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qui ont vu & qui ont vanté ma colombe, Cant. vj. vers. 7 & 8.

La reine du ciel est le nom que les Juifs prévaricateurs donnerent à la lune, à l’exemple des Egyptiens. Ils dresserent des autels à cette déesse sur les plateformes des maisons, & lui offrirent des gâteaux paîtris avec de l’huile & du miel, Jérémie vij. 18. (D. J.)

Reine des prés, ulmaria, (Hist. nat. Botan.) genre de plante à fleur en rose composée de plusieurs pétales disposés en rond. Le pistil sort du calice de cette fleur, & devient dans la suite un fruit composé de plusieurs gaînes membraneuses, torses & réunies en une sorte de tête. Ce fruit renferme ordinairement une semence assez menue. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante.

Reine des prés, (Mat. méd.) toute cette plante est d’usage, mais d’un usage peu commun ; elle est regardée comme cordiale, céphalique, vulnéraire, sudorifique & aléxipharmaque. La décoction de sa racine est recommandée dans les maladies éruptives ou réputées veneneuses, telles que la petite-vérole, la fievre maligne pourprée & pestilentielle ; elle est célébrée encore comme utile contre le cours de ventre & le flux de sang, sur-tout lorsqu’elle est faite avec le vin, &c.

Le remede le plus usité qu’on retire de cette plante, c’est l’eau distillée de ses feuilles & de ses fleurs qui sont pourvues d’une partie aromatique, douce & agréable, mais foible, & vraissemblablement de peu de vertu. Cette eau s’emploie dans les juleps & dans les potions céphaliques, diaphorétiques, vulnéraires, &c.

Il est écrit que les jeunes pousses & les fleurs de cette plante mises dans le vin, leur donnent un goût de malvoisie.

La racine de reine des prés entre dans l’eau générale de la Pharmacopée de Paris, & ses feuilles dans l’eau de lait aléxitere. (b)

Reine des vents, (Ornith.) regina aurarum, nom donné par Niéremberg à l’oiseau que les Mexiquains appellent cozeacoanhtli. On nomme cet oiseau reine des vents, parce qu’il vole contre les vents les plus forts ; il est de la grosseur d’une aigle, d’un pourpre noirâtre, marqué de taches jaunes-brunes, & d’autres taches d’un noir foncé ; ses aîles sont tachetées de noir, de jaune, & de gris ; ses jambes sont rouges, ses serres fortes & pointues ; son bec est semblable à celui du perroquet, entouré d’une peau rude & chagrinée ; sa queue est noire par-dessus, & grise en-dessous. Cet oiseau n’habite que le Mexique, couve au printems, vole très-haut, & se nourrit de serpens, de rats, & autres vermines qui ravagent les terres. Ray, ornithol. p. 302. (D. J.)

Reine ceinture à la, (Impôts.) on appelle ceinture à la reine, un ancien droit qui se leve à Paris sur différentes sortes de marchandises, particulierement sur le charbon qui y arrive par eau. Richelet. (D. J.)

Reine d’or, (Monnoie de France.) on ne doit pas douter que Philippe le bel n’ait fait battre une monnoie d’or qui portoit ce nom. Cela se justifie par une de ses ordonnances du 4 Août 1310, dans laquelle il décrie cette monnoie en ces termes : « les deniers d’or que l’on appelle deniers à la reine, ont été tant de fois & en tant de lieux contrefaits, que la plûpart sont faux, & de plus petit prix que ceux qui furent frappés en nos monnoies & à nos coins. » Ces derniers mots prouvent que les reines d’or ne peuvent pas être des monnoies de la reine Blanche, mere de saint Louis, ni de Jeanne premiere, reine de Naples, comme plusieurs l’ont imaginé. Il est donc vraissemblable que les reines d’or, dont parle Philippe le bel, étoient de la monnoie sur laquelle étoient représentés le roi & la reine Jeanne sa

femme, qui étoit reine de Navarre de son chef ; & sans doute que la monnoie qu’on faisoit dans ce royaume, se marquoit à leurs coins ; car lorsqu’ils furent couronnés à Pampelune, ils promirent de ne jamais affoiblir leurs monnoies du royaume de Navarre.

Il est aussi parlé des reines d’or dans une autre ordonnance de Philippe le bel du 16 Août 1308 ; mais dans l’une & dans l’autre, il n’est pas fait mention ni de leur titre, ni de leur poids.

Dans une troisieme ordonnance de Charles le bel de l’an 1322, il dit qu’elles étoient de au marc. Pour le titre sans doute qu’il n’étoit pas fin ; car dans cette ordonnance, Charles le bel leur donne le même prix qu’aux moutons qui étoient d’or fin, & qui pesoient bien moins que les reines, puisqu’ils étoient de au marc. Dans cette même ordonnance de Charles le bel, il est aussi parlé de reines d’or, dont les 54 pesoient un marc. Le Blanc, traité des monnoies. (D. J.)

Reine au jeu d’échecs est une piece moins grande que le roi, qui va après lui comme la seconde du jeu, & qui est la meilleure dont on puisse se servir pour défendre son roi, & attaquer son ennemi. La reine est toujours placée à la gauche du roi. Elle marche comme lui en ligne droite & de biais de case en case, & si loin que l’on veut, pourvû qu’elle ne trouve point d’obstacle en chemin. Elle prend aussi, si elle veut, les pieces qui sont sur son passage, & se met en leur place : c’est par-là que l’on connoit que la reine est la meilleure & la plus forte piece qui puisse défendre le roi & attaquer l’ennemi.

REINECK ou RINECK, (Géog. mod.) petite ville d’Allemagne, dans la Franconie, sur la riviere de Sal, à 9 milles de Hanaw, avec un château qui appartient à l’électeur de Mayence. La ville dépend du comte de Hanaw. (D. J.)

REINFALL, s. m. (Hist. nat.) c’est le nom d’un vin qui croît en Istrie, dans un canton appellé Proseck, qui est rempli de roche. Ce vin est fort estimé, & par la bonté de son goût, & parce qu’on le regarde comme très-sain. On lui attribue la longue vie des habitans du pays qui parviennent communément à une grande vieillesse.

REINFECTER, v. act. (Gram.) c’est infecter derechef. Voyez Infecter & Infection.

REINFELDE, (Géog. mod.) petite ville d’Allemagne, au duché de Holstein, près d’Oldeslo, dans la Wagrie. Il y avoit autrefois dans cette ville un monastere de l’ordre de Citeaux, où plusieurs princes de la maison de Holstein ont été inhumés. (D. J.)

REINFREW, (Géog. mod.) ville d’Ecosse, cheflieu d’une baronie de même nom, sur la Clyde, dans la province de Cuningham, à 70 milles au couchant d’Edimbourg. Long. 13. 26. latit. 55. 50. (D. J.)

REINSTALLER, v. act. (Gram.) installer de nouveau. Voyez Installer & Installation.

REINTÉ, adj. (Vénerie.) il se dit d’un chien qui a les reins élevés en arcs & larges, c’est signe de force ; les chiens reintés sont préférables à ceux dont les reins sont étroits.

REINTÉGRANDE, s. f. (Jurisprud.) est une action possessoire par laquelle celui qui a été dejetté & spolié par violence de la possession d’un immeuble, se peut pourvoir dans l’an & jour de cette spoliation, afin d’être remis & réintégré en sa possession.

Elle a été ainsi appellée quasi-réintégration seu restitutio in integrum, parce qu’elle tend à remettre les choses dans leur entier, c’est-à-dire, dans l’état où elles étoient avant le trouble.

Cette action tire son origine de l’interdit ou action possessoire, qui étoit usité chez les Romains, appellé interdictum unde vi.

La réintégrande a pour fondement cette maxime