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de roue lorsque la corde est assez remontée.

Rouleau, en terme d’Eperonnier, signifie proprement l’extrémité inférieure de la sous-barbe d’un mords, qui se replie plusieurs fois sur elle-même, & forme une espece de bouton ou rouleau d’où elle tire son nom. Voyez les fig. Pl. de l’Eperonnier.

Rouleau, outil de Fondeur en sable, est un bâton cylindrique de bois dont les Fondeurs en sable se servent pour corroyer le sable dont ils forment les moules dans la caisse qui les contient. Voyez les fig. Pl. du Fondeur en sable, & l’article Fondeur en sable.

Rouleau, s. m. (Comm. de fil.) ruban de fil de différentes largeurs, qui a pris ce nom de la forme dont il est ordinairement roulé. Il s’en fait d’excellent en Auvergne, d’où les marchands de Paris tirent une partie de celui qu’ils débitent dans leurs boutiques. Savary.

Rouleau, s. m. (Horloger.) c’est un corps cylindrique dont on se sert dans la méchanique des grosses horloges. Les rouleaux sont de bois, au-tour desquels s’enveloppe la corde qui éleve les poids. Rouleau se dit aussi de deux cercles placés excentriquement de l’un à l’autre, pour que les deux circonférences forment un angle obtus sur lequel pose le bout d’un arbre pour diminuer les frottemens. (D. J.)

Rouleaux, s. m. (Jardin.) on donne le nom de rouleaux aux enroulemens de parterre. (D. J.)

Rouleau, (Imprimerie.) piece d’une presse d’imprimerie, est un morceau de bois rond, de la largeur de 5 à 6 pouces, sur 10 à 11 pouces de diametre, avec un rebord de deux ou trois lignes, qui regnent autour de ses deux extrémités : il est situé sous la table entre les deux bandes, & percé dans sa longueur pour recevoir la broche : il est aussi percé de deux trous faits de biais, pour arrêter par une des extrémités la corde appellée corde de rouleau. Voyez Corde de rouleau. Voyez les Planches de l’Imprimerie.

Rouleau s’entend encore dans l’imprimerie d’un morceau de bois très-rond d’un pié & demi environ de longueur, & de quatre à cinq pouces de diametre, que l’on a soin de revétir d’un blanchet ; & dont on se sert dans quelques imprimeries pour faire des épreuves : on tient même que quelques ouvrages prohibés ont été entierement imprimés au rouleau.

Rouleaux, (Mercerie.) ce sont de certaines enseignes ou représentations de carton que les Merciers & quelques autres marchands mettent en étalage sur le devant de leurs boutiques, pour faire montre des marchandises qu’ils vendent, en les couvrant de divers échantillons. Savary. (D. J.)

Rouleaux, en terme de Metteur en œuvre, ce sont des especes de consoles en or ou en argent, qui se mettent ordinairement dans les corps des bagues proche la tête, & qui entrent dans la composition de plusieurs ouvrages de cette profession. Voyez Pl. & fig.

Rouleaux, (Monnoyage.) ce sont deux instrumens de fer, de figure cylindrique, qui servent à tirer les larmes d’or, d’argent ou de cuivre, dont on fait les flaons des pieces que l’on fabrique. (D. J.)

Rouleaux, en terme d’Orfévre en grosserie, sont des especes d’S, qui ornent le commencement de la crosse proprement dite, immédiatement au-dessus du fleuron. Voyez les Pl.

Rouleau, (Peinture.) on appelle ainsi certains écriteaux que les anciens peintres mettoient dans leurs tableaux, & qu’ils faisoient sortir grossierement de la bouche de leurs personnages ; c’est ce que fit Simon Memmi, qui, représentant le diable chassé par S. Reinier, lui mit cet écriteau dans la bouche, ohi me ! non posso più.

Ces rouleaux, d’une invention barbare, se sont anéantis avec le goût gothique ; mais les peintres d’histoire devoient imaginer quelqu’autre idée moins grossiere, pour indiquer le sujet de leurs compositions, qu’un grand nombre des spectateurs cherchent quelquefois inutilement, surtout quand c’est un trait d’histoire peu connu : des inscriptions mises au bas du tableau, seroient alors d’un grand usage. J’en ai parlé ailleurs ; j’ajoute ici que Raphaël & Annibal Carrache n’ont point hésité d’insérer dans leurs ouvrages trois ou quatre mots, quand ils les ont jugés nécessaires pour l’intelligence du tableau. Par la même raison, on ne grave guere aujourd’hui d’estampes, sans mettre au bas des vers, des passages, des paroles, qui en expliquent le sujet. (D. J.)

Rouleau, en terme de Potier fournaliste, c’est de la terre maniée en rond, de longueur ; ce qui la rend différente des ballons qui sont maniés en motte. Voyez Ballons.

Rouleaux, (Sucrerie.) on nomme quelquefois rouleaux dans les moulins à sucre les tambours de fer qui servent à briser les cannes, & à en exprimer le suc. Les tambours & les rouleaux sont cependant bien différens, ces derniers n’étant que des cylindres de bois, dont les tambours sont remplis, & les autres des cylindres de métal, dont ceux de bois sont couverts. On affermit les rouleaux dans les tambours avec des serres ou coins de fer & de bois, & pour leur donner encore plus de fermeté, on remplit les vuides qui restent avec du brai bouillant ; c’est dans les rouleaux que les dents des tambours sont emmortoisées. Savary. (D. J.)

Rouleau de tabac, (Manufacture de tabac.) c’est du tabac en feuille cordé au moulin, & roulé en plusieurs rangs autour d’un bâton. La plûpart du tabac de l’Amérique s’y débite en rouleaux de divers poids ; & ce n’est guere que lorsqu’il est arrivé en France, en Angleterre, en Espagne, en Hollande, &c. qu’il se prépare en poudre. C’est du tabac en rouleau dont on se sert, soit pour raper, soit pour mâcher. Les regrattiers qui en font le commerce, & qui le prennent au bureau de la ferme, le coupent en morceaux de plusieurs onces, le ficellent, & l’ornent ordinairement de quelque clinquant de papier marbré. Dict. de Comm. (D. J.)

Rouleau, (Tapissier.) Voyez Ensuple.

Rouleau, (Tisserand.) piece de bois de figure cylindrique, dont plusieurs artisans se servent pour la fabrique des ouvrages de leur métier.

C’est sur des rouleaux que se dressent les chaînes des toiles & des étoffes. Chaque métier a deux rouleaux ; celui des gaziers en a trois ; on les nomme ensubles, & quelquefois ensubleaux. Voyez ces deux articles.

Les maîtres Tissutiers-rubaniers ont à leur métier un cylindre, qu’ils nomment rouleau de la poitriniere ; il est posté sur le devant de leur métier, & c’est sur ce rouleau que glisse l’ouvrage à mesure qu’il s’avance, avant qu’on le roule sur l’ensuble de devant. Voyez Rubanier.

Les plombiers ont aussi des rouleaux dont ils se servent pour former les tuyaux de plomb. Ils les nomment ordinairement rondins ou tondins. Voyez l’un & l’autre.

ROULÉE, coquille, (Conchyl.) c’est celle que le flot, le roulis de la mer a jettée toute usée sur le rivage. (D. J.)

ROULEMENT, s. m. en terme de Méchanique, signifie une sorte de mouvement circulaire, par lequel un mobile tourne autour de son propre axe ou centre, & en même tems applique continuellement de nouvelles parties de la surface au corps sur lequel il se meut. Voyez Mouvement, Révolution, Axe &c.