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RESSUIER. (Jardinage.) On dit qu’une plante se ressuie, quand ayant été exposée la nuit à trop de rosée ou à un brouillard gros & épais, rempli de corpuscules pleins de soufre, on la soustrait aux premiers rayons du soleil.

RESSUSCITER, v. act. (Gramm.) revenir à la vie. Jesus-Christ a ressuscité le Lazare Lui même est ressuscité. Il y a des résurrections dans toutes les religions du monde ; mais il n’y a que celles du christianisme qui soient vraies ; toutes les autres, sans exception, sont fausses.

Ressusciter se prend aussi au figuré. Pourquoi ressusciter cette vieille querelle de la prééminence des anciens & des modernes, dans laquelle ceux d’entre les défenseurs des modernes qui y avoient le moins d’intérêt, y ont montré le plus de chaleur ? Voyez Résurrection.

RESTAINS, (Soierie.) grosses bobines sur lesquelles on enroule les cordons & la cordeline d’une étoffe.

RESTAUR, s. m. (Jurisprud.) & par corruption Restor, ce mot venant du latin restaurare qui signifie rétablir, restituer, est un ancien terme de pratique qui étoit usité dans la province de Normandie, pour exprimer le recours que quelqu’un a contre son garant ou autre personne qui doit l’indemniser de quelque dommage qu’il a souffert. (A)

Restaur, (Commerce de mer.) c’est le dédommagement que les assureurs peuvent avoir les uns contre les autres, suivant la date de leur police d’assurance ; ou c’est le recours que les mêmes assureurs sont en droit de prétendre sur le maître d’un navire, si les avaries proviennent de son fait, comme faute de bon guindage, de radoub, & de n’avoir pas tenu son navire bien estant. Savary. (D. J.)

RESTAURATIF ou RESTAURANT, terme de Médecine, c’est un remede propre pour donner de la force & de la vigueur. Voyez Médecine. Les restauratifs appartiennent à la classe des balsamiques que l’on appelle autrement analeptiques. Voyez Balsamiques & Analeptiques. Ces sortes de remedes sont d’une nature émolliente & adoucissante, aussi-bien que nutritive ; & sont plus propres à rétablir la constitution, qu’à rectifier ses desordres, voyez Nutrition. Les restauratifs sont les feuilles de capillaire noir & blanc, l’ellébore noir, la roquette, la scabieuse, le pas-d’âne, le thé-boüé, les pois-chiches, le houblon, le chocolat, les noix confites, le baume-de-tolu, le bdellium, le benjoin, le storax, le panicot, l’iris, le satyrion, &c. Voyez ces articles.

RESTAURATION, s. f. (Architect.) C’est la réfection de toutes les parties d’un bâtiment dégradé & dépéri par mal-façon ou par succession de tems, ensorte qu’il est remis en sa premiere forme, & même augmenté considérablement. Daviler. (D. J.)

Restauration, s. f. (Hist. mod. d’Angl.) On appelle en Angleterre la restauration ou le rétablissement, le changement de 1660, par lequel le roi Charles II. fut rappellé au trône de ses peres. Je n’examine point, si l’on pouvoit s’en dispenser ou non ; mais on a remarqué qu’après cette restauration des Stwards, le caractere de la nation souffrit une altération considérable. S’il est permis de dire la vérité, elle changea l’hospitalité en luxe, le plaisir en débauche, les seigneurs des provinces & les gentilshommes de la chambre des communes en courtisans & en petits-maîtres. L’esprit anima la licence du siecle, & la galanterie y répandit le vernis qui fait son apanage. On vit succéder à l’austérité du gouvernement du protecteur, les goûts de la cour de Louis XIV. On n’aima plus que les poë-

sies efféminées, la mollesse de Waller, les satyres du

comte de Rochester, & l’esprit de Cowley. Enfin Charles II. ruina son crédit & ses affaires, en voulant porter dans son gouvernement le génie & les maximes de celui de la France. Voilà le germe qui produisit l’événement de 1688 consacré sous le nom de révolution. Voyez Révolution. (D. J.)

RESTAURER, v. act. (Architect.) C’est rétablir un bâtiment, ou remettre en son premier état une figure mutilée. La plûpart des statues antiques ont été restaurées, comme l’Hercule de Farnese, le Faune de Borghese à Rome, les Lutteurs de la galerie du grand duc de Florence, la Vénus d’Arles qui est dans la galerie du roi à Versailles, &c. Ces restaurations ont été faites par les plus habiles sculpteurs. (D. J.)

RESTE, s. m. (en Mathémat.) C’est la différence que l’on trouve entre deux grandeurs, après avoir ôté la plus petite de la plus grande. Voyez Soustraction.

Si l’on veut faire la preuve d’une soustraction, c’est-à-dire, vérifier cette opération, on n’a qu’à ajouter la plus petite des deux grandeurs proposées au reste que l’on vient de trouver, & si cette somme est égale à la plus grande des deux quantités, l’opération est juste ; autrement il y a erreur, il faut recommencer. (E)

Reste, (Comm.) signifie tout ce qui demeure de quelque chose, ou qui en fait le surplus. Le reste d’une somme d’argent, le reste d’une étoffe, d’une toile, &c.

Reste, en terme de commerce de mer. On appelle le lieu du reste. celui de la derniere décharge des marchandises, lorsque le voyage est fini.

Restes, se dit en termes de comptes, de ce qui demeure dû par le comptable. Il n’est guere en usage que dans les comptes de finances ; dans ceux des marchands on dit debet & reliquat. Voyez Débet, Réliquat, Compte. Dictionn. de Comm.

Au Reste, du Reste. (Synonymes.) Ces deux adverbes ne s’emploient pas toujours indifféremment. On dit au reste, quand après avoir exposé un fait, ou traité une matiere, on ajoute quelque chose dans le même genre qui a du rapport avec ce qu’on a déja dit : par exemple, après avoir parlé d’Yperide qui avoit une facilité merveilleuse à manier l’ironie, & avoir remarqué qu’il est tout plein de jeux & de pointes d’esprit qui frappent toujours où il vise ; Longin ajoute : au reste, il assaisonne toutes ces choses d’un tour & d’une grace inimitable.

On emploie le mot du reste, quand ce qui suit n’est pas dans le même genre que ce qui précede, & qu’il n’y a pas une relation essentielle : par exemple, cet homme est bisarre, emporté ; du reste brave & intrépide. (D. J.)

RESTER, v. n. (Gramm.) être de surplus ou de reste. Voyez Reste.

Rester, demeurer en un lieu. Restez-vous ici bien longtems ?

Rester, (Marine.) on dit qu’une terre ou un vaisseau reste à un air de vent, lorsqu’il se trouve dans la ligne de cet air de vent, par rapport à la chose dont on parle.

Rester sur une syllabe, en terme de Musique ; c’est y faire une tenue, ou différens roulemens & inflexions de voix. (S)

RÉSTIPULER, v. n. (Gramm.) stipuler de nouveau. Voyez les articles Stipulation & Stipuler.

RESTITUTION, s. f. (Physiq.) s’entend du rétablissement d’un corps élastique, qui, après avoir été dans un état forcé pendant quelque tems, se remet ensuite dans son état naturel ; plusieurs physiciens appellent l’action par laquelle il se rétablit, mouvement de restitution. Voyez Élasticité. (O)

Restitution d’une médaille, (Belles-lettres.) se