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S D

SDILES, (Géog. mod.) en latin Sdili ; on appelle ainsi deux petites îles de Grece, dans l’Archipel. La moindre est nommée la petite Sdile, & n’a que six milles de tour ; la grande est fort célebre pour être l’ancienne Délos. Elle n’a cependant que dix milles de circuit, avec un port ; mais on y voit encore des vestiges du temple d’Apollon, d’un amphithéâtre, & des restes de colomnes de marbre. Les deux Sdiles sont désertes depuis deux siecles. Elles sont situées à 40 milles à l’est de la côte de Negrepont, à 12 au sud de Tine, & à 6 à l’ouest de Mycone. Long. 43. 21. lat. 37. 19. (D. J.)

S E

SEAH ou SATUM, s. m. mesure hébraïque, qui étoit le tiers du bath, & par conséquent de la capacité de 478 pouces cubes ou de neuf pintes, chopine, demiseptier, un poisson, quatre pouces ; & cette fraction de pouce mesure de Paris, suivant l’évaluation qu’en donne dom Calmet à la tête de son Diction. de la bible.

SÉANCE, s. f. (Gram.) action de celui qui s’assied ; place où l’on permet de s’asseoir ; droit d’occuper une place & d’assister à quelqu’assemblée ; lieu & tems de l’assemblée des compagnies ; vacations de juges, de commissaires, d’huissiers, d’experts, &c. On dit donc, nous lui avons accordé séance parmi nous ; les ducs & pairs ont droit de séance à la grand’chambre, & ils entendent mal leur intérêt & celui de la nation de n’en pas user plus souvent ; des séances qui ont duré six mois ont épuisé la succession, ruiné les créanciers & les mineurs, absorbé tout ce qu’il y avoit & au-dela, & n’ont pas fini les affaires ; on leur accorde tant par séance ; nous avons fait une longue seance ; je n’aime pas ces corvées-là ni de table, ni de jeu, je suis excédé à la fin de ces séances, &c.

Séance, (Hist. du parlement de Paris.) ce terme se dit des veilles des quatre grandes fêtes de l’année, èsquels jours le parlement va à la conciergerie, & aux autres prisons, pour vuider les demandes en liberté. Trévoux. (D. J.)

SÉANT, adj. (Gram.) c’est la même chose que tenantséance ou assistance. Le roi séant à son lit de justice ; les grands jours sont séans à Poitiers ; les états de Bourgogne séans ; dans un tems où le pape étoit séant à Avignon.

Séant se prend très-diversement ; il est synonyme à decent, convenable. Il n’est pas séant d’accepter quelque chose pour un service rendu, à moins de plusieurs circonstances : premierement, il ne faut pas demander une injustice, parce qu’il ne faut jamais être injuste ; secondement, il faut avoir assez de crédit auprès de celui qu’on sollicite, pour n’être pas un imposteur, parce qu’il ne faut point ajouter l’effronterie à l’impertinence ; il ne faut pas extorquer de celui qu’on protege le prix de sa protection, & une marque de reconnoissance qui l’écraseroit, parce qu’il faut avoir de l’humanité ; il ne faut pas soi-même être opulent, car alors ce seroit une rapacité insupportable. Sans ces conditions, la chose devient ou mauvaise ou peu séante.

SÉATON, (Géogr. mod.) lieu d’Angleterre en Devon-Shire, sur la côte orientale de cette province. M. Gale croit que Séaton est le Moridunum de l’itinéraire d’Antonin ; & tout semble confirmer cette conjecture. (D. J.)

SEAU, s. m. en terme de Boisselier ; ustensile de ménage ; c’est un vaisseau fait de bois appellé merin, relié de cercle de fer ordinairement, & servant à puiser de l’eau, & à la conserver quelquefois dans les maisons.

Seau de Notre Dame, s. m. (Hist. nat. Bot.) tamnus, genre de plante à fleurs monopétales campaniformes, ouvertes & profondément découpées. Les unes sont stériles & n’ont point d’embryons ; les autres sont soutenues par un embryon & deviennent dans la suite une baie ordinairement ovoïde & couverte d’une sorte de coëffe membraneuse. Cette baie renferme des semences arrondies ; ajoutez aux caracteres de ce genre que ses especes n’ont point de mains. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

Seau de Salomon, s. m. (Hist. nat. Bot.) polygonatum ; genre de plante à fleur monopétale campaniforme, tubulée, qui n’a point de calice, & qui est profondement découpée. Le pistil sort du fond de cette fleur, & devient dans la suite un fruit mou & ordinairement rond, qui renferme des semences le plus souvent arrondies. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

SEAVEN’S-HALL, (Géogr. mod.) lieu d’Angleterre, près de la muraille de Severe & de la Tyne, à l’orient de Chester in the Wall, mais de l’autre côté de la muraille. On croit que le nom de seavens-Hall, vient de celui d’une aîle de cavalerie romaine, qui étoit là en quartier, dans une place nommée Hunnum. On y a trouvé du moins quelques inscriptions où il est fait mention de cette aîle. (D. J.)

SEAUX, (Géogr. mod.) bourg de l’île de France, à deux lieues de Paris, sur le chemin d’Orléans, renommé par son château, qui a servi de lieu de plaisance à M. Colbert, qui l’avoit fait bâtir. Ensuite cette belle maison a appartenu à M. le Duc & à Madame la duchesse du Maine. Nos poëtes en ont chanté les agrémens. L’autel de la chapelle a deux statues de marbre sculptées par Girardon, & qui représentent le baptême de J. C. On voit dans la galerie quelques tableaux de Vander-Meulen. L’on remarque aussi dans le jardin deux statues de bronze estimées ; l’une est le gladiateur & l’autre Diane. Cette derniere avoit été donnée à M. Servien par Christine, reine de Suede. Mais c’est sur-tout l’Hercule gaulois du Puget qu’il faut y voir. (D. J.)

SÉBACÉES, en Anatomie, sont des glandes situées sous la peau.

La cire des oreilles, la chassie & le suif sou-cutané est séparé par des glandes de divers genres. On voit à l’œil nud sur la peau l’orifice de plusieurs glandes sébacées, & ces orifices ne répondent pas à des conduits fort longs, tels sont ceux des oreilles, des nymphes, de la fosse naviculaire, du prépuce, de la verge, du clitoris, de l’aréole des mamelles. Ces glandes different à peine des cryptes, si ce n’est par le fluide qu’elles en séparent. Voyez Oreille, Nymphe, Verge, &c.

D’autres glandes sébacées ont un conduit excréteur de quelque longueur ; telles sont presque toutes les glandes cutanées, & celles qui étant dans le tissu cellulaire ont nécessairement un conduit qui perce la peau. On les remarque sur-tout dans la face ; en effet, l’espece de petit ver qu’on en exprime assez souvent, détermine d’un côté la longueur du conduit, & fait voir d’ailleurs par sa grandeur qu’il y a un follicule au-dessous de ce conduit.

Enfin d’autres glandes sébacées sont de ce genre de glandes dans lesquelles plusieurs cryptes répondent par leurs petits conduits excrétoires. C’est ainsi qu’on observe çà & là dans la face des grands pores qui sont communs à plusieurs cryptes. Ceci a lieu dans les glandes sebacées des paupieres. Haller, Physiol. Voyez Crypte.

Sébacée, humeur, (Physiolog.) l’humeur sébacée est une matiere onctueuse qui se filtre par les glandes sébacées, & qui est déposée dans de petites follicules, où elle acquiert une certaine consistance. L’usage est de défendre la peau de l’action des sels qui se trou-