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douteuses. Il est plus vraissemblable que le livre des juges a été composé sur des mémoires de ce prophete d’Israël que par lui-même. On ne connoit guere l’auteur du livre de Ruth ; & on n’a point de preuve que ce soit Samuel. Ceux qui lui attribuent le premier livre des Rois, ne peuvent le lui donner tout entier ; car indépendamment de plusieurs additions qui paroissent y avoir été insérées après coup, la mort de Samuel est marquée dans les derniers chapitres de cet ouvrage. Ce qu’on sait de plus sûr, c’est qu’il commence la chaîne des prophetes, qui a fini à Zacharie & à Malachie. Actes iij. 24. Son histoire se trouve dans le premier livre des rois. Fils d’Alcanna & d’Anne de la tribu de Lévi, & de la famille de Caath, il passa les quarante premieres années de sa vie au service du tabernacle, les vingt suivantes dans le gouvernement de l’état, les trente-huit dernieres dans la retraite, & mourut âgé de quatre-vingt dix huit ans, dans une maison qu’il avoit à Ramatha sa patrie. Son éloge est dans l’Ecclésiastiq. xlvj. 16. 23. Nous invitons le lecteur à le lire. (D. J.)

SAMYDA, s. f. (Botan.) genre de plante décrit par le p. Plumier sous le nom de guldonia ; en voici les caracteres. Le calice particulier de la fleur est très gros, composé d’une seule feuille divisé en cinq segmens étendus de toutes parts en forme ovale, & qui subsistent quand la fleur est tombée. La fleur est de la forme d’un cone tronqué ; elle est de la longueur du calice, sillonnée, & dentelée dans les bords. Il n’y a point d’étamines, mais seulement de petits sommets arrondis placés au milieu de la fleur ; le germe du pistil est oval ; le stile est de la longueur de la fleur & pointu. Le stile du pistil est au contraire obtus ; le fruit est une baie ovale à quatre sillons profonds ; il est divisé en quatre loges, & contient plusieurs graines faites en forme de rein. Plumier, xxiv. Linnæi gen. plant. p. 520. (D. J.)

SAN le, (Géog. mod.) riviere de la petite Pologne. Elle a sa source aux monts Crapack, vers les confins de la Hongrie, & après un long cours, elle se perd dans la Vistule, presque vis-à-vis Sendomir. (D. J.)

SANAA, (Géog. mod.) ville de l’Arabie heureuse, dans l’Iémen, à 15 lieues de Moab, à 36 au levant d’Aden, & à 140 de Moka. C’étoit autrefois la résidence des rois d’Iémen ; l’air y est tempéré, & les jours presque égaux dans toutes les saisons. Abulféda vante la quantité de ses eaux, la beauté de ses vergers, le nombre de ses habitans & leurs richesses ; mais il faut rabattre beaucoup des exagérations du style oriental. Long. suivant les tables du même Abulfeda, 67. 20. latit. 14. 30. (D. J.)

SANAGENSES, (Géog. anc.) ancien peuple de la Gaule narbonnoise, selon Pline, l. III. c. iv. Le p. Hardouin remarque que ce peuple a été nommé dans les siecles suivans Sanicienses, de Sanicium, ville des Alpes sur la côte de la mer, aujourd’hui Senez. (D. J.)

SANAMARI le, (Géog. mod.) par M. de Lisle Sinamari ; riviere de l’Amérique méridionale dans la Guiane. Elle coule entre le Maroni & l’île de Cayenne. Le vaste terrein qui est entre ces deux dernieres rivieres, offre d’agréables collines, dont les revers sont en pente douce ; dix mille habitans y seroient à l’aise, & y feroient des sucreries d’un grand rapport, outre que sans culture les cacoétiers, les cotonniers, les rocouyers y viennent d’eux-mêmes ; mais ce n’est pas le terroir qui manque aux hommes, ce sont les hommes qui manquent à la culture du terroir. (D. J.)

SANAMUNDA, s. m. (Botan.) c’est un arbrisseau nommé par Tournefort, thymelæa, foliis chamælaæ, minoribus subhirsutis. I. R. II. 594. Cet ar-

brisseau s’éleve à la hauteur d’une coudée, & est

très-branchu. Sa racine s’enfonce très-profondément en terre, elle est couverte d’une écorce pliante, visqueuse, & qui se divise en un grand nombre de petits filets, & en floccons qu’on prendroit pour de la laine. Ses branches sont couvertes de la même écorce ; mais cette écorce porte sur elle une substance dense, blanchâtre & argentée. Ses feuilles sont semblables à celles du myrte de Tarente ; elles sont seulement un peu plus larges vers le bout, & se terminent en une pointe plus arrondie ; elles sont tout-à-fait couvertes de duvet, douces au toucher, blanchâtres ou argentées, & luisantes. Ses fleurs sont placées au milieu de ses feuilles, elles ressemblent à celles de l’olivier, sont jaunes, oblongues & tétrapétales.

Nous lisons dans Clusius, que son fruit est assez semblable à celui du garou, mais qu’il est noirâtre. Le même auteur dit que ses feuilles sont charnues, gommeuses, d’abord ameres au goût, mais ensuite acrimonieuses & brûlantes.

Cette plante croît aux environs de Marseille. Ses feuilles purgent violemment. Ray. (D. J.)

SANAS, s. m. (toile de coton.) on appelle ainsi des toiles de coton blanches ou bleues, qui ne sont ni fines ni grosses, que l’on tire des Indes orientales, particulierement de Bengale. Les blanches ont à la piece neuf aunes un tiers sur trois quarts à cinq sixiemes de large ; & les bleues onze aunes un quart à douze aunes, sur sept huitiemes de large. Dict. de Comm. (D. J.)

SANATES, s. m. (Hist. rom.) nom que les Romains donnoient à leurs voisins, qui après une révolte se soumettoient aussitôt ; cette prompte soumission leur procuroit les mêmes privileges qu’à tous les autres citoyens, en vertu d’une loi des douze tables, qui portoit, ut idem juris sanatibus quod foretibus sit. (D. J.)

SAN BENITO ou SACO BENITO, s. m. (Hist. mod.) sorte d’habillement de toile jaune, que l’on fait porter à ceux que l’inquisition a condamnés, comme une marque de leur condamnation.

Le san benito est fait en forme de scapulaire ; il est composé d’une large piece qui pend par-devant, & d’une autre qui pend par derriere ; il y a sur chacune de ces pieces une croix de S. André ; cet habit est de couleur jaune, & tout rempli de diables & de flammes qui y sont peintes.

Il est regardé comme une imitation de l’ancien habit en forme de sac que portoient les pénitens dans la primitive Eglise. Voyez Pénitent. Voyez aussi Inquisition.

SANCERRE, (Géog. mod.) ville de France, en Berry, aux frontieres du Nivernois, sur une colline, à la gauche & à une portée de canon de la Loire, à 9 lieues au nord-ouest de Nevers, à 10 de Bourges, à 4 de la Charité, en descendant vers Briare & Gien, & à 46 au midi de Paris, avec titre de comté. Long. 20. 31. latit. 47. 18.

Cette ville a été nommée en latin du moyen âge, Saxia, Saxiacum, Saxiacus vicus, Sancerra, Sancerrium, Santodorum ; & même par quelques-uns Sacrum Cæsaris, dans l’idée que Sancerre avoit été bâtie par Jules-César ; mais ce conquérant n’en dit pas un seul mot ; & après lui aucun auteur, ni aucune chartre n’en font mention avant Charlemagne ; c’est peut-être ce prince même qui l’a bâtie, & qui la peupla d’une colonie de Saxons ; du moins ne connoît-on pas d’autre origine de ses noms Saxia, Saxiacum & Saxiacus vicus.

Quoi qu’il en soit, elle étoit possédée dans le x. siecle par Thibaut I. comte propriétaire de Chartres, qui avoit une partie du Berry. Elle passa à ses descendans, ensuite à Beraud, comte de Clermont, & dauphin d’Auvergne. Sa fille épousa Jean de Beuil,