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Il chante presque continuellement. Ornit. de M, Brisson, tom. II. Voyez Oiseau.

ROUSSETTE, (Hist. nat. Lithol.) poisson de mer cartilagineux, dont Rai a décrit trois especes différentes. Il nomme la premier catulus major vulgaris. Cette espece de roussette differe des chiens de mer par le dos qu’elle a plus large, & par la partie antérieure de la tête qui est plus courte, moins pointue, & peu avancée au-delà de l’ouverture de la bouche. La peau a une couleur rousse ; elle est marquée d’un grand nombre de petits points noirs, & elle est beaucoup plus rude au toucher que celle des chiens de mer. Voyez chien de mer.

La deuxieme espece de roussette, nommée catulus minor vulgaris, differe de la précédente en ce qu’elle est beaucoup plus petite, qu’elle a le corps plus mince & plus alongé, & que sa couleur est plus pâle & mêlée d’un peu de rouge. La peau a une très-grande quantité de petites taches, qui sont en partie brunes & en partie blanchâtres, & éparses sans aucun ordre.

La troisieme espece, appellée catulus maximus, differe de la premiere, en ce qu’elle a une couleur cendrée & grise ; les taches de la peau sont plus grandes, mais en plus petit nombre ; la partie antérieure de la tête est plus alongée & plus épaisse ; les narines se trouvent beaucoup plus éloignées de la bouche ; les nageoires de l’anus, au lieu d’être réunies ensemble, sont séparées l’une de l’autre ; enfin la nageoire qui est située au-dessous de l’anus, est beaucoup plus près de cette ouverture. Rai, Synop. meth. piscium. Voyez Poisson.

ROUSSEUR, s. f. ou tache de rousseur, lentigo, est une maladie ou difformité de la peau. Cette rousseur se dissipe avec le lait virginal, avec l’huile d’amandes douces mêlée avec le cerat ordinaire.

Le docteur Quincy employe aussi ce terme pour signifier une sorte d’éruption qui vient à la peau, sur-tout aux femmes grosses.

ROUSSI, adj. (Gram.) odeur de quelque substance animale, comme la laine ou le cuir, lorsqu’elle est attaquée par le feu.

Roussi, cuir de Roussi, vache de Roussi, est une sorte de cuir ou peau de vache préparée d’une certaine maniere, qu’on a imaginée d’abord en Russie, & dont la fabrique a passé depuis en plusieurs endroits d’Europe. On dit Roussi par corruption au lieu de Russie. Voyez Vache de Russie.

ROUSSILLON, le, (Géog. mod.) en latin Ruscinonensis comitatus, province de France avec le titre de comté, dans les Pyrénées ; elle est bornée au nord par le bas Languedoc, au midi par la Catalogne, à l’orient par la Méditerranée, & à l’occident par la Cerdagne. Elle a 18 lieues espagnoles du levant au couchant. Le pays est fertile en orangers & en oliviers ; les vins qu’il produit sont excellens ; mais le bois y est rare, & comme il n’y a point de rivieres navigables, on est obligé de l’y porter à charge de mulets. La Tet, le Tec, & l’Agly, ne sont que des torrens qui coulent dans cette province, où la chaleur est très-violente en été, à-cause des montagnes qui l’entourent de toutes parts.

Les peuples de ce pays qui étoient de la dépendance de la Gaule narbonnoise, se nommoient anciennement Sardones ; mais il y a long-tems que cette contrée a été appellée Roussillon, de la ville de Ruscino, colonie romaine, capitale des Sardones. Le mot Ruscino a été dans la suite corrompu en Rossilio ou Roussilio, Roussillon ; cette ville, après avoir été plusieurs fois saccagée par les Barbares, & principalement par les Sarrasins, dans le huitieme siecle, a été ruinée de maniere qu’il n’en reste plus aujourd’hui de vestiges ; on voit seulement à deux mille pas de Perpignan, une vieille tour appellée tor Rosseillo,

ou la tour de Roussillon, qui est le lieu ou Ruscino doit avoir été située, selon la position que nous en donnent Pomponius Mela, Pline, Ptolomée, & l’itinéraire d’Antonin.

Ce fut dans le vij. siecle de la fondation de Rome, que les Romains se rendirent les maîtres de ce pays, ainsi que du reste de la Gaule narbonnoise, dont ils ont joui depuis plus de cinq cens ans ; & ce fut sous l’empire d’Honorius & de Valentinien son successeur, que les Visigoths s’emparerent du pays qui est à l’occident du Rhône jusqu’aux Pyrénées, & en particulier des villes de Roussillon & d’Elne ; ils n’en furent chassés que l’an 759, par les Sarrasins, après la mort & la défaite du roi Roderic.

En 796 Charlemagne & son fils Louis-le-Débonnaire, alors roi d’Aquitaine, conquirent les comtés de Roussillon, de Cerdagne, & de Girone, où ils établirent des comtes en qualité de gouverneurs. Ces comtes abuserent de leur autorité & devinrent des souverains. Après la mort de l’un d’eux, le comté de Roussillon fut réuni à la couronne d’Arragon. Il est vrai que Louis XI. s’empara de ce comté en 1473 ; mais il revint au roi Ferdinand & à ses successeurs, qui en ont joui durant cent quarante-neuf ans ; enfin Louis XIII. s’empara de tout le comté de Roussillon en 1642, & cette conquête fut assurée à la France par le traité des Pyrénées, conclu l’an 1659.

L’évêché de Perpignan, capitale de la province, est le seul qu’il y ait dans le gouvernement de Roussillon. La justice y est rendue en dernier ressort par un conseil supérieur établi à Perpignan en 1660. Les finances du gouvernement ne consistent que dans la capitation, qui peut monter à environ quarante mille livres : le principal commerce est celui des huiles d’olives & des laines. (D. J.)

Roussillon, ordonnance de, (Droit françois.) cette fameuse ordonnance donnée par Charles IX. à Lyon en 1564, porte que l’année commencera dans la suite au premier Janvier, au-lieu qu’elle ne commençoit que le samedi saint après vêpres : le parlement ne consentit à ce changement que vers l’an 1567. Les Romains commençoient aussi l’année au premier Janvier, & donnoient les étrennes ce jour là ; & M Ducange observe qu’en France, dans le tems même où l’année commençoit à Pâques, on ne laissoit pas de donner les étrennes au premier Janvier, parce qu’on le regardoit comme le premier jour de l’an, sans doute parce qu’alors le soleil remonte. Par l’article xxiv. de l’ordonnance de Roussillon, les doubles jurisdictions de justice qui ne sont pas royales, sont réduites à une seule, grand avantage pour les particuliers : cet article est conforme à celui de l’ordonnance d’Orléans de 1560, & Philippe de Valois avoit rendu une pareille ordonnance en 1328. Hénault. (D. J.)

ROUSSIN, s. m. (Maréchal.) on appelle ainsi un cheval entier de race commune, & épais comme ceux qui viennent d’Allemagne & de Hollande.

ROUTAILLER, (Véner.) c’est chasser de gueule.

ROUTE, VOIE, CHEMIN, (Synonymes) le mot de route enferme dans son idée quelque chose d’ordinaire & de fréquenté ; c’est pourquoi l’on dit la route de Lyon, la route de Flandre. Le mot de voie marque une conduite certaine vers le lieu dont il est question ; ainsi l’on dit que les souffrances sont la voie du ciel. Le mot de chemin signifie précisément le terrein qu’on suit, & dans lequel on marche ; & en ce sens on dit que les chemins coupés sont quelquefois les plus courts, mais que le grand chemin est toujours plus sûr.

Les routes different proprement entre elles par la diversité des places ou des pays par où l’on peut passer ; on va de Paris à Lyon par la route de Bourgogne ou par la route de Nivernois. La différence