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comme les latitudes AL & AN des lieux I & G. 2°. Si les arcs AB, IK, HF, sont égaux en grandeur, & par conséquent d’un nombre inégal de degrés, la somme de ces arcs appellée côté mécodynamique, ou milles de longitude, n’est point égale à la différence en longitude des lieux A & G. Voyez Mécodynamique.

3°. La longueur de la courbe AG est à la différence de latitude GD, comme le sinus total est au cosinus de l’angle du rhumb.

Donc 1°. le rhumb que l’on suit étant donné, avec la différence en latitude réduite en milles, on aura par une simple regle de trois, la longueur correspondante de la loxodromique, c’est-à-dire, la distance du lieu A au lieu G, sous le même rhumb.

2°. Le rhumb de vent étant donné avec le chemin parcouru par le vaisseau, c’est-à-dire, la longueur de la loxodromique, on aura par une regle de trois, la différence en latitude, exprimée en milles, qu’on réduira en degrés d’un grand cercle. 3°. La différence en latitude & la longueur de la courbe ou le chemin du vaisseau étant donné en milles, on aura par une simple regle de trois, l’angle que la courbe fait avec le méridien, & par conséquent le rhumb de vent sous lequel on court. 4°. Puisque le cosinus d’un angle est au sinus total, comme le sinus total à la secante du même angle, il s’ensuit que la différence en latitude GD est à la longueur correspondante de la loxodromique, comme le sinus total est à la secante de l’angle de rhumb.

3°. La longueur de la loxodromique, ou le chemin parcouru par le vaisseau, en suivant le même rhumb AG, est au côté mécodynamique AB+IK+ HF, comme le sinus total est au sinus de l’angle loxodromique GAP.

Donc 1°. le rhumb ou angle du rhumb étant donné, avec le chemin du vaisseau sur la même loxodromie AG, on aura par une regle de trois, le côté mécodynamique qu’on réduira en milles, c’est-à-dire, à la même mesure que le chemin du vaisseau. 2°. De même le côté mécodynamique AB+IK+HF étant donné, avec le chemin parcouru par le vaisseau, on trouvera par une regle de trois, l’angle du rhumb.

4°. Le changement en latitude est au côté mécodynamique, AB+IK+HF, comme le sinus total est à la tangente de l’angle loxodromique PAG ou AIB.

Donc la loxodromique PAG & le changement en latitude étant donné, on trouvera par une regle de trois, le côté mécodynamique.

5°. Le côté mécodynamique AB+IK+HF est moyen proportionnel entre la somme de la ligne courbe AG, & du changement en latitude GD, & la différence de ces deux lignes.

Donc si le changement en latitude GD, & la loxodromie AG sont donnés en milles, le côté mécodynamique pourra aussi être déterminé en milles.

6°. Le côté mécodynamique & la différence en latitude étant donnés, on propose de trouver la longitude AD.

Multipliez la différence en latitude GD par 6, ce qui réduira le produit en parties de 10 minutes chacune : divisez par ce produit le côté mécodynamique, le quotient donnera les milles de longitude répondant à la différence de latitude de dix en dix minutes : réduisez les milles de longitude répondans à chaque parallele, en différences en longitudes par le moyen de la table loxodromique ; la somme de ces milles de longitude ainsi réduits sera la longitude cherchée. Voyez Longitude. Chambers. (O)

RHUME, ou Catarre sur la poitrine, subst. m. (Médecine.) c’est une altération contre nature causée par une légere phlogose ou inflammation sur la trachée artere, le larinx ou les poumons ; ou une irritation produite par une sérosité qui tombe sur ces

parties, qui blesse les fonctions qui en dépendent.

Généralement parlant, les catarres de poitrine ou rhumes, sont précédés de pesanteur de tête, engourdissement des sens, d’une grande lassitude ; il survient ensuite un sentiment de froid sur toute la surface du corps, & un léger frisson au dos. Souvent une grande difficulté de respirer, des douleurs vagues autour des épaules, & enfin un petit mouvement de fievre. Mais si le catarre est causé par une inflammation, les symptômes sont plus violens ; on ressent de l’ardeur, de la douleur, & tout le corps est comme en phlogose. Dans le catarre froid les humeurs sont plus visqueuses & plus grossieres, & le malade est saisi de froid.

Enfin on peut regarder le rhume en général comme une légere péripneumonie qui est prête à commencer.

Les causes éloignées du rhume sont les mêmes que celles du catarre. Voyez Catarre.

Le traitement doit être différent selon les causes & les symptômes.

1°. Les diurétiques & les sudorifiques avec les atténuans de tout genre, conviennent pour diviser les humeurs visqueuses, & faire couler celles qui sont trop lentes & en congestion.

2°. Les mucilagineux, les incrassans conviennent dans les rhumes produits par l’acrimonie & la chaleur de la sérosité.

3°. Les relâchans sont indiqués dans la tension, les humectans dans la sécheresse, les adoucissans dans la rigidité & l’aspérité de la gorge & la douleur. Les narcotiques & les anodins sont excellens dans tous les cas de douleurs & de spasmes qui accompagnent le rhume ; mais ces derniers demandent la saignée.

Si les premieres voies ou les secondes sont remplies de saburre, si le ventre n’est pas libre, les lavemens émolliens, les purgatifs, les émétiques doux sont indiqués.

Mais comme rien n’entretient davantage le rhume & les catarres, que l’abord de nouvelles humeurs sur la partie, la saignée qui les diminue, & la diete, sont aussi deux grands remedes dans ces cas. D’ailleurs, le rhume demande particulierement la saignée, parce que l’état naturel du poumon, qui reçoit autant de sang que le reste du corps, étant d’être dans une tension continuelle, il se trouve surchargé dans le rhume. Nous sommes d’avis que la saignée doit être souvent réitérée, mais à petite dose dans le rhume qui est accompagné de chaleur & de douleur ; au lieu que dans les rhumes séreux, nous pensons que la saignée peut aussi y être utile.

On doit donc éviter de se mettre en les mains de ces mauvais praticiens, de ces timides médecins, qui pour épargner le sang de leur malade, ou dans la crainte d’affoiblir la poitrine, comme ils disent, se gardent bien de saigner dans les rhumes, & laissent durer des années entieres des rhumes qu’une légere saignée suivie d’un purgatif & de quelques atténuans, eût guéri tout à coup.

Il ne faut pas moins redouter la pratique douce & la médecine emmiellée de ces médecins huileux, qui ne connoissent que les huiles d’amandes douces & de lin, les sirops de guimauve & de diacode dans tous les rhumes, qui n’ordonnent que des calmans, & qui n’ont jamais su employer les remedes atténuans dans les rhumes qui naissent cependant pour la plûpart de la viscosité de l’humeur bronchique. Ces assassins ne sont pas moins coupables que ceux qui emploient des remedes violens à tout propos ; les huileux & les remedes adoucissans & incrassans étant de vrais poisons dans le rhume, qui a pour cause le relâchement des bronches, l’épaississement du sang, l’obstruction des tuyaux bronchiques.

Ainsi la pratique doit varier autant dans le rhume,