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3°. Le petit tube cylindrique N qui reçoit l’oculaire est encore attaché sur la même platine ; ainsi cette platine est percée d’un trou pour laisser passer la lumiere de l’objectif à l’oculaire.

4°. Enfin cette platine porte encore deux roulettes, savoir une roulette I ou plutôt sa chape solidement arrêtée par des vis, & une roulette H dans une chape ajustée à un ressort : on va voir l’usage de ces deux roulettes dans le détail du second secteur, qui porte celui qu’on vient d’expliquer.

La quatrieme figure représente le second secteur, qui doit porter le vrai secteur représenté dans la seconde figure. Voici les pieces qui le composent.

fghopq est un gros arbre de bois des Indes très dur ; sa hauteur est de 8 piés 4 pouces & demi, sa largeur gh est de 9 pouces, & son épaisseur fg de 8 pouces 9 lignes.

Au haut de cet arbre est attachée une forte platine de laiton, perpendiculaire à la longueur de l’arbre ; la platine saille au-delà de l’arbre d’environ 5 pouces 2 lignes, & sa partie saillante qui est échancrée pour laisser passer la lunette, porte deux coussinets a, b, dans lesquels doivent tourner les deux tourillons A, B, de la lunette. Le premier coussinet a est immobile ; le second coussinet b est contenu entre deux pieces attachées à la platine : ces pieces l’empêchent de se déranger à droit ou à gauche, mais elles lui permettent de s’élever & de s’abaisser suivant le besoin. Ce coussinet b a une queue be, dont l’extrémité e est une charniere sur laquelle on le peut mouvoir par le moyen de deux vis c, d, par la vis c pour le hausser, & par la vis d pour l’abaisser. Lorsque ces deux vis serrent en même tems le coussinet, elles le rendent aussi immobile que s’il étoit attaché à demeure sur la platine. On voit dans la figure que la partie de la platine qui déborde l’arbre est soutenue par une équerre ou gousset qui l’empêche de plier.

Le bas de l’arbre est entouré d’une frette de cuivre opq très-forte, à laquelle tient un limbe tu perpendiculaire à l’axe des coussinets a, b. La distance de ce limbe aux coussinets a, b, est telle, que quand la lunette ou le vrai secteur a ses tourillons A, B, dans les coussinets a, b, la roulette I de la lunette est appliquée sur le devant du limbe tu, & roule sur le bord inférieur de ce limbe, & la roulette H, dont la chape est portée par un ressort PQR, est appliquée derriere le même limbe tu, & roule sur le bord supérieur de ce limbe lorsqu’on meut la lunette. Le ressort qui porte la roulette H & qui la presse contre le derriere du limbe, oblige l’autre roulette I de s’approcher sur le devant du limbe, & l’y tient mollement appliquée, de maniere que la lunette ne peut point faire d’oscillations perpendiculaires au limbe tu.

i, k, sont deux consoles, sur lesquelles on place un niveau pour connoître la situation de l’arbre ; lorsque ces deux consoles sont mises de niveau, l’arbre est vertical.

l, m, n, sont trois tenons qui tiennent à l’arbre ; on attache à ces tenons trois traverses qui sont liées avec les trois montans du pié, & qui empêchent l’arbre de vaciller dans son pié.

r est un chassis léger de bois de chêne attaché à l’arbre pour porter une lanterne, qui doit éclairer le limbe TV du vrai secteur : au-dessous de cette lanterne est un microscope S, qui fait voir distinctement les points de la division du limbe TV. Par le moyen d’une vis x, on hausse ou baisse la lanterne jusqu’à ce que le microscope S soit à la hauteur de la division. Par la vis y & une autre qui lui est opposée, on détourne la lanterne à droit ou à gauche, afin que le point de la division qu’on observe soit vu au milieu du champ du microscope. Enfin, par

la vis z, on peut approcher ou reculer la lanterne du limbe jusqu’à ce qu’on voye distinctement les points de la division.

Le microscope peut encore couler dans des anneaux qui l’attachent à la lanterne, & être rapproché ou éloigné du limbe sans faire mouvoir la lanterne.

Le pié de figure pyramidale tronquée qui porte le second secteur est de bois, & toutes ses pieces se démontent & se remontent aisément par le moyen de la vis ; sa hauteur est de 11 piés 6 pouces. Ce pié est composé de trois montans assemblés par le haut, avec un exagone creux dans lequel entre l’arbre du second secteur, & auquel il est attaché par une forte vis. Les montans sont garnis de regles de champ qui les fortifient, & sont liés tous trois ensemble par des traverses horisontales. Outre que l’arbre est soutenu par le haut dans l’exagone, il est encore lié avec les montans par trois traverses horisontales que l’on attache d’un bout sur les tenons de l’arbre, & de l’autre bout sur les regles de champ des montans.

Une de ces trois dernieres traverses porte une poulie, sur laquelle passe une corde qui part de la lunette, & qui porte un poids ; ce poids qui n’est ordinairement que d’un quart, ou tout-au-plus d’une demi-livre, est plus que suffisant pour tirer la lunette vers le micrometre qu’on va expliquer.

Le micrometre est représenté dans les fig. 5 & 6. La fig. 5. le fait voir en perspective, la 6. en montre la face géométrale avec le bas de la lunette du vrai secteur. Ce qu’on appelle proprement micrometre est une vis AB, qui passe au-travers d’un écrou S, & la pointe B de cette vis s’appuie contre le miroir de la lunette. La vis qui nous a servi au cercle polaire avoit un pas, tel qu’un de ses tours faisoit parcourir à la lunette un arc de 44 secondes. Cette vis nous a été volée au mois de Juillet 1738, & celle qu’on a refaite est d’un pas un peu plus haut, un de ses tours fait décrire à la lunette un arc de 47 secondes.

La vis porte un cadran C divisé en autant de parties qu’un tour de vis vaut de secondes ; ainsi le cadran ancien étoit divisé en 44 parties, celui d’à-présent est divisé en 47. Par le moyen de ce cadran, on voit de combien de secondes la vis a fait avancer la lunette.

La tige de la vis porte encore un pignon denté qui engrene dans une roue ; cette roue porte aussi un pignon qui engrene dans une autre roue, & cette seconder roue fait un tour pendant que la vis en fait vingt-cinq. Cette seconde roue est elle-même un second cadran D divisé en vingt-cinq parties, ensorte qu’une partie de ce cadran marque une révolution entiere de la vis ou 47 secondes.

Par le moyen de ces deux cadrans, on voit tout d’un-coup combien la vis fait de tours & de parties de tours, & par conséquent de combien la lunette avance ou recule.

Les roues & le cadran qui marque les tours de la vis sont enfermés dans une boîte HI, laquelle est attachée sur une équerre MN. L’équerre est attachée sur un coulant TVRZ, qui saisit le limbe tu du secteur de l’arbre par deux griffes TV, RZ ; & par le moyen de deux vis O, P, on peut fixer ce coulant à quel endroit on veut du limbe tu.

L’équerre qui porte la boîte du micrometre a trois rainures, celle du milieu est couverte par une platine sur laquelle repose la tête de la vis G qui attache l’équerre au coulant, les deux autres embrassent des boutons m, n ; l’équerre peut couler sur sa vis G & sur les boutons m, n, de maniere qu’on peut élever & baisser le micrometre, afin de mettre sa vis à une hauteur convenable, pour qu’un de ses tours fasse parcourir à la lunette un arc de 47 secondes. On a