit le psaista. Or le psaista n’étoit autre chose, selon Hésychius, que l’alphita humecté d’huile, ou comme dit Suidas, d’huile & de vin, dont on faisoit usage dans les sacrifices. (D. J.)

PSALACANTHA, (Botan. an.) Ψαλάκανθα ; Photius dit d’après Ptolomée Ephestion, que c’étoit une plante égyptienne, dont cet auteur raconte des choses fabuleuses, & finit par ajouter que quelques-uns la regardoient comme l’armoise, & d’autres comme le mélilot. Suidas nous apprend qu’un nommé Cytherius avoit aussi fait un poëme à la louange de cette plante. (D. J.)

PSALACHANTHE, (Mytholog.) Nymphe amoureuse de Bacchus ; elle fit présent à ce Dieu d’une belle couronne à condition qu’il répondroit à sa passion ; mais elle s’en vit méprisée, & sa couronne passa sur la tête d’Ariadne sa rivale ; la nymphe se tua de désespoir, & fut changée par Bacchus en une plante qui porte son nom ; c’est la plante même qui a fait imaginer aux poëtes une nymphe de son nom. (D. J.)

PSALMODIER, v. n. (Musiq.) C’est chanter ou reciter les pseaumes & l’office d’une maniere particuliere, qui tient le milieu entre le chant & la parole. C’est du chant, parce que la voix est soutenue ; c’est de la parole, parce qu’on garde toujours le même ton. (S)

PSALTERION, instrument de musique fort en usage chez les Hébreux, qui l’appellent nebel. On ignore la forme précise du psalterion des anciens. Celui dont on use aujourd’hui est un instrument plat, qui a la figure d’un trapèze ou triangle tronqué par en haut. voyez les Pl. de Lutherie. Il est monté de treize rangs de cordes de fil de fer ou de laiton, accordées celles du même rang à l’unisson ou à l’octave, montées sur deux chevalets EF, GH qui sont aux deux côtés. On le touche avec une petite verge de fer, ou bâton recourbé ; ce qui fait que quelques-uns le mettent au rang des instrumens de percussion. La table supérieure du psalterion est faite de sapin ou de cedre, comme celle des clavecins ; elle est collée comme celle de ces instrumens & percée pour placer une rose I. Les cordes, qui sont de fer ou de laiton, sont retenues par une de leurs extremités, par des pointes, ou crochets, fichées dans un des sommiers AC, & par l’autre extremité DB elles sont liées autour des chevilles de fer, au moyen desquelles on les tend pour les accorder. Voyez Clavecin. Papias appelle psalterion une espece d’orgue ou de flûte, dont on se sert à l’église pour accompagner le chant. En latin sambucus.

PSAMATHUS, (Géog. anc.) ville de la Laconie, selon Pline l. IV. c. v. & qui avoit un port, selon Pausanias l. III. c. xxv. La Guilletiere dit dans son Athènes ancienne & nouvelle, qu’au pié du cap de Métapan, en tirant au nord-est, on voit un vieux château, & que ce sont les ruines de Psamathus. (D. J.)

PSAMMISME, s. m. (Méd.) Un bain de sable sec & chaud, avec lequel on seche les piés d’un hydropique. Blanchard.