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dit que cette hauteur étoit marquée par un trait sur le couvercle du miroir.

Il y a au micrometre une seconde vis KL de laiton qui s’appuie, quand on veut, contre une platine de cuivre placée au-dessous du miroir. Voici l’usage de cette vis.

Lorsqu’on éleve ou qu’on abaisse le micrometre à la hauteur du trait marqué sur le couvercle, le miroir est couvert. Si, après cette opération, on découvre le miroir, le poids qui tire la lunette vers le micrometre fera choquer le miroir contre la pointe B de la vis qui sera endommagée. Pour éviter cet accident avant de découvrir le miroir, on pousse la lunette par la seconde vis KL, ce qui l’éloigne de la principale vis AB du micrometre, ensuite on découvre le miroir sans craindre le choc dont nous venons de parler ; enfin on détourne la vis KL, & la lunette, qui est obligée de la suivre à cause du poids qui la tire, vient doucement au micrometre, de sorte que le miroir arrive à la pointe B, sans qu’il se fasse de choc.

Le banc que l’on voit sous le pié pyramidal est l’endroit où se place celui qui doit regarder par la lunette, ce banc peut être élevé & abaissé comme un pupitre, pour mettre l’œil de l’observateur à portée de la lunette.

On voit sur le banc un gobelet plein d’eau, dans lequel est une balle suspendue par un fil qui pend de l’entaille du centre de la lunette. (T)

SECTION, s. f. (Gram.) portion d’une chose divisée. On dit une section de cet ouvrage, la section de ce bâtiment, la section d’un solide.

Section, en Géométrie, c’est l’endroit où des lignes, des plans, &c. s’entrecoupent. Voyez Bissection, Trissection, &c.

La commune section de deux plans est toujours une ligne droite. Voyez Plan. On appelle aussi section la ligne ou la surface formée par la rencontre de deux lignes, ou de deux surfaces, ou d’une ligne & d’une surface, ou d’une surface & d’un solide, &c.

Si l’on coupe une sphere d’une maniere quelconque, le plan de la section sera un cercle, dont le centre est dans le diametre de la sphere. Voyez Sphere.

Il y a cinq sections du cone, le triangle, le cercle, la parabole, l’hyperbole & l’ellipse. Voyez chacune de ces sections à l’article qui leur est particulier. Voyez aussi Cone. (E)

Sections coniques, voyez l’article Conique.

Sections contiguës ou sections fréquentes, est un terme dont Apollonius se sert dans son traité des sections coniques. Pour faire entendre ce que signifie ce terme, imaginons deux lignes droites, telles que AB, CD, (Pl. coniq. fig. 5) qui s’entrecoupent mutuellement en E. On suppose que ce point E est le centre commun des sections hyperboliques opposées F, G ; H, I, qui ont aussi pour asymptotes communes les mêmes lignes AB, CD ; dans ce cas, les sections F, H, G, I sont appellées sections contiguës, parce qu’elles sont disposées de maniere qu’elles se suivent l’une l’autre dans les angles contigus des deux lignes droites qui s’entrecoupent. Voyez Conjugué. Chambers. (E)

Sections opposées, voyez Opposées.

Section automnale, (Sphere.) c’est le point de l’écliptique où il est coupé par l’équateur, & où le soleil se trouve au commencement de l’automme ; on l’appelle encore point automnal. (D. J.)

Section, (Archit.) c’est la superficie qui paroît d’un corps coupé ; c’est aussi l’endroit où les lignes & les plans se coupent. (D. J.)

Section dans le Blason, il se dit lorsque l’écu est divisé en deux parties égales de droit à gauche,

parallelement à l’horison, & en maniere de fasce. Voyez Coupée.

Ce mot se dit aussi des pieces honorables, & même des animaux & des meubles, quand ils sont également divisés de la même façon, de maniere pourtant qu’une moitié soit de couleur, & l’autre de métal. On dit que les pieces sont coupées, quand elles ne viennent pas pleines aux extrémités de l’écu.

Section, terme de chasse, secter le cerf, c’est le dépecer ; la premiere chose qu’on doit lever, sont les daintiers, autrement couillons ; après il faut commencer à le fendre à la gorge jusqu’au lieu des daintiers, puis le faut prendre par le pié d’entre le devant, & enciser la peau tout-autour de la jambe, au-dessous de la jointure, & la fendre depuis l’encisure jusqu’au lieu de la poitrine, & autant aux autres jambes ; après on commence par les jambes ou par les pointes des encisures, & on le dépouille.

SECULAIRE, adj. (Gram.) qui s’exécute à la fin du siecle.

Séculaire, Poeme, (Poésie lyrique des Rom.) carmen sæculare, piece de vers qui se chantoit aux jeux séculaires des Romains dans le temple de quelque dieu. Voyez Séculaires jeux.

Le plus beau poëme séculaire que nous ayons, est celui d’Horace. Il fut glorieux à ce poëte d’avoir été choisi par Auguste pour chanter les jeux séculaires qu’il donna l’an 737 de Rome. Le poëme d’Horace fut chanté dans le temple d’Apollon palatin, que l’empereur avoit fait bâtir onze ans auparavant. De plus la piece du poëte est un monument curieux & unique des cérémonies qui s’observoient dans cette fête. Enfin c’est le premier exemple que nous ayons d’une composition lyrique aussi ancienne qu’elle est peu connue.

L’occasion pour laquelle Horace composa ce poëme, étoit surtout remarquable par la solemnité de trois grandes fêtes, qui après avoir été distinguées dans leur institution, se réunirent peu-à-peu pour n’en former plus qu’une, qui duroit trois jours & trois nuits de suite. On les appelloit jeux tarentins, ludi tarentini ; jeux apollinaires, ludi apollinares, & jeux séculaires, ludi sæculares. Voyez-en les articles.

Je viens de dire que la piece d’Horace est la plus ancienne qui nous reste sur les jeux séculaires, du moins c’est la plus complette. Celle que nous avons de Catulle, qui commence par ces mots : Dianæ sumus in fide, fut faite apparemment pour quelque fête particuliere d’Apollon & de Diane : ou si c’est une piece séculaire, ce n’est qu’un des trois chants qui entroient dans la composition du poëme. Peut-être Catulle l’avoit-il faite pour être chantée en 705 ; mais ce poëte mourut un an ou deux devant, & l’on manqua de représenter ces jeux, soit par la négligence des pontifes sibyllins, soit à cause de la guerre civile qui éclata cette année-là entre César & Pompée. On avoit déja manqué une fois ces jeux en 405 pour quelque raison semblable.

Les poëmes séculaires étoient chantés par cinquante-quatre jeunes gens que l’on partageoit en deux chœurs. dont l’un étoit formé par vingt-sept garçons, & l’autre par autant de filles ; voilà pourquoi Horace dit :

Carmina non priùs
Audita, musarum sacerdo,
Virginibus puerisque canto.

« Prêtre des muses, je prononce aux deux chœurs de jeunes garçons & de jeunes filles des vers qui n’ont jamais été entendus ». Ter novem illustres pueri, dit Zosime, cum totidem virginibus, hymnos & pœa-