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se trouvent placés sur les paliers ou repos d’un escalier, ou sur des rampes de gason, ce qui forme des rampes de jets. (K)

Rampes de gason, (Jardinage.) Les rampes sont de grands tapis de gason en pente douce, tels que ceux qui accompagnent les côtés d’une cascade, ou qui servent à raccorder deux inégalités de terrein, ou les différens niveaux de pente de deux allées paralleles.

Ces rampes doivent être prises de loin ; des glacis de gason ou de petits murs de terrasse les soutiennent ordinairement, & on y met d’espace en espace des arrêts de gason ou de bois pour rejetter les eaux des ravines des deux côtés.

RAMPEMENT, s. m. (Physiq.) mouvement de progression, par lequel les serpens & autres animaux de cette espece, se transportent d’un lieu à un autre.

Quoique les organes que les serpens employent pour ramper, soient fort composés, ayant des os articulés, & des muscles pour cette sorte d’allure, leur mouvement néanmoins n’est différent de celui des vers de terre, qu’en ce que leur corps ne rentre pas en lui-même, mais qu’il se plie pour se raccourcir. Le nombre des replis que ces animaux font, leur sert à s’affermir sur la terre ; ils y rampent avec peine quand elle est fort unie, parce qu’ils ont besoin des inégalités d’un lieu raboteux, afin qu’une partie y étant affermie par ses différens replis, l’autre se puisse lancer en avant, & retirer ensuite la premiere avec plus de force & de promptitude.

Les piés que les chenilles & les vers à soie ont pour marcher, ne rendent leur allure guere différente de celle des vers de terre, parce que la plûpart des chenilles se traînent aussi, & leur corps rentre en lui-même, & se ralonge ensuite ; leurs piés leur servent plus pour arrêter la partie qui pose sur terre, que pour transporter le corps d’un endroit à l’autre par leur mouvement, comme font les piés des autres animaux.

Il y a néanmoins quelques chenilles, qui, comme les serpens, se plient, & font un arc, ramenant leur queue vers leur tête, & ensuite avançant la partie qui est proche de la tête, lorsqu’elles dressent leur corps. Quelques serpens font avec leurs écailles, ce que les chenilles font avec leurs piés, car elles leur servent pour s’affermir sur la terre, lorsqu’ils les hérissent, quand ils marchent vîte, afin qu’ils puissent pousser contre la terre, comme fait un marinier qui appuie son croc sur le sable pour faire avancer son bateau. Les vers de terre ont des petits poils à chacun des nœuds dont ils sont composés, par le moyen desquels ils s’attachent à la terre, & poussent contre, de même que les serpens font avec leurs écailles. (D. J.)

RAMPER, voyez les articles Rampant & Rampement.

Ramper, v. pass. (Architect.) c’est pancher suivant une pente donnée.

RAMPIN, adj. en terme de Manege, se dit d’un cheval bouleté des boulets de derriere, & qui ne marche par conséquent que sur la pince ; c’est ordinairement un défaut que le cheval apporte en naissant. Voyez Boulet, Bouleté.

RAMSEY, (Géogr. mod.) bourg d’Angleterre dans Huntington-shire. Il a droit de marché public, & il a été fameux autrefois par les richesses de son abbaye. (D. J.)

RAMTRUT, s. m. (Hist. mod. superstit.) c’est le nom d’une divinité adorée par les Kanarins, peuple de l’Indostan ; elle a un temple fameux à Onor. On la représente sous des traits qui approchent plus de ceux d’un singe que d’un homme. Dans certains jours solemnels on le porte en procession dans une espece de char, qui a la forme d’une tour pyramidale d’environ quinze piés de haut ; une douzaine de prêtres

montent sur cette voiture pour accompagner l’idole ; ils sont traînés par des hommes, qui tiennent à très grand honneur de servir de bêtes de charge à ce dieu & à ses ministres.

RAMURES, ou Têtes de cerf, s. f. pl. (Vénerie.) les cerfs ne portent leurs premieres têtes, qu’on appelle les dagues, qu’à la deuxieme année ; à la troisieme ils doivent porter quatre, six ou huit cornettes ; à la quatrieme ils en portent huit ou dix, à la cinquieme dix ou douze ; à la sixieme douze, quatorze ou seize ; & à la septieme, leurs têtes sont marquées de tout ce qu’elles porteront jamais, & n’augmentent plus qu’en grosseur. Voyez l’article Cerf.

RANA, ou RANNA, s. m. (Hist. mod.) titre que l’on donne dans l’Indostan aux princes ou souverains du pays, qui descendent des anciens possesseurs de ces contrées avant que les Tartares en eussent fait la conquête ; cependant le mot sous lequel on désigne ces princes le plus ordinairement, est celui de rajah. Voyez cet article.

RANCE & RANCIDITÉ, (Chimie, Diete, Mat. méd.) la rancidité ou l’état rance est l’effet d’une espece d’alteration spontanée ou de fermentation indéfinie jusqu’à présent, & qui est propre aux substances huileuses. Tout le monde connoît cet état dans le lard, dans l’huile d’olive, où elle constitue la même qualité que celle qu’on désigne aussi vulgairement par le mot de fort, dans le blanc de baleine, le beurre de cacao, &c.

Les matieres rances ont une âcreté singuliere & très-sensible au goût, une espece de corrosivité qui doit les faire rejetter absolument des usages diététiques & des usages pharmaceutiques, même extérieurs. (b)

RANCHE, s. f. (Charpent.) les ranches sont des chevilles de bois dont l’échelier d’une grue est garnie. Elles passent au-travers, & servent d’échelons pour monter au haut de la machine, & pour y mettre la sellette, le fauconneau, les poulies & le cable.

RANCHER, s. m. (Charpent.) longue piece de bois traversée de ranches, qu’on pose en arc-boutant pour monter au haut des grues ou des engins. Il y en a qui ne se servent de ce mot que pour les engins, & qui emploient celui de gruau, ou d’échelier, pour les grues. (D. J.)

Ranchers, terme de Charron ; ce sont deux morceaux de bois quarré de la longueur de six piés, & de l’épaisseur de quatre pouces ; ces ranchers se placent sur le haut & sur la queue de la charrette, & sont assujettis dessus les timons avec de fortes chevilles de bois ; de façon que les bouts de ces ranchers excedent la charrette d’environ un demi-pié de chaque côté. Les derniers bouts sont percés d’une mortaise chacun pour y poser les cornes de ranchers. Voyez les fig. Pl. du Charron.

RANCIDITÉ, s. f. espece de corruption desagréable que les graisses & les substances huileuses contractent à la longue, & que la chaleur leur communique. Les médicamens huileux ne conviennent point en topiques sur les parties attaquées d’inflammation, parce que les huiles échauffées perdent leur caractere bienfaisant ; & au lieu de relâcher & d’adoucir, comme on se le propose, elles deviennent âcres & irritantes par rancidité. Willis a parlé de la rancidité dans son traité de la fermentation.

M. Quesnay, dans sa dissertation sur les vices des humeurs, imprimée à la tête du premier tome de l’académie royale de Chirurgie, met aussi la rancidité des humeurs du corps humain au nombre des effets que leur fermentation peut produire. Il se propose dans cet ouvrage important d’établir les principes physiques qui doivent servir de fondement à la doctrine de la suppuration, de la gangrène, des tumeurs, des plaies, des ulceres, & d’autres sujets de Chirur-