Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 14.djvu/787

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sur les chassis par le moyen de deux chevilles qui ont la tête fendue, & l’autre extrémité en vis. Une de ces vis a un écrou à oreilles, & dont on se sert pour tendre la lame. L’autre vis a son écrou caché dans l’intérieur du manche. Voyez les fig. Pl. de Marqueterie.

Scie a refendre, outil de Marqueterie, est composée d’un grand chassis de bois entre & parallélement aux grands côtés duquel est la lame, large de quatre pouces ou environ, & attachée à deux boîtes au-travers desquelles passent les petits côtés du chassis : une des boîtes a encore un autre trou pour mettre la clé qui sert à donner de la bande à la lame. Voyez les fig. Pl. de la Marqueterie.

Scie des Menuisiers, (Menuiserie.) de tous les divers ouvriers qui se servent de la scie, ce sont les ménuisiers qui en ont la plus grande quantité, & de plus de différentes especes. Les principales sont la scie à refendre, qui leur est commune avec tous les autres ouvriers en bois ; la scie à débiter, la scie à tenons, la scie à tourner, la scie à enraser, la scie à main, & la scie à cheville. Voyez l’article Menuiserie & les articles suivans. (D. J.)

Scie a refendre, elle sert au menuisier à fendre les bois de long ; elle est composée de deux montans & deux traverses, dans les bouts desquelles les montans sont assemblés à tenons & mortaises ; à la traverse du haut est une boîte, & à celle du bas un étrier de fer auquel la scie est attachée ; elle est posée au milieu des deux traverses, & est parallele aux deux montans ; à la boîte il y a une mortaise dans laquelle on met une clé pour faire tendre la feuille de scie. Voyez les fig. Pl. de Menuiserie.

Scie a tenons ; elle est comme la scie à débiter, & n’en differe qu’en ce qu’elle est plus petite, & a les dents plus serrées ; elle sert pour couper les tenons.

Scie, (Menuiserie.) pour les fosses ou creux, pour les corps des arbres lorsqu’ils sont trop gros, & que les scies montées n’y peuvent passer, pour les pieux à rase terre, &c. c’est une grande feuille de scie avec une main à chaque bout. On nomme cette scie passe-par-tout ; elle est beaucoup d’usage parmi les Bucherons.

Scie en archet, est comme celle à chantourner, si ce n’est qu’elle est plus petite, qu’elle a une main pour la tenir qui porte son tourillon ; elle sert aussi à chantourner de petits ouvrages.

Scie a chantourner, la feuille en est fort étroite, & elle est montée sur deux tourillons qui passent dans les bras. Son usage est pour couper les bois suivant les ceintres. Voyez les fig. Pl. de Menuiserie.

Scie a chevilles, est un couteau à scie, qui a un manche coudé ; elle sert à couper les chevilles. Voyez les fig. Pl. de Menuiserie.

Scie a débiter, c’est celle qui sert aux Menuisiers à couper tous leurs bois suivant les mesures, & c’est ce qu’ils appellent débiter les bois. La monture consiste en deux bras ou montans, une traverse au milieu. Au bout des bras d’un côté est la feuille de scie parallele à la traverse ; à l’autre extrémité des bras est une corde qui va d’un bout à l’autre, & qui est en plusieurs doubles ; au milieu est un gareau qui sert à faire tendre la scie, & qui l’arrête sur la traverse. Voyez les fig. Pl. de Menuiserie.

Scie a main, ou a couteau, est plus large du côté de la main, n’a point de monture que la main avec laquelle on la tient pour s’en servir ; l’on s’en sert lorsque la scie montée ne peut passer. Voyez les fig. Pl. de Menuiserie.

Scie a raser, c’est une feuille de scie attachée sur un bout de planche d’un pié ou quinze pouces de long, laquelle sert à arraser les bas des portes, con-

trevents, &c. pour faire les tenons qui doivent entrer

dans les emboîtures. Voyez les fig. Pl. de Menuiserie.

Scie a revuider, en terme de metteur en œuvre, est la même que la scie à repercer des Bijoutiers. Elle est comme elle garnie d’une feuille fort étroite, qui peut aisément se contourner au gré de l’artiste sur l’ouvrage qu’il revuide. Voyez Revuider & les Pl. du metteur en œuvre.

Scie a couteau, (Orfévrerie.) ce n’est autre chose qu’une lame de couteau taillé en scie.

Scie a guichet, (Serrurerie.) ce que les Serruriers appellent scie à guichet, est une petite scie à main, en forme de couteau dentelé, dont ils se servent pour faire dans les portes, tiroirs ou guichets de bois, les entrées des serrures qu’ils y veulent placer & attacher. (D. J.)

Scie des Tabletiers, (Tabletterie.) les Tabletiers, Peigniers & autres ouvriers, ont des especes de scies à main, qui ont une monture de fer à-peu-près comme les scies communes, mais sans corde. La feuille en est ferme & un peu large, & les dents sans être renversées ; elles servent à débiter le buis & les autres bois durs. (D. J.)

Scie des Tailleurs de pierre, (sciage de pierres.) les Tailleurs & Scieurs de pierre ont de deux sortes de scies, les unes à dents & les autres sans dents. Celles avec des dents sont tout-à-fait semblables aux passe-partous, hors qu’elles n’ont pas les dents détournées ; elles servent à scier la pierre tendre. Les scies sans dents dont on scie les pierres dures, & dont les Marbriers & Sculpteurs se servent aussi pour débiter leurs marbres, ont une monture semblable à celle des scies à débiter des Menuisiers, mais proportionnée à la force de l’ouvrage & de la scie, y en ayant de telles, que deux hommes ont assez de peine à les élever pour les mettre en place. La feuille de ces scies est fort large & assez ferme pour scier le marbre & la pierre, en les usant peu-à-peu par le moyen du sable & de l’eau que le scieur y met avec une longue cuilliere. (D. J.)

Scie du Tonnelier ; les Tonneliers se servent de deux sortes de scies dans les ouvrages de leur métier, savoir la scie ordinaire & la scie à main.

La scie ordinaire est composée de deux parties, qui sont la feuille & la monture. La feuille est une bande de fer ou d’acier bien mince de deux ou trois doigts de largeur, & qui d’un côté est garnie de dents depuis un bout jusqu’à l’autre. Il y a deux trous aux deux extrémités. La monture est composée de trois pieces de bois, dont la plus longue est enmortoisée par ses deux bouts dans le milieu des deux autres qui sont placées en travers. Les deux traverses sont fendues à une de leurs extrémités pour y insérer la feuille de la scie, qu’on y assujettit par deux chevilles de fer ; à l’autre extrémité elles ont une entaille pour recevoir une corde qui va de l’une à l’autre. Cette corde a dans son milieu une petite barre de bois, au moyen de laquelle on peut tortiller la corde & la raccourcir, ce qui force les deux extrémités des traverses à s’approcher l’une de l’autre. Cela ne peut pas se faire sans que les deux autres bouts des traverses ne s’éloignent, & par conséquent sans bander la feuille de la scie ; ce qui l’assujettit, la rend ferme & l’empêche de plier quand on s’en sert.

La scie à main est une feuille de fer ou d’acier d’une ligne d’épaisseur, garnie de dents d’un côté, & qui par un bout se termine par une queue droite enfoncée dans un manche de bois.

SCIENCE, s. f. (Logiq. & Métaphys.) science, en terme de philosophie, signifie la connoissance claire & certaine de quelque chose, fondée ou sur des principes évidens par eux-mêmes, ou sur des démonstrations.