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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 13.djvu/584

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les terres qui ayant été enforestées autrefois, & désenforestées depuis, sont ainsi devenues des purlieux. C’est pourquoi, comme il y a des forêts en Angleterre qui n’ont jamais été agrandies aux dépens des terres voisines, & autour desquelles par conséquent il ne s’est pas formé de purlieux, les maîtres de venaison n’y ont que faire.

PURMEREND ou PUMERENDE, (Géog. mod.) petite ville de Nort-Hollande, au midi du Beemster. On attribue les premiers commencemens de cette ville à Guillaume Eggar, trésorier de Guillaume le bavarois. Les états de Hollande l’acheterent en 1590 d’un comte d’Egmond, & l’unirent à leur domaine, avec trois villages qui en dépendoient ; on l’entoura de remparts en 1572. Cette petite ville a séance & voix dans l’assemblée des états de Hollande, & elle envoie tous les trois ans, alternativement avec la ville de Schoonhoven, un député à l’amirauté de Frise. Long. 22. 17. lat. 51. 54. (D. J.)

PURPURARIAE INSULAE, (Géog. anc.) îles de la mer Atlantique, selon Pline, liv. VI. ch. xxxij. qui les met à 625 milles au midi occidental des îles Fortunées. Ce sont, dit le pere Hardouin, les îles de Madere, & de Porto-Santo.

PURPURATI, (Hist. anc.) mot purement latin, & employé par les anciens historiens pour signifier les fils des empereurs ou des rois. Selon Neubrig liv. III. & Malmesbur. liv. III. Nicetas dit qu’on donnoit ce nom aux enfans des empereurs de Constantinople, parce qu’en sortant du ventre de leur mere, on les recevoit dans un drap de pourpre ou dans des langes de pourpre, ce qu’il justifie par l’exemple de l’empereur Emmanuel Comnene. Voyez Porphyrogenete.

PURPURIN, adj. qui tient de la couleur pourpre ; ainsi l’amaranthe est une fleur purpurine. Les feuilles de la chélidoine sont quelquefois marquetées de taches purpurines.

PURPURITES, (Hist. nat.) nom que l’on donne aux coquilles de mer appellées pourpres lorsqu’elles sont pétrifiées ou fossiles.

PURS, dieux, (Mythol.) à Pallantium, ville d’Arcadie, on voyoit sur une hauteur un temple bâti à ces divinités qu’ils appelloient pures, & par lesquelles on avoit coutume de jurer dans les plus importantes affaires : du reste, ces peuples ignoroient qui étoient ces dieux : ou s’ils le savoient, c’étoit un secret qu’ils ne révéloient point, dit Pausanias. (D. J.)

PURULENT, ENTE, adj. qui est mêlé de pus. Tels sont les crachats des phthisiques, les selles des dysentériques, les urines de ceux qui ont des ulceres aux reins ou à la vessie. Voyez Pus.

Les avis se partagent quelquefois dans les consultations sur le caractere des excrétions, que les uns disent être purulentes, & que les autres assurent n’être que puriformes. La connoissance précise de l’état des choses est néanmoins d’une très-grande conséquence pour juger de la nature du mal, & faire les remedes convenables.

L’épreuve qui sert à caractériser la purulence des crachats dans les maladies de poitrine, consiste à faire cracher les malades dans une jatte d’eau. Les vrais crachats surnagent, & le pus va au fond du vase. Les signes commémoratifs fournissent de grandes inductions ; l’état inflammatoire, les crachemens de sang qui avoient précédé, annoncent qu’il y a eu les symptomes qui doivent précéder la suppuration ou l’érosion, qui est toujours un état consécutif.

Les urines purulentes déposent une matiere blanche & fœtide, qui s’étend dans de l’eau tiede, la rend laiteuse, & qui ne se coagule pas par le mélange avec de l’esprit-de-vin : au contraire des matieres visqueuses & glaireuses, qui sont une expression des glandes mucilagineuses de la vessie, lesquelles nagent dans l’eau en paquets ou flocons.

Il y a des cas où une excrétion vraiment purulente suinte par les pores de la peau sans exulcération ; telle est la gonorrhée virulente, qui a son siege à la racine du gland, sur le prépuce. M. Quesnay, ancien professeur des écoles de Chirurgie, & depuis médecin consultant du roi, a publié en 1749, un traité de la suppuration purulente, ou suppuration louable, telle qu’on la trouve dans les abscès benins, ou qu’elle coule des ulceres qui sont de bon caractere ; voyez Pus. Le même auteur a promis un traité de la suppuration putride, matiere très-importante à connoître, & sur laquelle on n’a que des notions bien vagues & très superficielles. Voyez Putride. (Y)

PURUS, (Géog. mod.) riviere de l’Amérique méridionale, autrefois nommée Cuchivara, entre celles de Coari & de Madere. Elle n’est pas inférieure aux grandes rivieres qui grossissent l’Amazone. M. de la Condamine conjecture que c’est la même qui se nomme Beni dans le haut Pérou, ou plutôt dans les missions des Moxes.

PUS, s. m. (Chirurg.) matiere liquide, épaisse, blanchâtre, qui s’engendre dans les abscès, ou qui sort des plaies & des ulceres. La formation du pus, & son écoulement sont connus sous le nom de suppuration. Elle est louable lorsque le pus est de bonne qualité, d’une couleur uniforme, & sans mauvaise odeur. La suppuration est putride lorsque les sucs qui forment le pus sont viciés par quelque cause que ce soit. Voyez Putride & Purulent.

Il n’y a que les tissus cellulaires qui suppurent. La suppuration est une terminaison d’un engorgement inflammatoire. Voyez Inflammation. C’est l’action violente des arteres qui conjointement avec la chaleur extraordinaire qu’elle excite dans la partie, qui brise les vaisseaux, & mêle le sang, la lymphe & les sucs graisseux qui se produisent sous la forme de pus. A l’égard de celui qui est fourni par les plaies & les ulceres, il n’est pas difficile de voir comment la nature produit cette liqueur, qu’on dit ne ressembler à aucune de celles du corps. Son excrétion me paroît un effet tout simple & tout naturel de la solution de continuité.

Le pus est produit par l’action organique des chairs qui forment le fonds de la plaie ; mais ce n’est qu’un simple écoulement proportionné à la quantité des cellules graisseuses qui sont ouvertes dans la surface de la plaie. Ce n’est pas une sécrétion nouvelle dans la partie, comme on a pu le croire ; mais une excrétion des sucs qui, sans la solution de continuité, seroient déposés dans les cellules de la membrane adipeuse, & y auroient été modifiés différemment. On ne connoît, dira-t-on, dans nos humeurs aucun suc qui soit de la nature du pus ? mais nous ne connoissons pas plus dans la masse générale la plûpart des liqueurs particulieres qui sont filtrées dans différens couloirs. Y reconnoissons-nous la salive & la mucosité du nez ; y distinguons-nous le suc pancréatique & l’humeur spermatique, &c ? On ne connoît ces humeurs qu’après qu’elles ont été formées & séparées dans les couloirs que la nature a destinés pour leur fonction. Le fond d’une plaie ne peut pas former un nouveau genre d’organe secrétoire, c’est-à-dire un organe composé & destiné à un genre particulier de secrétion. Le pus n’est donc que la liqueur qui auroit été filtrée & déposée dans les cellules de la membrane adipeuse, & qui s’écoule à-peu-près sous la même forme qu’elle auroit eue dans l’état naturel. Des sucs huileux mêlés intimement à une humeur séreuse qui leur sert de véhicule, & avec des sucs muqueux & lymphatiques, dont on ne peut savoir la proportion, forment le mélange que nous appellons pus dans les plaies & dans les ulceres. Voyez les indications curatives des plaies qui suppurent & des ulceres au mot Détersif, & au mot Ulcere ; sur la régéné-