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bâties que depuis le tems d’Alexandre, puisque l’aquéduc qui transporte les eaux de ces citernes à Tyr (qui en est environ à 2 milles), traverse la langue de terre par laquelle Alexandre joignit cette ville au continent, lorsqu’il en fit le siége. Il n’y a aujourd’hui presqu’aucune de ces citernes qui soit entiere. (D. J.)

ROSENBERG, (Géogr. mod.) il y a trois petites villes d’Allemagne de ce nom ; l’une est dans l’évêché de Magdebourg, sur la Sala, près de son confluent avec l’Elbe. La seconde est dans la Bohème, sur les confins de l’Autriche. La troisieme est en Silésie, dans la principauté d’Oppelen, sur les frontieres de Pologne. (D. J.)

ROSENFELD, (Géog. mod.) ville d’Allemagne, dans la Suabe, au duché de Wurtemberg, sur la riviere de Tayah, entre Sulz & Balingen. Elle fut entourée de murailles en 1274 ; ses habitans sont luthériens. Long. 26. 22. lat. 48. 12. (D. J.)

ROSENTHAL, (Géog. mod.) il y a deux petites villes d’Allemagne de ce nom ; l’une dans l’évêché de Hildeshein ; & l’autre en Bohème, dans le cercle de Frachin. (D. J.)

ROSER, v. act. (Teinture.) c’est donner un œil cramoisi au rouge, & le rendre plus brun ; c’est le contraire d’aviver.

ROSEREAUX, s. m. pl. (Fourrure.) fourrures qu’on tire de Moscovie par la voie d’Arcangel, ces peaux sont bonnes pour fourrer des bonnets.

ROSÈS, (Géog. mod.) ville d’Espagne, dans la Catalogne, au Lampurdam, sur la Méditerranée, au fond d’un golfe de même nom, à 8 lieues au nord-est de Gironne. Elle est munie d’une bonne citadelle, qui est sur le bord de la mer près du port. Les vaisseaux mouillent au milieu de la baie par quinze ou dix-huit brasses d’eau, fond d’herbe vaseux.

Selon Silva, Poblæ de Espana, p. 250. la ville de Rosès doit sa fondation aux Rhodiens, qui sortis de leur île, passerent en Espagne, 910 ans avant la naissance de Jesus-Christ, & y bâtirent cette ville, à laquelle ils donnerent le nom de Rhodé, en mémoire de leur patrie. Selon la vérité de l’histoire, Rosès n’étoit qu’une abbaye, lorsque Charles-Quint y fit bâtir une ville & une forteresse, à trente-cinq toises de la mer, en rase campagne. Cette ville a la mer Méditerranée à son midi, la plaine de Lampurdan à son couchant, les Pyrénées à son levant & à son septentrion. La forteresse qui la défend, est à cinq bastions, revêtus de pierre de taille.

Cette ville se glorifie d’avoir été la seule de Catalogne qui ait toujours été fidele au roi Philippe V. Elle a été prise & reprise plusieurs fois dans le dernier siecle ; enfin elle est restée à l’Espagne par le traité de Riswick, l’an 1697. Long. 20. 47. lat. 42. 11. (D. J.)

ROSETTE, s. f. (Gram.) nom qu’on a donné à plusieurs choses différentes, parce qu’étant rondes & relevées en bosse, elles avoient quelque conformité avec la rose. Voyez les articles suivans.

Rosette, terme de Bahutier, sorte de petits clous blancs, dont les Bahutiers se servent pour les embellissemens des coffres & bahuts. (D. J.)

Rosette, (Ciselure.) petits poinçons ou ciselets d’acier, à un bout desquels sont gravés en creux des roses ou autres fleurs, pour les frapper & en imprimer le relief sur les métaux où l’on fait des ciselures. Trévoux. (D. J.)

Rosette, (Cordon. Bottier.) est une plaque de cuivre quarrée ou ovale, qui sert à attacher l’éperon, & qui est placée sur le cou-de-pié du soulier de la botte.

Rosette ou Cuivre de rosette, (Métallurg.) c’est ainsi qu’on nomme le cuivre, lorsqu’après avoir passé par les différentes opérations de la fonderie dont la derniere est le raffinage, il se trouve parfai-

tement dégagé du fer, du soufre, de l’arsenic & des

autres substances qui le rendoient impur. Avant d’être séparé de ces substances, on l’appelle cuivre noir ; mais lorsqu’il est parfaitement pur, il a la couleur rouge qui lui est propre, & pour lors on le nomme cuivre de rosette. Ce cuivre a pour lors la ductilité convenable. Pour s’assurer si ce métal est dans cet état, un ouvrier plonge une verge de fer dans le cuivre parfaitement fondu au fourneau de raffinage ; par ce moyen il s’attache une portion de cuivre à la verge, & après l’avoir retiré & laissé refroidir, il juge par la couleur & la flexibilité, si ce cuivre a été suffisamment purifié. Voyez l’article Raffinage.

Rosette, (Coutellerie.) petites roses ou fleurons d’argent ou de cuivre, dont les Couteliers se servent pour monter leurs rasoirs, lancettes, & autres tels instrumens de Chirurgie & de Barberie. Ils font les rosettes de cuivre, & prennent chez les Orfevres celles d’argent. (D. J.)

Rosette, (terme de Couturiere.) les Couturieres appellent rosette de petites coutures qu’elles font dans du linge qui est un peu troué, & qu’elles forment en maniere de petites roses. (D. J.)

Rosette dans les montres, (Horlogerie.) est un petit cadran numéroté, voyez les Planches de l’Horlogerie, au moyen duquel on fait avancer ou retarder par degrés le mouvement de la montre.

Pour bien comprendre comment cela se fait, il est bon de savoir sur quel principe cette opération est fondée, & comment elle s’exécute. Les vibrations du balancier étant réglées par celles du ressort spiral (voyez Ressort spiral), il est clair que si ce ressort devient plus fort, ou plus foible, ces vibrations seront accélérées ou retardées, effet qui sera encore le même, si le ressort devient plus court ou plus long. Ainsi, par exemple, pour faire avancer une montre, il ne faut que raccourcir son ressort spiral, & pour la faire retarder, que l’alonger. Mais, comme en l’alongeant ou le raccourcissant, on changeroit la position du balancier, ce qui mettroit la montre mal d’échappement, voyez Echappement, ce moyen ne peut pas être mis en usage ; c’est pourquoi on a recours à un autre expédient qui produit précisément le même effet ; voici ce que c’est. Supposant que rr, voyez les fig. soit le ressort spiral du balancier BB, & que ce ressort soit fixement attaché au piton P & en v à l’arbre du balancier, on ne peut, comme nous l’avons dit, alonger ou raccourcir ce ressort. Mais si l’on suppose qu’il passe dans une espece de fourche q, vue ici en plan, dont les fourchons soient si près l’un de l’autre, qu’il ne s’en faille que d’une quantité imperceptible que le ressort les touche ; il est évident que ses vibrations ne se feront plus du point ou piton P, mais de la fourche q ; le ressort, en ouvrant ou en se fermant par le mouvement du balancier, se mouvant autour de ce point q. Regardant donc ce point comme un nouveau point fixe, les vibrations du balancier seront accélérées, puisque le ressort spiral sera accourci de toute la quantité qp. Si l’on supposoit donc ce point q mobile, & que tantôt il s’éloigne, ou il s’approche du point P, on aura par ce mouvement un moyen simple de faire avancer ou retarder la montre, puisqu’il ne sera question que de faire éloigner ou approcher du point P la fourche q ; or c’est précisément ce que l’on fait, lorsque l’on tourne l’aiguille de la rosette à droite ou à gauche, comme on va le voir par l’explication des pieces qui servent à produire cet effet. Elles sont représentées en grand dans cette même figure, qui contient toutes les pieces que l’on voit sur la platine de dessus, lorsque l’on ouvre une montre, à cela près du coq qui est ôté ; pour que l’on voie plus distinctement le balancier, le ressort spiral, &c. RK est la rosette coupée en M, pour que l’on voie