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1640, mais il a été soumis à la France après la conquête de Perpignan. Longitude 20. 34′. latitude 43. 36′.

Salses est célebre par sa fontaine, qui porte le même nom, fons Salsulæ. Ce nom exprime la qualité de ses eaux. Elles étoient, selon Méla, plus salées que celles de la mer. Il ajoute qu’auprès de cette fontaine étoit une plaine couverte de roseaux qui formoit un marais, où l’on avoit reconnu par la nature de ce qu’on retiroit du fond, que la mer y pénétroit. Delà, dit-il, quelques auteurs grecs & latins avoient imaginé que les poissons qu’on y prenoit par diverses ouvertures, y croissoient dans la terre, idée absurde, ajoute Mela.

L’existence de ces sortes de poissons est constatée pour le Roussillon par le témoignage des anciens. Athenée nous a conservé un passage de Polybe, qui en faisoit une mention particuliere : cet auteur disoit qu’il y avoit auprès des Pyrénées une vaste plaine, qui s’étendoit jusqu’à la riviere de Narbonne, c’est-à-dire l’Ande, Atax, où l’on trouvoit des poissons ; que le terroir en étoit léger, & couvert d’une grande quantité de chiendent ; que l’eau des rivieres voisines y pénétroit sans peine ; que les poissons attirés par l’appât de ce chiendent s’y insinuoient, & que comme ils se répandoient dans toute la côte, on en faisoit une pêche abondante. Strabon en dit aussi quelque chose. (D. J.)

SALSETTE, (Géog. mod.) île de la mer des Indes, sur la côte du royaume de Décan. Elle a, dit-on, 20 milles de longueur, 15 de largeur, & 70 de tour. Les Portugais, à qui elle appartient, l’appellent l’île des Canarins, à cause d’une célebre pagode de ce nom, qui y attire bien du monde ; mais ce sont les jésuites qui possédent la meilleure partie de cette île, dont ils retirent un grand profit par le commerce du sucre & du riz qu’elle produit. (D. J.)

SALSIFI, s. m. Voyez Cercifi.

Salsifi ou Sersifi, (Diete & Mat. méd.) cultivé, des jardins, ou d’Italie, & salsifi sauvage ou des prés. Les racines de ces plantes sont en usage à titre d’aliment & à titre de remede. Elles ont la plus grande analogie avec la scorsonere, qui s’appelle aussi salsifi d’Espagne. On n’a observé aucune différence entre les qualités diététiques des racines des deux salsifis, & celles de la racine de scorsonere. Quant à l’usage pharmaceutique, les premieres peuvent très bien être substituées aux dernieres, quoiqu’elles passent pour un peu plus foibles. Voyez Scorsonere, Diete & Mat. méd. (b)

SALSO, le, (Géog. mod.) il y a deux rivieres de ce nom en Sicile. L’une plus considérable, a sa source dans la vallée de Démona, aux monts de Madonia, & va se perdre dans la mer au golphe d’Alicata. L’autre riviere plus petite, a sa source dans la vallée de Mazara, au mont de Melle, & se jette dans la Platané. La premiere est l’Himera des anciens.

SALSTAD, (Géog. mod.) petite ville de Suede, dans l’Uplande, au levant, & vis-à-vis les îles d’Eland, au midi d’Oregrund, & au nord-est d’Upsal.

SALSULÆ, (Géog. anc.) ancien lieu de la Gaule. Antonin le met sur la route d’Espagne, à trente mille pas de Narbonne, & à quarante-huit mille pas du lieu ad Stabulum. C’est aujourd’hui Salses.

SALSUM flumen, (Géog. anc.) riviere d’Asie, dans l’Arabie. Son embouchure doit se trouver entre celle de l’Euphrate, & le promontoire Chalboue, selon Pline, liv. VI. ch. xxviij. Le P. Hardouin observe que le mot Salsum, n’est pas un adjectif dérivé de la salure des eaux, mais plutôt un nom propre d’une origine barbare, ainsi que celui du fleuve Salsos. Il prétend aussi que cette riviere est le Gehon dont parle Moïse dans sa description du paradis terrestre. (D. J.)

SALTA, (Géog. mod.) ville toute ouverte de l’Amérique méridionale, au Tueman, sur une petite riviere, au midi de S. Salvador, & à 15 lieues d’Estreco. Quoique cette ville soit petite, elle commerce beaucoup & avantageusement avec le Pérou, en blé, en farine, en bétail, en vin, en chair salée, &c. Latit. méridionale 24. 56. (D. J.)

SALTARELLA, (Musique italienne.) les Italiens appellent ainsi une espece de mouvement qui va comme en sautant, & qui se fait presque toujours en triple, en pointant la premiere de chaque mesure. Brossard.

SALTATESQUIS, s. m. (Hist. mod.) c’est le nom qu’on donne à des juges ou aux membres d’un tribunal supérieur, qui décide de toutes les affaires parmi les négres qui habitent le pays appellé Sierra Leona, en Afrique. Leur réception est des plus singulieres. Le candidat est assis sur une sellette de bois, là le président lui frappe à plusieurs reprises le visage avec les intestins sanglans d’un bouc qui a été tué pour la cérémonie ; il lui en frotte ensuite tout le corps, après quoi il lui met un bonnet rouge sur la tête, en prononçant le mot sallatesqui ; il le revêtit d’une longue robbe garnie de plumes, & la fête finit par immoler un bœuf & par des réjouissances. Les avocats qui plaident devant la cour des saltatesquis ont des cliquets dans leurs mains, & des clochettes aux jambes, qu’ils font sonner afin de réveiller l’attention des juges aux endroits de leurs plaidoyers qui demandent le plus d’attention.

SALTAIRE, s. m. (Hist. anc.) étoit anciennement parmi les Romains une espece d’officier ou de domestique, chargé du soin des maisons de campagne, des terres, des bois & de la conservation des fruits, des remparts, &c. Voyez Forest.

Dans le livre de Nehemie, ch. ij. v. 8. il est parlé d’un officier semblable, custos saltus regis, que les traducteurs anglois rendent par ces mots, keeper of the king forest ; garde de la forêt du roi, leur traduction paroît exacte ; puisque cet officier nommé Asaph, devoit, par ordre d’Artaxerxe, fournir à Néhemie les bois de charpente nécessaires pour les tours, les portes de la ville, & la construction de sa propre maison ; matériaux qui ne se trouvent pas ordinairement dans un verger. Au reste, il se peut faire que cet officier, outre la garde de la forêt, eût encore celle d’une maison : car saltus signifie proprement les bosquets ou les jardins qui font partie de l’ornement d’une maison de plaisance.

Dans les lois des Lombards, saltuarius signifie un officier chargé de la garde des frontieres.

SALTIMBANQUE, s. m. (Maladies.) synonyme à charlatan, empirique. Voyez l’un & l’autre.

SALTUM, (Géog. anc.) il y a quatre siéges épiscopaux de ce nom. Le premier étoit dans la Palestine, sous la métropole de Césarée, sur la mer ; le second & le troisieme étoient en Arabie, sous deux métropoles différentes ; le quatrieme étoit en Asie, & reconnoissoit Amasie pour métropole. (D. J.)

SALTUS, (Géog. anc.) mot latin qui a plusieurs significations. Premierement, il veut dire un saut, & vient de salio, sauter. Outre cela, il signifie un bois, une forêt, ou bien une montagne couverte de bois : il se prend aussi pour un détroit, un défilé, un passage étroit entre des montagnes : de-là vient que dans les Historiens latins, on trouve ce mot employé en quelqu’un de ces sens-là. Nos ancêtres en ont fait Sault, & ont nommé le comté de Sault, un canton de France, que quelques auteurs ont exprimé en latin par Saltuosa provincia, qui en bonne latinité, ne veut dire qu’une contrée couverte de bois. (D. J.)

SALTZ ou SALTZACH, (Géog. mod.) riviere d’Allemagne, dans l’archevêché de Saltzbourg, & dans la Baviere. Elle a sa source dans les montagnes,