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a du ressort ; c’est dans ce sens qu’on dit un ressort d’acier, bander un ressort, &c.

M. Bernoulli a démontré, dans son discours sur les lois de la communication du mouvement, que si un corps mû avec une certaine vîtesse peut fermer ou bander un ressort, il pourra, avec une vîtesse double, fermer ou bander quatre ressorts semblables & égaux chacun en force, au premier neuf avec une vîtesse triple, seize avec une vîtesse quadruple, & ainsi de suite, selon les quarrés des vîtesses. On trouve, dans les mémoires de l’académie de 1728, un écrit de M. Camus, où il entre dans un grand détail sur le mouvement d’un corps accéleré ou retardé par des ressorts. On peut voir aussi plusieurs propositions curieuses sur les ressorts dans la piece de M. Jean Bernoulli le fils sur la lumiere, qui a remporté le prix de l’académie des Sciences de Paris 1736. (O)

Ressort de l’air, est la même chose que sa force élastique. Voyez Air & Élasticité.

Ressort, grand ressort, moule à ressort de grilles, parties du métier à bas. Voyez Bas au métier.

Ressort, (grand) terme d’Arquebusier, c’est un morceau de fer de la longueur de quatre pouces, qui est employé par en-bas de la largeur d’un pouce ; cette partie finit par une petite oreille plus plate, qui est percée d’un trou où se place une vis qui attache le grand ressort au corps de platine. La partie la plus longue est encore reployée en-dessous en demi-cercle, & forme une mâchoire qui se pose dans la noix, & qui, quand elle est tendue, fait agir fortement ce grand ressort sur la noix, & la force de revenir d’où elle est partie en faisant sortir la gachette hors le cran de tente.

Ressort de batterie, c’est un ressort fait à-peu-près comme le ressort de gachette, au lieu qu’il est reployé en-dessous, & est assujetti au corps de platine en-dehors avec une vis à tête ronde, & qui excede un peu. Ce ressort est placé derriere la batterie & un peu au dessous, de façon que le talon de la batterie appuie dessus ; ce ressort sert pour assujettir la batterie, & la faire rester sur le bassinet & pour lui donner de l’élasticité.

Ressort de gachette, c’est un petit morceau de fer assez délié, reployé en-dessus. La partie de dessus, qui est la plus courte, est plate par le bout, & percée d’un trou où se pose une vis qui assujettit ce ressort à demeure. Il est placé en-dedans du corps de platine au-dessus de la gachette, & sert pour la tenir en respect & pour la contraindre à rester engrenée dans les dents de la noix. Voyez les Pl.

Ressort, (Coutel.) c’est la partie d’acier qui est renfermée entre les deux côtés du manche du couteau, & qui fait en-haut la fonction de ressort contre le talon de la lame qu’elle tient ouverte ou fermée à discrétion.

Ressort de cadran, (Horlogerie.) nom que les Horlogers donnent à un ressort qui sert à retenir le mouvement d’une montre dans sa boîte. C’est la premiere chose qui se présente dans la plûpart des montres lorsqu’on les ouvre, il est fixé à la platine des piliers au-dessous de la roue de champ ; tantôt il est bleui, tantôt il est poli ; il retient le mouvement dans la boîte au moyen d’une partie saillante, que l’on appelle la tête, & qui s’avance dessous le filet intérieur de la bâte, sur lequel la platine des piliers vient s’appuyer lorsque le mouvement est dans sa boîte, à-peu-près comme le penne d’une serrure dans la gâche : sa queue est cette petite partie qui déborde un peu le cadran vers les six heures, & que l’on pousse un peu pour ouvrir la montre, parce que par ce moyen on dégâge la tête de dessous le filet de la bâte. Autrefois on faisoit tous les ressorts de cadran de cette façon, mais comme le mouvement étoit sujet dans les secousses à sortir de sa boîte, on en a imaginé

d’une autre construction, que l’on appelle en verou ou à coulisse.

T, dans les Pl. d’Horlogerie, représente la tête de ce ressort vue en-dedans de la gâche, & T, autre fig. le même ressort va du côté du cadran, rc est un ressort qui pousse continuellement le verou cT, auquel il donne son nom de c en T. Il appuie contre la cheville c adapté à la tête T, comme on le voit fig. 46, n°. 2, par ce moyen cette tête est toujours poussée en-dehors de la platine ; & lorsque le mouvement est dans la boîte, elle va s’engager sans le filet de la bâte, comme nous l’avons dit plus haut. Les fig. 46, nos. 1, 2, 3, 4, représentent les différens développemens des parties de ce ressort ; x est ce que l’on appelle la croix, dont l’extrémité 1 déborde le cadran & forme une espece de petit bec, que l’on pousse avec le doigt pour ouvrir la montre.

Ressort, s’emploie plus ordinairement dans les arts pour signifier un morceau de métal fort élastique, qu’on emploie dans un grand nombre de différentes machines, comme montres, pendules, serrures, fusils, &c. pour réagir sur une piece & la faire mouvoir par l’effort qu’il fait pour se détendre ; pour cet effet, une des extrémités du ressort s’appuie ordinairement sur la piece à faire mouvoir, tandis que l’autre est fixément attachée à quelque partie de la machine ; ces ressorts sont quelquefois de laiton très-écroui, mais communément ils sont de fer forgé ou d’acier trempé & un peu revenu ou recuit, pour qu’ils ne cassent pas.

Les horlogers en emploient de plusieurs sortes, auxquels ils donnent ordinairement le nom de la pie ce qu’ils font mouvoir ; ainsi ressort du marteau, de la détente, du guide-chaîne, &c. signifie le ressort qui sait mouvoir le marteau, ou la détente, ou le guide-chaîne, &c.

Pour qu’un ressort soit bien fait, il faut qu’il soit trempé & revenu bleu, de façon qu’il ne soit pas assez dur pour casser, ni assez mou pour perdre facilement son élasticité ; il faut de plus que son épaisseur, sa longueur, & l’espace que lui fait parcourir, en le bandant, la piece qu’il fait mouvoir, ayent un certain rapport entre elles pour qu’il soit liant & que sa bande n’augmente pas dans une trop grande proportion : il faut de plus que son épaisseur aille en diminuant jusqu’au bout, afin que toutes ses parties travaillent également lorsqu’il est tendu.

De tous les ouvrages d’horlogerie, ceux où l’on emploie le plus de ressorts sont les répétitions de toutes especes, & les montres ou pendules à trois ou quatre parties.

Ressort ou grand ressort, se dit de celui qui est contenu dans le barillet ou tambour d’une pendule à ressort ou d’une montre, & qui sert à produire le mouvement de l’horloge ; c’est une lame d’acier trempée, polie, revenue bleue, fort longue, & courbée en ligne spirale ; sa largeur est un peu moindre que la hauteur du barillet, & il a deux fentes ou deux yeux à ses extrémités, pour qu’il puisse s’attacher aux crochets du barillet & de son arbre. On en voit le plan fig. 48. Pl. 10. de l’Horlogerie.

Ce ressort étant hors du barillet s’ouvre & se développe par sa seule élasticité, & occupe une surface beaucoup plus grande que celle du barillet, de sorte qu’il faut une certaine force pour le bander & pour l’y faire entrer, d’où il suit qu’y étant, il est déja dans un état de compression, quoiqu’il ne soit cependant pas encore bandé. L’extrémité C du ressort restant fixe, il est clair que si l’on tourne l’autre bout X, de X vers K, on le bandera ; ainsi lorsque le ressort est dans le barillet & l’arbre aussi, comme il est supposé dans la fig. 49 B, que ses deux yeux sont engagés dans les crochets du barillet & de son arbre, il est clair que celui-ci étant fixe, si l’on fait