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Rôle, (Jurisprud.) du latin rotulum ; est un état de quelque chose ; ces états ou mémoires ont été appellés rôles, parce qu’on les écrivoit anciennement sur des grandes peaux ou parchemins que l’on rouloit ensuite.

En parlement l’on appelle grand rôle, celui où l’on inscrit les causes qui se plaident aux grandes audiences ; petit rôle celui où l’on met les causes des petites audiences. Rôles des provinces sont ceux où l’on met les appels des bailliages de chaque province qui se plaident le lundi & mardi ; rôle des jeudi, celui où l’on met les causes des jeudis. Rôle d’après la S. Martin ; rôles de la chandeleur, de pâques, &c. sont les rôles des causes qui se plaident dans ce tems ; rôle de relevée, est celui des causes qui se plaident le mardi après midi ; rôle de la tournelle, est celui des causes de la grande audience de la tournelle. Voyez l’article Parlement.

Rôle des tailles, est l’état de répartition de la taille sur les contribuables de chaque paroisse. Voyez Tailles. (A)

Role, le grand (Sucrerie.) autrement nommé le grand tambour ; c’est celui des trois tambours qui est au milieu du moulin à sucre, & qui est traversé de l’arbre du moulin. Savary. (D. J.)

Rôle de tabac, (Manufacture de tabac.) Voyez Rouleau de tabac.

ROLLE, (Géogr. mod.) bourg de Suisse dans le pays Romand, à trois lieues de Morges, au bord du lac de Geneve, dans l’endroit où ce lac s’avance dans les terres, & fait un enfoncement considérable, ensorte que c’est le lieu de sa plus grande largeur. Je parle de ce bourg, parce qu’il est au-dessus de la plûpart des petites villes de France, qu’il est très-beau par sa position, & décoré de plusieurs jolies maisons. Sa situation est au pié d’un côteau riant, qui fait un très-bon vignoble. La baronie du lieu est une des belles terres seigneuriales du canton. (D. J.)

ROLLIER, Roller, Geay de Strasbourg, garrulus argentoratensib. Aldrovandi, Wil. oiseau qui est à-peu-près de la grosseur du geay ; il a un pié & six lignes de longueur depuis la pointe du bec jusqu’à l’extrémité de la queue, & seulement neuf pouces & demi jusqu’au bout des doigts. La longueur du bec est d’un pouce cinq lignes depuis la pointe jusqu’aux coins de la bouche, & la queue a quatre pouces sept lignes ; l’envergure est de deux piés ; les aîles étant pliêes s’étendent jusqu’aux deux tiers de la longueur de la queue : la tête & la face inférieure du cou sont d’un bleu couleur d’aigue marine qui change à différens aspects en un verd obscur ; les plumes du dos & celles des épaules ont une couleur fauve clair ; celles du croupion & du dessous de la queue, sont d’un verd mêlé de bleu violet. Toute la face inférieure du cou est d’un bleu pareil à celui de la face supérieure, & elle a de petites lignes plus claires & plus brillantes qui s’étendent le long du tuyau de chaque plume. La poitrine, le ventre, les côtés du corps, les jambes, les plumes de la face inférieure des aîles, & celles du dessous de la queue, sont d’un bleu couleur d’aigue marine claire. Il y a vingt-trois grandes plumes dans chaque aîle ; la seconde est la plus longue de toutes : les trois premieres ont le côté extérieur de la face inférieure noir, & le côté intérieur est d’un bleu violet ; en-dessus elles sont noires & ont une teinte de verd très-obscur ; la quatrieme & celles qui suivent jusqu’à la dix-neuvieme inclusivement, sont à leur origine d’un bleu couleur d’aigue marine clair ; le reste de chaque plume est noir en-dessus, & d’un bleu violet en-dessous, du côté intérieur seulement, car le côté extérieur est noir ; la vingtieme des grandes plumes des aîles a une couleur grise brune mélée de fauve clair & d’un peu de verd ; enfin les trois dernieres sont d’un fauve clair

du côté extérieur, & d’un gris brun mélé d’un peu de verd du côté intérieur. La queue est composée de douze plumes ; les deux du milieu ont en-dessus une couleur grise brune mélée d’une légere teinte de verd, & elles sont en-dessous d’un verd d’aigue marine ; les quatre qui suivent de chaque côté ont en-dessous la même couleur que les précédentes ; la face supérieure & l’extrémité tant en-dessus qu’en-dessous, sont d’un bleu couleur d’aigue marine clair ; la plus grande partie des barbes intérieures est d’un gris brun en-dessus, & d’un bleu violet en-dessous ; la plume extérieure a l’extrémité noire en-dessus, & d’un bleu violet en-dessous. Le bec est noirâtre, excepté à la base, où il y a une couleur jaunâtre ; les narines sont longues & étroites, & dirigées obliquement. Les piés ont une couleur jaunâtre. Le rollier est un oiseau de passage ; il vient de tems en tems aux environs de Strasbourg ; il passe à Malte & quelquefois en France ; il se nourrit d’insectes, & principalement de scarabés. Ornithol. de M. Brisson, tom. II. Voyez Oiseau.

Rollier d’Angola, galgulus angolensis, oiseau qui est à-peu-près de la grosseur du geay ; il a un pié trois pouces & demi de longueur de puis la pointe du bec jusqu’à l’extrémité de la queue, & seulement neuf pouces trois lignes jusqu’au bout des ongles ; la longueur du bec est d’un pouce sept lignes depuis la pointe jusqu’aux coins de la bouche ; la plume extérieure de chaque côté de la queue a huit pouces trois lignes de longueur, & les autres n’ont que quatre pouces ; l’envergure est de dix pouces ; les aîles étant pliées, s’étendent à un peu plus de trois pouces au-delà de l’origine de la queue ; le dessus de la tête & la face supérieure du cou sont verts ; la partie antérieure du dos & les grandes plumes des épaules, ont une couleur fauve mélée de verd, qui paroît d’un verd d’olive à différens aspects. La partie postérieure du dos, le croupion & les petites plumes des aîles, sont d’un très-beau bleu ; la gorge, la face inférieure du cou, & la poitrine, ont une couleur violette ; chaque plume de la gorge & de la face inférieure du cou, a une ligne blanche qui s’étend selon la longueur du tuyau ; le ventre, les côtés du corps, les jambes, les plumes du dessous de la queue, & celles de la face inférieure des aîles, sont d’un bleu couleur d’aigue marine ; les grandes plumes des aîles ont la même couleur depuis leur origine jusque vers la moitié de leur longueur ; le reste est en-dessus d’un bleu très-foncé du côté extérieur du tuyau, & noir du côté intérieur ; en-dessous, au contraire, les barbes extérieures sont noires & les intérieures bleues. Le tuyau de toutes ces plumes est noir dans toute sa longueur. Il y a dans la queue douze plumes, qui ont toutes le tuyau noir ; les deux du milieu sont d’un verd obscur ; les autres ont une couleur bleue d’aigue marine, excepté à la pointe, qui est d’un bleu foncé. La plume extérieure de chaque côté, a la partie qui excede la longueur des autres, de couleur noire. Le bec & les ongles sont noirâtres, & les piés ont une couleur grise. On trouve cet oiseau dans le royaume d’Angola. Ornit. de M. Brisson, tom. II. Voyez Oiseau.

Rollier des Antilles, pica caudata. Wil. Oiseau qui est à-peu-près de la grosseur de notre pie : il a la tête bleue ; le cou est de la même couleur, & entouré par une sorte de collier formé de plumes blanches. Il y a sur le sommet de la tête une tache blanche longue de trois pouces, large d’un pouce, & traversée par de petites lignes noires ; cette tache s’étend depuis la racine du bec jusque sur le dos, en passant entre les yeux. Le dos & les grandes plumes des épaules sont jaunes ; la poitrine, le ventre, les côtés du corps, les jambes & les plumes du dessous de la queue ont une couleur blanche. Celle des plu-