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présentée pour la premiere fois, le jour des rois 1635. A la fin de la piece Mithridate prend une coupe empoisonnée, & après avoir délibéré quelque tems, il dit en avalant le poison : mais c’est trop différer… un plaisant du parterre acheva le vers, en criant à haute voix : le roi boit, le roi boit. (Le chevalier de Jaucourt.)

SARLOUIS, (Géogr. mod.) ville de France démembrée de la Lorraine sur la Saare, à quatre lieues de Sarbruck & à dix de Metz. Elle fut bâtie par Louis XIV. en 1680, & fortifiée à la maniere du maréchal de Vauban. Long. 24. 26. latit. 49. 20. (D. J.)

SARMALIA, ou SARMALIUS, ou SARMALIUM, (Géogr. anc.) ville de l’Asie mineure, dans la Galatie, sur la route d’Ancyze à Tavia, selon l’itinéraire d’Antonin. (D. J.)

SARMAN, (Géog. mod.) ville d’Afrique, dans la province de Tripoli, auprès & de la dépendance de l’ancienne ville de ce nom. Elle est habitée par des Béréberes ; mais il ne vient dans ses environs ni orge, ni blé, parce que tout est sable. (D. J.)

SARMANES ou SHAMMANES, s. m. pl. (Hist. anc. & mod.) c’est ainsi que l’on nommoit des prêtres ou philosophes indiens, qui vivoient dans les déserts & les forêts. Suivant S. Clément d’Aléxandrie, les sarmanes n’habitoient jamais dans les villes, ni dans des maisons ; ils ne se nourrissoient que de fruits, ne buvoient que de l’eau, ne se vétissoient que d’écorces d’arbres, & gardoient le célibat.

Les sarmanes sont les mêmes hommes que Strabon a désignés sous le nom de germanes, qui étoient une espece de gymnosophistes différens des brachmanes. Les sarmanes étoient, suivant les Indiens du Malabar, les prêtres de l’Inde, avant les bramines, qui les chasserent du pays, les détruisirent & s’emparerent de leurs fonctions, parce qu’ils ne vouloient point admettre la divinité des dieux Vistnou & Issuren, non plus que les livres de la théologie des Bramines qui sont parvenus à faire oublier entierement les sarmanes ou shammanes. Ces derniers regardoient comme leur législateur & leur dieu Butta, Budda ou Pouta, que l’on croit être le même que le Sommona-kodom des Siamois, qui est appellé Pontisat ou le seigneur Ponti, dans quelques endroits de l’Indostan. C’est ce dieu qui est aujourd’hui révéré dans le royaume de Laos.

SARMATES ou SAUROMATES, s. f. pl. (Hist. anc.) nation nombreuse & belliqueuse, qui étoit divisée en plusieurs tribus. Leur pays appellé Sarmatie, se divisoit en Européenne & en Asiatique ; la premiere s’étendoit depuis la Vistule, jusqu’au Pont-Euxin, au Bosphore cimmérien, le Palus Méotide, & étoit séparée par le Tanaïs, de la Sarmatie Asiatique ou Scythie. Ce vaste pays renfermoit ceux qui sont connus aujourd’hui sous le nom de Pologne, de Russie, & une partie de la Tartarie.

Les Sarmates commencerent à menacer l’empire romain en 63 sous l’empire de Néron ; ils furent défaits en plusieurs occasions par Marc-Aurele, par Carus, par Constantin, sous l’empire duquel ils furent chassés par leurs esclaves nommés Limigantes ; mais ils furent remis en possession par l’empereur Constance. En 358, en 407, ils firent une irruption dans les Gaules avec plusieurs autres nations barbares. Leur pays fut ensuite subjugué par les Huns sous Attila.

SARMATIE, (Géog. anc.) Sarmatie, grande contrée, qui prise en général, renferme divers grands pays de l’Europe & de l’Asie. Les anciens la partageoient en deux parties, l’une appellée la Sarmatie Asiatique ; & l’autre Sarmatie Européenne. Le Bosphore Cimmérien, les Palus-Méotides & le Tanaïs, en faisoient la séparation.

1°. La Sarmatie asiatique, étoit terminée du côté

du nord, selon Ptolomée, l. V. c. ix. par des terres inconnues ; au couchant, par la Sarmatie Européenne ; autrement par le Tanaïs, depuis sa source jusqu’à son embouchure dans les Palus-Méotides, & par le rivage oriental des Palus-Méotides, jusqu’au Bosphore Cimmérien ; au midi, partie par le Pont-Euxin, depuis le Bosphore Cimmérien jusqu’au fleuve Chorax ; partie par la Colchide, l’Ibérie & l’Albanîe, en tirant une ligne droite, depuis le Chorax jusqu’à la côte de la mer Caspienne ; & à l’orient, par la Scythie en-deça de l’Imaüs. Ptolemée vous donnera la description de cette Sarmatie. Tout ce pays étoit habité par un grand nombre de peuples, connus sous des noms différens.

2°. La Sarmatie européenne, étoit bornée au nord, selon Ptolomée, l. III. c. v. par l’Océan sarmatique, par le golfe Vénédique & par des terres inconnues ; à l’occident, par la Vistule & par les monts Sarmatiques ; au midi, par les Jazyges Métanastes, par la Dace jusqu’à l’embouchure du Boristhène, & de-là par le rivage du Pont-Euxin jusqu’au fleuve Carcinite ; & à l’orient, par l’isthme du fleuve Carcinite, par le Palus ou marais Byce, par le rivage du Palus-Méotide jusqu’à l’embouchure du Tanaïs, par ce fleuve, & au-delà par une ligne tirée vers le nord, au travers des terres inconnues. (D. J.)

SARMENIUS LAPIS, (Hist. nat. Litholog.) nom donné par quelques auteurs à une pierre qui servoit à polir l’or, & à qui on attribuoit la vertu de prévenir les avortemens.

SARMENT, s. m. (Jardinage.) se dit des brindilles que poussent quelques végétaux & qu’on ne peut qualifier de branches. La vigne, la coulevrée sont de ce nombre.

SARNIUS LAPIS, (Hist. nat. Litholog.) nom que Mercati donne à une pierre qui ressemble à un amas de plantes pétrifiées.

SARNO, (Géog. mod.) ville d’Italie, au royaume de Naples, dans la principauté citérieure, près de la source du Sarno, à 5 milles de Nocera, à 8 de Nole, & à 13 au nord-ouest de Salerne ; elle a titre de duché, & un évêché suffragant de Salerne, érigé vers l’an 967. Long. 32. 12. lat. 40. 47. (D. J.)

Sarno, le, (Géog. mod.) en latin Sarnus, riviere d’Italie, au royaume de Naples, dans la principauté citérieure, aux confins de laquelle elle prend sa source, & porte ses eaux à la mer, sur la côte du golfe de Naples. (D. J.)

SARNUS, (Géog. anc.) fleuve d’Italie, dans la Campanie. Strabon, l. V. p. 24. & Pline, l. III. c. v. disent que ce fleuve arrosoit la ville de Pompeii, & c’est ce qui a été cause que Stace Silv. l. I. Carm. ij. v. 265. lui a donné le surnom de Pompejanus.

Nec Pompejanus placeant magis otia Sarni.

Silius Italicus donne au Sarnus l’épithete de mitis.

Sarrastes etiam populos, totasque videres
Sarni mitis opes.

Il exhalte les richesses du Sarnus, sans doute, parce que c’étoit une riviere navigable. Quant aux peuples Sarrastes dont il parle, cette expression est prise de Virgile, où on lit Æneid, l. VII. v. 738.

Sarrastes populos, & quæ rigat æquora, Sarnus.

Sur quoi Servius remarque, que ces peuples étoient ainsi appellés du nom du fleuve Sarnus, sur les bords duquel ils habitoient. Le nom moderne du Sarnus, c’est Sarno. (D. J.)

SARON ou SARONA, (Géog. sacrée.) les interpretes de l’Ecriture distinguent trois cantons dans la Palestine nommés Saron. Le premier étoit entre le mont Tabor & la mer de Tibériade. Le second, entre la ville de Césarée & Joppé. Le troisieme étoit