Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 14.djvu/499

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les feuilles extérieures embrassent celles qui sont au-dedans, & sont environnées d’un anneau blanc dans l’endroit où elles se joignent, elles sont minces, fibreuses, herbacées, & d’un jaune verdâtre. M. Hans-Sloane a remarqué qu’on la cultivoit dans les jardins à la Jamaïque & aux îles Caraïbes. Elle a passé de la Jamaïque, dans l’île de S. Domingue ; on en a fait beaucoup de cas à cause de la propriété alexipharmaque qu’on lui attribue. (D. J.)

SAGMEN, s. m. (usage des Rom.) ce mot, dans Tite-Live, désigne une herbe que les ambassadeurs portoient avec eux. On croit que cette herbe étoit de la véracine, parce que Lucien dit que les Perses en donnoient à leurs ambassadeurs. (D. J.)

SAGNAC, ou SAGANAC, (Géog. mod.) ville d’Asie au Turquestan, selon d’Herbelot, qui dit que le sultan de Kouarezm, prit cette ville sur Tamerlan, l’an 547. de l’hégire. (D. J.)

SAGOCHLAMYS, (Littérat.) sorte de vêtement qui tenoit en partie de la saye, sagum, & en partie du surtout que portoient les gens de guerre & les voyageurs, & qu’on nommoit chlamys. Voyez Pytiscus.

SAGONE, (Géog. mod.) Sagona distrutta, ville entierement ruinée de l’île de Corse, dans sa partie occidentale, entre Calvi au nord, & Ajazzo au midi. Elle conserve toujours le titre d’évêché, dont l’évêque réside au bourg de Vico, qui en est voisin, & où on a transféré la cathédrale. Il est suffragant de Pise. Long. 26. 20. lat. 41. 58. (D. J.)

SAGORA, (Géog. mod.) petite ville de Turquie, en Europe, sur la mer Noire, entre les villes de Stagnara & de Sissopoli. Niger croit que c’est le Thynias des anciens, ville de Thrace sur les bords du Pont-Euxin.

SAGOU, s. m. (terme de Relation.) espece de fécule desséchée qu’on tire dans les Indes orientales, de la moëlle d’une espece de palmier nommé zagu. Voyez Zagu.

Les habitans, après avoir coupé l’arbre, le fendent par le milieu en cylindre, & en tirent toute la moëlle dont il est plein. Ils hachent cette moëlle jusqu’à ce qu’elle soit réduite en poudre dans un sas qu’ils posent sur une cuvette ; à mesure qu’il est plein, ils l’arrosent d’eau, & l’eau en dégageant la moëlle farineuse d’avec l’écorce du bois, tombe dans la cuvette par une rigole où elle se dégorge en laissant son marc au fond. Ce marc étant sec, imite la farine, & c’en est effectivement. Les habitans en font une pâte avec de l’eau, & cuisent cette pâte dans des vases de terre pour leur nourriture. (D. J.)

SAGOUIN, voyez Singe.

SAGRA, (Géog. anc.) riviere de la grande Grece, dans la Locride. Cette riviere, dit Pline, liv. III. c. x. est mémorable. Strabon en parle aussi, & remarque que ce nom est du masculin ; ce qui est en effet assez rare dans les noms de rivieres. Sur le bord de cette riviere étoit un temple des deux freres Castor & Pollux, où dix mille locres, assistés des habitans de Rhegium, défirent cent trente mille crotoniates en bataille rangée. De-là vint le proverbe employé quand quelqu’un refusoit de croire une chose, cela est plus vrai que la bataille de la Sagra. Strabon ajoute : on fait un conte à ce sujet ; on dit que le même jour la nouvelle en fut portée à ceux qui assistoient aux jeux olympiques. Cicéron repete ce conte dans son livre de la nature des dieux ; mais il l’accompagne aussi d’un on dit. Le nom moderne de cette riviere est Sagriano.

SAGRE, le, (Géog. mod.) petite riviere de la Tartarie Crimée ; c’est le Sagaris d’Ovide, & l’Agaros de Ptolomée.

SAGRES, (Géogr. mod.) ville de Portugal, dans l’Algarve, à une lieue & demie du cap Saint-Vincent, promontorium sacrum, & à 45 au midi de Lisbonne. Elle fut fondée au commencement du xv.

siecle par l’infant dom Henri, fils du roi Jean I. Elle a un port d’où ce prince envoya des flottes pour chercher de nouvelles routes vers les Indes orientales. Il y a toujours garnison dans la forteresse. Long. 8. 42. latit. 36. 57. (D. J.)

SAGUENAY, le, (Géog. mod.) riviere de l’Amérique septentrionale, dans la nouvelle France, au Canada proprement dit. Elle sort du lac Saint-Jean, où se jettent plusieurs rivieres, & se perd dans le grand fleuve de Saint-Laurent, à Tadoussac. Elle est spacieuse, & en certains endroits profonde, dit-on, de quarante brasses.

SAGUINAM, (Géog. mod.) baie de la nouvelle France, dans l’Amérique septentrionale, sur la côte occidentale du lac Huron. Elle a sept lieues d’ouverture, & trente de profondeur. Le fond de cette baie présente un beau pays. (D. J.)

SAGUM, s. m. (Hist. anc.) vêtement des anciens Gaulois ; il s’attachoit au bas de la cuirasse ; il couvroit la cuisse, & soutenoit l’épée.

SAGUNTIA, (Géog. anc.) ou Seguntia, ancienne ville de l’Espagne tarragonoise, au pays des Arevaques, selon Pline, liv. III. ch. iij. Ptolomée ne la connoît point ; mais Tite-Live la nomme Seguntia Celtiberûm. Une inscription de Gruter, p. 324. n°. 2. porte :

C. Atilio. C. F. Quir. Crasso. Segontino.

Antonin met cette Segontia, & encore une autre ville de même nom, sur la route de Mérida à Sarragosse ; la premiere, qui est celle-ci, entre Complutum, Alcala de Henarés & Bilbili. (D. J.)

SAGUNTUM, (Géog. anc.) Sagonte, ancienne ville d’Espagne, au pays des Hédétains, selon Ptolomée, liv. VI. c. ij. Elle étoit à près de trois milles de la mer, si l’on en croit Tite-Live, liv. XXI. c. vij. & à trois milles entiers, selon le calcul de Pline, liv. III. c. iij.

Rien de plus fameux que le siege & la prise de Sagonte dans l’histoire romaine. Ce fut par ces hostilités qu’Annibal engagea la seconde guerre punique. Les Carthaginois la posséderent huit ans ; les Romains la reprirent sur eux, & en firent une colonie romaine. C’est pourquoi elle est nommée par Pline, liv. III. c. iij. Saguntum, civium romanorum oppidum, fide nobile.

Sa situation près de la mer est marquée sur une médaille de Tibere ; on y voit une galere avec ce mot Sag. & les noms des duumvirs ; & sur une autre médaille du cabinet du roi alléguée par le pere Hardouin, on lit Sagunt. avec une galere de même. Cette ville s’appelloit également Saguntum & Saguntus. La ville de Moviedro occupe à-peu-près la place de l’ancienne Sagonte.

On a découvert près de cette ville, sur le grand chemin au mois d’Avril 1745, un pavé de mosaïque qu’on croit avoir servi au temple de Bacchus ; cette mosaïque, qui est incontestablement un ouvrage romain, ne paroît pas avoir été faite dans un siecle où les arts fussent en vigueur ; & quoiqu’ils ne fussent pas fort avancés dans le tems que la république subsistoit encore, on n’oseroit assurer que cet ouvrage ait été fait par les premiers Romains qui s’y établirent après la prise de cette ville par Scipion. (D. J.)

SAGYLIUM, (Géog. anc.) ville d’Asie dans la Phazémonitide, petite contrée du Pont, au voisinage du territoire d’Amasa, selon Strabon, liv. XII. p. 560. Cette ville étoit au haut d’une montagne fort escarpée, sur le sommet de laquelle il y avoit une citadelle qui fournissoit de l’eau en abondance.

SAHABI, (Hist. du mahométisme.) les sahabi ou sahaba, sont les compagnons de Mahomet ; mais il est impossible d’en déterminer le nombre, à-cause